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libre belgique, meci les belges pour l’info !
28.01.2010
Une « aumône » (suite)
Puisqu’on parlait de (mal-)bouffe dans ce blog hier, cela chauffe à Paris en ce moment dans le secteur de la restauration rapide. Depuis plusieurs jours, une série de restos parisiens de l’enseigne Kentucky Fried Chicken sont perturbés par un mouvement de grève. Les grévistes réclament un treizième mois (qui existe peu dans le secteur de la restauration rapide), des tickets restaurant et une prime d’ancienneté. Ils appellent les Parisiens à boycotter cette enseigne, en signe de solidarité avec leurs revendications. Les directions des restos touchés par le mouvement ont fait appel à des salariés du siège central pour remplacer le personnel manquant. La multinationale américaine accepte tout au plus l’octroi d’une prime qualifiée d’« aumône » par un gréviste vu l’autre jour à la télé, à l’édition locale du JT de France 3. Une « aumône » ? Une augmentation de 6 euros par mois, précisément. Soit, au passage, sans doute même pas le prix du menu le moins cher proposé chez KFC.
En entendant ce terme d’« aumône », on s’est souvenu que c’était celui qu’avaient utilisé déjà, il y a un bon mois (relire ici), les syndicats déçus par l’accord salarial qui, dans la foulée de la réduction du taux de TVA dans la restauration, venait d’être signé concernant les fast-food. A l’époque, avaient-ils calculé, cet accord revenait à octroyer une augmentation horaire de… 2 centimes d’euro aux jeunes employés de base débutant dans des enseignes comme McDo.
Précisément, un mois plus tard, a-t-on appris cette semaine, cet accord salarial pourtant pas mirobolant n’est… toujours pas entré en vigueur chez McDo, Pizza Hut ou Quick – qui emploient quelque 100.000 personnes en France.
Ces enseignes argumentent à présent qu’ils n’ont que peu bénéficié des effets financiers positifs attendus de la baisse de la TVA. Car une bonne partie de leurs recettes provient des ventes de repas à emporter (et non à consommer sur place), ventes qui, avant même la réforme, bénéficiaient déjà de la TVA réduite. Aux dernières nouvelles, la discussion entre employeurs et syndicats reprendra en février.
KFC, McDo, Pizza Hut ou Quick : les Parisiens amateurs de fast-food mais désireux de boycotter ces enseignes en signe de désapprobation de leurs pratiques sociales risquent de commencer à avoir quelques problèmes pour trouver un endroit où se restaurer dans la capitale.