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MG BUFFET REPOND A MARTINE AUBRY

Publie le jeudi 23 juillet 2009 par Open-Publishing
4 commentaires

Marie-George Buffet répond à la lettre de Martine Aubry
Par : Bureau de presse
Mis en ligne : 16 juillet

Réponse de Marie-George Buffet suite à la lettre de Martine Aubry :

"Chère Martine,

La situation du pays est grave. C’est par ces mots, que nous ne pouvons que partager, que débute la lettre que tu viens de nous adresser. Mais à ce constat, qui impose effectivement à toutes les forces de gauche des responsabilités particulières, j’en ajoute d’emblée un second : si la situation du pays est grave, celle de la gauche l’est aussi. Et il y a des raisons à l’une et l’autre de ces situations.

La crise que connaissent notre pays, l’Europe, le monde n’est pas une crise de plus. Elle est, à nos yeux, une crise globale du système capitaliste mondialisé. Après avoir construit, ces dernières décennies, la domination renforcée des multinationales et des marchés financiers, et la croissance exponentielle des profits sur l’écrasement des revenus salariaux, sur la mise en concurrence systématique des salariés, des peuples et des territoires, sur le recul des protections sociales et des politiques publiques au profit de la marchandisation accrue de toutes les activités humaines et des ressources naturelles, les partisans de ce système cherchent aujourd’hui une sortie de crise dont les salariés paieraient l’addition. C’est inhumain, profondément injuste et totalement inefficace. On ne sortira plus de telles crises sans s’attaquer à la domination de ces logiques. La crise écologique et climatique est d’ailleurs le résultat des ces politiques de profit court-termistes, poussant à un productivisme aveugle, ignorant la nécessité d’apporter des réponses durables aux besoins humains, dans le respect des populations et des éco-systèmes. L’hégémonie capitaliste sur le monde a de surcroît conduit à l’amplification d’une très grave crise démocratique qui met à mal à tous les niveaux la légitimité de choix imposés aux populations contre leurs intérêts et ceux de l’avenir de la planète. C’est particulièrement vrai de la construction européenne actuelle, qui bafouant le « non » des Français en 2005 et exigeant aujourd’hui des Irlandais de revenir sur leur vote, s’acharne à mettre en œuvre le traité de Lisbonne et ses orientations libérales. La France est entrée dans cette crise alors même que la droite au pouvoir, avec à sa tête Nicolas Sarkozy, accélérait la mise en œuvre de toutes les politiques libérales dont la crise manifeste l’échec cinglant. La France et son peuple subissent ainsi, avec la crise capitaliste et la politique de Nicolas Sarkozy, une double peine. Si dans ces conditions le programme de l’UMP était mené à son terme, ce serait catastrophique pour l’avenir de notre pays. La France en sortirait défigurée.

Conscient du danger, notre peuple a clairement manifesté ces derniers mois son opposition à la poursuite de cette politique. Mais sans alternative politique à la hauteur, cette opposition populaire risque d’être condamnée à l’impuissance. Et la droite ne manquerait pas d’exploiter plus encore le désarroi que cela nourrirait.

Il y a donc effectivement urgence à relever le défi de la construction d’une alternative politique à gauche. Mais il ne suffira pas pour cela de lancer des appels miracles au rassemblement, quand à l’évidence l’état actuel de la gauche renvoie à de très sérieux débats sur l’analyse de la crise et sur la nature des ruptures à opérer pour en sortir. Tu invites à défricher les voies d’une « nouvelle démarche de rassemblement à gauche ». Cela passe par une confrontation transparente, associant le débat public populaire, sur ces choix. La gauche est divisée et elle doit s’unir. Oui, mille fois oui, mais seule la clarté des choix et du projet à mettre en œuvre peut l’unir. Cela vaut à nos yeux pour toutes les échéances, sociales ou électorales. C’est d’ailleurs cette double ambition, pour nous indissociable, de la clarté du projet et du rassemblement le plus large jusqu’à constituer une majorité populaire et politique, qui nous conduits à vouloir poursuivre et élargir la démarche du Front de gauche que nous avons initié avec de premiers succès lors de l’élection européenne.

Autant le dire franchement, si des mobilisations sociales ou des batailles parlementaires nous permettent de nous retrouver, et jamais nous ne refuserons les possibles fronts d’action contre la politique de la droite, nous ne percevons pas à l’heure qu’il est la clarté nécessaire dans les positions du Parti socialiste sur l’Europe, le financement des retraites, la réforme des institutions, pour ne prendre que ces exemples d’actualité. Et que dire de la répétition d’alliances locales avec le Modem, en totale contradiction avec les intentions affichées dans ta lettre.

L’état d’esprit constructif qui nous anime face aux dangers de la situation actuelle me conduit évidemment à accepter la proposition de rencontre que tu formules. La situation du pays et celle de la gauche sont suffisamment graves pour ne négliger aucune démarche de dialogue entre forces de gauche. Mais je le répète, c’est un échange sérieux que nous voulons, sur le fond des choix devant lequel se trouve la gauche, et non d’une démarche de façade ou de replâtrage."

Marie-George Buffet, Secrétaire nationale du PCF

Paris, le 15 juillet 2009.

http://www.pcf.fr/spip.php?article3822

Messages

  • Il serait peut-être temps de comprendre que l’on nous "AMUSE"et que tout cela est dépassé.
    L’interêt de tous ces partis étant de tirer un max de profit sur notre "CREDULITE".

    • MGB tu serais d’avantage crédible si tu avais tenu ces propos entre 97 et 2002, si tu n’avais pas participé à ce gouvernement qui est responsable de la situation politique dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui, je veux parler de l’absence de crédibilité de la gauche. Mais l’histoire a cet avantage c’est qu’elle n’est pas discutable.

  • Un bon vieux panier a crabes ps et pcf, tous la pour le porvoir et le fric qu ils peuvent ce mettre dans la poche sur le dos des ouvriers, a lecgaffau avec la droite dy pareil au meme

  • Et que dire de la répétition d’alliances locales avec le Modem, en totale contradiction avec les intentions affichées dans ta lettre.

    Permettez-moi d’éclater de rire, car dans mon Sud-Ouest Alain Rousset qui s’était présenté contre Juppé à Bordeaux avait espéré le soutien du Modem plutôt que la Gauche, car disait-il, "il n’y a rien à en sortir des communistes". Ben, je ne sais pas ce qu’il en serait sorti, mais toujours est-il que son allié de droite l’a torpillé.

    Le discours du PS est de plus en plus brouillé, car si on en juge par les propos et les choix de S. Royal ou de Valls, ils veulent encore plus de droite quand le peuple réclame un virage net à gauche avec la sauvegarde des acquis sociaux, grand bouclier protecteur par temps de crise, et paix sociale.