Accueil > MERCI Mr FERRAT par un camarade
MERCI, MONSIEUR FERRAT !
Pour les larmes de tendresse en les yeux de mon père
Que tu faisais monter, y’a si longtemps déjà
J’eusse été Ferratiste si ton parti existait
Je sais, je sais, tu appartiens à tous !
Compagnon de route, Poète engagé, Humaniste au grand cœur.
Les putassiers qui vont t’encenser après t’avoir interdit d’antenne,
Eux ou leurs pairs (ou pères)
Les hommages d’Etat, dans leurs bouches, vont m’être insupportables !
Potemkine, Nuit et brouillard, Ma France, ces chansons interdites d’antennes
C’était pas au moyen âge, c’était dans les années 70, mes vingt ans.
T’en fais pas ils te salueront d’abord parce que tu as su douter du bilan globalement positif
Parce que tu as accouché dans la douleur de Camarade
Ils se serviront de toi aussi, les salauds !
Mais ils ne nous feront pas douter de tes vers, de ta verve.
Tu es de ceux qui manifestent « En groupe, en ligue, en procession ».
« Pauvres petits cons … » chantais-tu, « vous avez pour vous la presse, la télévision,Vous vous dites la jeunesse, pauvres petits cons.Fils de bourgeois ordinaires, fils de dieu sait qui,Vous mettez les pieds sur terre, tout vous est acquis… »« Tu aurais pu vivre encore un peu… »Mes yeux s’embrument, ma colère …Combien de trous du cul bien portant eux, vont te caresser dans le sens du poil … ?Je préfère t’écouter, quelle présence, quelle voix …« Un grillon, un grillon,Un grillon dans la cheminée,Un grillon, un grillonUn grillon s’est mis à chanter… »« J’entends leur voix, j’entends leur cri,Qui disent des choses banales,Comme on en voit dans le journal,Comme on entend le soir chez soi…J’y crois parfois je vous l’avoue,A n’en pas croire mes oreilles,Ah je suis bien votre pareil,Ah je suis bien pareil à vous ! »Jean-Louis B. 13-03-10 18h45
Messages
1. MERCI Mr FERRAT par uu camarade, 14 mars 2010, 14:50, par pascale
La palme des putassiers devrait être donnée à France 2 qui dans le journal de 13 h a annoncé sans rire que Ferrat était l’auteur de "Potemkine, chanson DENONCANT LE SYSTEME SOVIETIQUE".
Confondant...
Jean, reviens, ils sont de plus en plus fous !!!
1. MERCI Mr FERRAT par uu camarade, 14 mars 2010, 14:57
fous, ignorants et cyniques...
2. MERCI Mr FERRAT par uu camarade, 14 mars 2010, 16:19
Ils ont du confondre avec "Hourra l’Oural".......
2. MERCI Mr FERRAT par uu camarade, 14 mars 2010, 15:03, par Viktor
C’est sûr que l’inoubliable chanson où figure ce vers "Il y a de la place en usine pauvre petits cons" destiné aux étudiants de mai 1968 était particulièrement bien "dans la ligne" de Séguy et consorts. Un grand artiste doté d’une échine très souple qui lui a permis de suivre les méandres du PCF jusqu’au Front de Gauche, en se fâchant un peu à propos de la Tchécoslovaquie. C’est marrant ces trous de mémoire.
1. MERCI Mr FERRAT par uu camarade, 14 mars 2010, 15:19
Ferme-la Victor Jean n’est pas encore froid que déja tu l’insulte tais toi ;mais tais on t"as jamais dit que même les cocos ont droit au respect.
Son oeuvre est immense et colle tellement à la société que toutes ses chansons sont encore d’actualité, et c’est cela qui te gêne .
Camarade , camarade , ne le laissez pas insulter Jean ferrat Aragon et tous les autres les grands les très grands.
JEAN CLAUDE DEPOIL
2. MERCI Mr FERRAT par uu camarade, 14 mars 2010, 16:10, par Viktor
Je n’insulte personne. Je me permets de donner un autre éclairage. J’ai beaucoup aimé Jean Ferrat et surtout l’album où il y a "Cuba si". Mais la chanson que j’évoque m’a fortement déplu à l’époque. Je ne vois pas ce qui m’empêcherait de le dire. Les morts ont bon dos. Chacun peut avoir une zone claire et une zone d’ombre. Comme Arthur Rimbault ou Aragon, le poète pompier par excellence, patriotart, stalinien bon teint...
3. MERCI Mr FERRAT par uu camarade, 14 mars 2010, 16:15
Merci pour les interprètes de ces poèmes, Ferrat, mais aussi Ferré, etc...
4. Pauvres petits c... : une chanson prémonitoire ?, 15 mars 2010, 09:14, par Guic
Le 45 tours contenant « Pauvres petits c… » (ainsi que « Les guérilleros », « Mourir au soleil » et « Au point du jour ») est sorti à la fin de l’année 1967…
De la même veine, une chanson intitulée « Pauvre Boris !… » date de l’année précédente (1966) :
Pauvre Boris
Tu vois rien n’a vraiment changé
Depuis que tu nous a quitté
Les cons n’arrêtent pas de voler
Les autres de les regarder
Si l’autre jour on a bien ri
Il paraît que " Le déserteur "
Est un des grands succès de l’heure
Quand c’est chanté par Anthony
Pauvre Boris
Voilà quinze ans qu’en Indochine
La France se déshonorait
Et l’on te traitait de vermine
De dire que tu n’irais jamais
Si tu les vois sur leurs guitares
Ajuster tes petits couplets
Avec quinze années de retard
Ce que tu dois en rigoler
Pauvre Boris
Ils vont chercher en Amérique
La mode qui fait des dollars
Un jour ils chantent des cantiques
Et l’autre des refrains à boire
Et quand ça marche avec Dylan
Chacun a son petit Vietnam
Chacun son nègre dont les os
Lui déchirent le cœur et la peau
Pauvre Boris
On va quitter ces pauvres mecs
Pour faire une java d’enfer
Manger la cervelle d’un évêque
Avec le foie d’un militaire
Faire sauter à la dynamite
La bourse avec le Panthéon
Pour voir si ça tuera les mythes
Qui nous dévorent tout du long
Pauvre Boris
Tu vois rien n’a vraiment changé
Depuis que tu nous a quittés
5. Ferrat et les soixante-huitards (suite), 15 mars 2010, 16:21, par Guic
Encore une louchée, versée une vingtaine d’années après mai 68…
Les jeunes imbéciles (1991)
Ils ont troqué leur col Mao
Contre un joli costume trois-pièces
Ils ont troqué leurs idéaux
Contre un petit attaché-case
Citoyens de Paris ma ville
La plage est loin sous les pavés
Vivez en paix dormez tranquilles
Le monde n’est plus à changer
_
Ce n’était alors que jeunes imbéciles
Le poil au menton
Ce n’était alors que jeunes imbéciles
Les voilà vieux cons
_
Ils ont troqué leur col Mao
Pour une tenue plus libérale
Le vieux slogan du père Guizot
Est devenu leur idéal
Nos soixante-huitards en colère
Reprennent un refrain peu banal
C’est enrichissez-vous mes frères
En guise d’Internationale
_
Ce n’était alors que jeunes imbéciles
Le poil au menton
Ce n’était alors que jeunes imbéciles
Les voilà vieux cons
_
Ils ont troqué leur col Mao
Et leur vieux look égalitaire
Pour un costume plus rigolo
C’est la chasuble humanitaire
Ils font la quête avec délice
Chez ceux qu’ont plus rien à donner
Et pour établir la justice
S’en remettent à la charité
_
Ce n’était alors que jeunes imbéciles
Le poil au menton
Ce n’était alors que jeunes imbéciles
Les voilà vieux cons
_
Ils ont troqué leur col Mao
Pour des tenues plus officielles
Depuis qu’ils fréquentent à gogo
Les cabinets ministériels
Ah quel plaisir en redingote
Sur le perron de l’Élysée
De se faire lécher les bottes
Par des journalistes avisés
_
C’est toujours avec les jeunes imbéciles
Qu’on le veuille ou non
C’est toujours avec les jeunes imbéciles
Qu’on fait les vieux cons
Complément : Entretien avec Jean Ferrat
Mais souvent vos chansons, même si elles sont très écrites, contiennent des expressions très familières, comme votre fameux "pauvres petits cons"...
En effet, je privilégie souvent l’expression qui veut dire quelque chose à un langage extrêmement raffiné. "Pauvres petits cons", c’est une locution courante et il me semble qu’en l’occurrence, elle était particulièrement adaptée.
Vous êtes volontiers satirique...
Oh oui, j’ai fait des chansons satiriques, comme Jeunes imbéciles, sur les révolutionnaires soixante-huitards qui étaient sur les barricades et dont on voit où ils sont maintenant.
Vous n’avez pas aimé les révolutionnaires de Mai-68 ?
Mais si, je les aimés, j’étais avec eux ! J’ai occupé Bobino, j’ai été à la Sorbonne... Certes, je n’ai pas été sur les barricades, ce n’était déjà plus de mon âge. Ce qui était touchant, c’est le jaillissement qu’ils ont provoqué à cette époque, qui était une jouvence extraordinaire en même temps que d’une extraordinaire puérilité. Tout d’un coup, ils avaient la révélation et personne n’avait rien fait avant eux. Ils découvraient le monde du travail, l’exploitation capitaliste, des vieux qui maintenaient leur chape de plomb et contre qui personne ne s’était jamais battu ! C’était d’une fraîcheur incroyable et sympathique, mais exaspérante. Ils niaient tous les efforts, toutes les luttes, tous les combats qui avaient eu lieu avant eux et dont ils se foutaient carrément.
On a créé un comité des jeunes de la variété, avec sans arrêt des réunions. On allait dans les usines en grève distraire le peuple en lutte. Ça avait des côtés formidables et des côtés un peu énervants. Comme ça, je suis allé chanter pour les grévistes chez Renault à Billancourt.
Il y avait de tout en 68, et même des "Maos" pur jus avec leur livre rouge brandi dans la France profonde – la pensée de Mao dans la Sarthe ! C’était d’une puérilité à vous faire tomber les bras. Mais il y avait quelque chose qui se passait, une certaine France en mouvement. Et il est issu de ce mouvement des choses qui ont changé le visage de la France, surtout dans le domaine des mœurs, mais aussi dans le domaine strictement syndical. Avant Mai-68, on a dit "la France s’ennuie". Elle s’était réveillée mais elle est vite retombée. Alors je suis parti en voyage aux États-Unis avec Eddie Barclay. Comme je suis très joueur, ça m’a beaucoup plu...
http://www.rfimusique.com/musiquefr/articles/060/article_14391.asp
3. MERCI Mr FERRAT par un camarade, 14 mars 2010, 17:26
La zone d’ombre de Viktor l’emporte visiblement (!) sur sa zone claire. Mais des Viktor Jean Ferrat s’en fous : il suffit de l’écouter pour en être convaincu.
4. MERCI Mr FERRAT par un camarade, 16 mars 2010, 04:17, par Daniel Delcourt
Amis Français !
D’un Belge apolitique :
Nous avions le grand Jacques, nous l’avons passionnément aimé, vous aviez Jean Ferrat, plus grand des poètes s’il en fût, vous l’avez inlassablement ignoré !
Pourquoi cette cécité intellectuelle récurrente, qui vous fait porter aux nues les tombes fraîches et ignorer les talents rares de leur vivant ?
Un poète aux odes qui acéraient nos consciences, lui il dérangeait souvent.
Monsieur Ferrat fît certes quelques choix discutables, mais concédez-lui que ses poèmes furent révélateurs pour grand nombre !
Que sa voix chaude et profonde, transportaient les cœurs et les âmes.
Son intuition, sa clairvoyance ne pouvaient être continuellement voilée.
Il faisait partie des remarquables du millénaire, longtemps nous le pleurerons.
Reposez en paix Mr Ferrat, je marcherais longtemps dans vos traces, Aragon et vous !
Daniel