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MERCI Mr FERRAT par un camarade

Publie le dimanche 14 mars 2010 par Open-Publishing
11 commentaires

MERCI, MONSIEUR FERRAT !

Pour les larmes de tendresse en les yeux de mon père

Que tu faisais monter, y’a si longtemps déjà

J’eusse été Ferratiste si ton parti existait

Je sais, je sais, tu appartiens à tous !

Compagnon de route, Poète engagé, Humaniste au grand cœur.

Les putassiers qui vont t’encenser après t’avoir interdit d’antenne,
Eux ou leurs pairs (ou pères)

Les hommages d’Etat, dans leurs bouches, vont m’être insupportables !
Potemkine, Nuit et brouillard, Ma France, ces chansons interdites d’antennes
C’était pas au moyen âge, c’était dans les années 70, mes vingt ans.

T’en fais pas ils te salueront d’abord parce que tu as su douter du bilan globalement positif

Parce que tu as accouché dans la douleur de Camarade
Ils se serviront de toi aussi, les salauds !

Mais ils ne nous feront pas douter de tes vers, de ta verve.
Tu es de ceux qui manifestent « En groupe, en ligue, en procession ».

« Pauvres petits cons … » chantais-tu, « vous avez pour vous la presse, la télévision,
Vous vous dites la jeunesse, pauvres petits cons.
Fils de bourgeois ordinaires, fils de dieu sait qui,
Vous mettez les pieds sur terre, tout vous est acquis… »
 
« Tu aurais pu vivre encore un peu… »
Mes yeux s’embrument, ma colère …
Combien de trous du cul bien portant eux, vont te caresser dans le sens du poil … ?
 
Je préfère t’écouter, quelle présence, quelle voix …
« Un grillon, un grillon,
Un grillon dans la cheminée,
Un grillon, un grillon
Un grillon s’est mis à chanter… »
 
« J’entends leur voix, j’entends leur cri,
Qui disent des choses banales,
Comme on en voit dans le journal,
Comme on entend le soir chez soi…
J’y crois parfois je vous l’avoue,
A n’en pas croire mes oreilles,
Ah je suis bien votre pareil,
Ah je suis bien pareil à vous ! »
 
Jean-Louis B. 13-03-10 18h45

Messages

  • La palme des putassiers devrait être donnée à France 2 qui dans le journal de 13 h a annoncé sans rire que Ferrat était l’auteur de "Potemkine, chanson DENONCANT LE SYSTEME SOVIETIQUE".

    Confondant...

    Jean, reviens, ils sont de plus en plus fous !!!

  • C’est sûr que l’inoubliable chanson où figure ce vers "Il y a de la place en usine pauvre petits cons" destiné aux étudiants de mai 1968 était particulièrement bien "dans la ligne" de Séguy et consorts. Un grand artiste doté d’une échine très souple qui lui a permis de suivre les méandres du PCF jusqu’au Front de Gauche, en se fâchant un peu à propos de la Tchécoslovaquie. C’est marrant ces trous de mémoire.

    • Ferme-la Victor Jean n’est pas encore froid que déja tu l’insulte tais toi ;mais tais on t"as jamais dit que même les cocos ont droit au respect.

      Son oeuvre est immense et colle tellement à la société que toutes ses chansons sont encore d’actualité, et c’est cela qui te gêne .

      Camarade , camarade , ne le laissez pas insulter Jean ferrat Aragon et tous les autres les grands les très grands.

      JEAN CLAUDE DEPOIL

    • Je n’insulte personne. Je me permets de donner un autre éclairage. J’ai beaucoup aimé Jean Ferrat et surtout l’album où il y a "Cuba si". Mais la chanson que j’évoque m’a fortement déplu à l’époque. Je ne vois pas ce qui m’empêcherait de le dire. Les morts ont bon dos. Chacun peut avoir une zone claire et une zone d’ombre. Comme Arthur Rimbault ou Aragon, le poète pompier par excellence, patriotart, stalinien bon teint...

    • le poète pompier par excellence, patriotart, stalinien bon teint...

      Merci pour les interprètes de ces poèmes, Ferrat, mais aussi Ferré, etc...

    • Le 45 tours contenant « Pauvres petits c… » (ainsi que « Les guérilleros », « Mourir au soleil » et « Au point du jour ») est sorti à la fin de l’année 1967…

      De la même veine, une chanson intitulée « Pauvre Boris !… » date de l’année précédente (1966) :

      Pauvre Boris

      Tu vois rien n’a vraiment changé

      Depuis que tu nous a quitté

      Les cons n’arrêtent pas de voler

      Les autres de les regarder

      Si l’autre jour on a bien ri

      Il paraît que " Le déserteur "

      Est un des grands succès de l’heure

      Quand c’est chanté par Anthony

      Pauvre Boris

      Voilà quinze ans qu’en Indochine

      La France se déshonorait

      Et l’on te traitait de vermine

      De dire que tu n’irais jamais

      Si tu les vois sur leurs guitares

      Ajuster tes petits couplets

      Avec quinze années de retard

      Ce que tu dois en rigoler

      Pauvre Boris

      Ils vont chercher en Amérique

      La mode qui fait des dollars

      Un jour ils chantent des cantiques

      Et l’autre des refrains à boire

      Et quand ça marche avec Dylan

      Chacun a son petit Vietnam

      Chacun son nègre dont les os

      Lui déchirent le cœur et la peau

      Pauvre Boris

      On va quitter ces pauvres mecs

      Pour faire une java d’enfer

      Manger la cervelle d’un évêque

      Avec le foie d’un militaire

      Faire sauter à la dynamite

      La bourse avec le Panthéon

      Pour voir si ça tuera les mythes

      Qui nous dévorent tout du long

      Pauvre Boris

      Tu vois rien n’a vraiment changé

      Depuis que tu nous a quittés

    • Encore une louchée, versée une vingtaine d’années après mai 68

      Les jeunes imbéciles (1991)

      Ils ont troqué leur col Mao

      Contre un joli costume trois-pièces

      Ils ont troqué leurs idéaux

      Contre un petit attaché-case

      Citoyens de Paris ma ville

      La plage est loin sous les pavés

      Vivez en paix dormez tranquilles

      Le monde n’est plus à changer

      _

      Ce n’était alors que jeunes imbéciles

      Le poil au menton

      Ce n’était alors que jeunes imbéciles

      Les voilà vieux cons

      _

      Ils ont troqué leur col Mao

      Pour une tenue plus libérale

      Le vieux slogan du père Guizot

      Est devenu leur idéal

      Nos soixante-huitards en colère

      Reprennent un refrain peu banal

      C’est enrichissez-vous mes frères

      En guise d’Internationale

      _

      Ce n’était alors que jeunes imbéciles

      Le poil au menton

      Ce n’était alors que jeunes imbéciles

      Les voilà vieux cons

      _

      Ils ont troqué leur col Mao

      Et leur vieux look égalitaire

      Pour un costume plus rigolo

      C’est la chasuble humanitaire

      Ils font la quête avec délice

      Chez ceux qu’ont plus rien à donner

      Et pour établir la justice

      S’en remettent à la charité

      _

      Ce n’était alors que jeunes imbéciles

      Le poil au menton

      Ce n’était alors que jeunes imbéciles

      Les voilà vieux cons

      _

      Ils ont troqué leur col Mao

      Pour des tenues plus officielles

      Depuis qu’ils fréquentent à gogo

      Les cabinets ministériels

      Ah quel plaisir en redingote

      Sur le perron de l’Élysée

      De se faire lécher les bottes

      Par des journalistes avisés

      _

      C’est toujours avec les jeunes imbéciles

      Qu’on le veuille ou non

      C’est toujours avec les jeunes imbéciles

      Qu’on fait les vieux cons


      Complément : Entretien avec Jean Ferrat

      Mais souvent vos chansons, même si elles sont très écrites, contiennent des expressions très familières, comme votre fameux "pauvres petits cons"...

      En effet, je privilégie souvent l’expression qui veut dire quelque chose à un langage extrêmement raffiné. "Pauvres petits cons", c’est une locution courante et il me semble qu’en l’occurrence, elle était particulièrement adaptée.

      Vous êtes volontiers satirique...

      Oh oui, j’ai fait des chansons satiriques, comme Jeunes imbéciles, sur les révolutionnaires soixante-huitards qui étaient sur les barricades et dont on voit où ils sont maintenant.

      Vous n’avez pas aimé les révolutionnaires de Mai-68 ?

      Mais si, je les aimés, j’étais avec eux ! J’ai occupé Bobino, j’ai été à la Sorbonne... Certes, je n’ai pas été sur les barricades, ce n’était déjà plus de mon âge. Ce qui était touchant, c’est le jaillissement qu’ils ont provoqué à cette époque, qui était une jouvence extraordinaire en même temps que d’une extraordinaire puérilité. Tout d’un coup, ils avaient la révélation et personne n’avait rien fait avant eux. Ils découvraient le monde du travail, l’exploitation capitaliste, des vieux qui maintenaient leur chape de plomb et contre qui personne ne s’était jamais battu ! C’était d’une fraîcheur incroyable et sympathique, mais exaspérante. Ils niaient tous les efforts, toutes les luttes, tous les combats qui avaient eu lieu avant eux et dont ils se foutaient carrément.

      On a créé un comité des jeunes de la variété, avec sans arrêt des réunions. On allait dans les usines en grève distraire le peuple en lutte. Ça avait des côtés formidables et des côtés un peu énervants. Comme ça, je suis allé chanter pour les grévistes chez Renault à Billancourt.

      Il y avait de tout en 68, et même des "Maos" pur jus avec leur livre rouge brandi dans la France profonde – la pensée de Mao dans la Sarthe ! C’était d’une puérilité à vous faire tomber les bras. Mais il y avait quelque chose qui se passait, une certaine France en mouvement. Et il est issu de ce mouvement des choses qui ont changé le visage de la France, surtout dans le domaine des mœurs, mais aussi dans le domaine strictement syndical. Avant Mai-68, on a dit "la France s’ennuie". Elle s’était réveillée mais elle est vite retombée. Alors je suis parti en voyage aux États-Unis avec Eddie Barclay. Comme je suis très joueur, ça m’a beaucoup plu...

      http://www.rfimusique.com/musiquefr/articles/060/article_14391.asp

  • La zone d’ombre de Viktor l’emporte visiblement (!) sur sa zone claire. Mais des Viktor Jean Ferrat s’en fous : il suffit de l’écouter pour en être convaincu.

  • Amis Français !

    D’un Belge apolitique :

    Nous avions le grand Jacques, nous l’avons passionnément aimé, vous aviez Jean Ferrat, plus grand des poètes s’il en fût, vous l’avez inlassablement ignoré !

    Pourquoi cette cécité intellectuelle récurrente, qui vous fait porter aux nues les tombes fraîches et ignorer les talents rares de leur vivant ?

    Un poète aux odes qui acéraient nos consciences, lui il dérangeait souvent.

    Monsieur Ferrat fît certes quelques choix discutables, mais concédez-lui que ses poèmes furent révélateurs pour grand nombre !

    Que sa voix chaude et profonde, transportaient les cœurs et les âmes.

    Son intuition, sa clairvoyance ne pouvaient être continuellement voilée.

    Il faisait partie des remarquables du millénaire, longtemps nous le pleurerons.

    Reposez en paix Mr Ferrat, je marcherais longtemps dans vos traces, Aragon et vous !

    Daniel