Mahmoud Abbas à Paris

Mahmoud Abbas espérait faire du retrait israélien de la bande de Gaza un tremplin pour la reprise des négociations avec Israel. Un mois après le redéploiement de l’armée d’occupation, la reprise du dialogue est toujours dans l’impasse. Le président de l’Autorité palestinienne est parti en tournée, pour rallier des soutiens à une relance du processus de paix. Il doit rencontrer, ce lundi 17 octobre à Paris, Jacques Chirac, pour la première fois depuis son élection en janvier dernier et est attendu jeudi à Washington.

Mahmoud Abbas a concentré l’essentiel de ses efforts à resserrer les liens avec Washington, ou à voyager en Amérique latine et en Asie. Le président de l’Autorité estime que seule la Maison-Blanche peut faire avancer la création d’un État palestinien en accentuant les pressions sur le gouvernement d’Ariel Sharon. L’amitié particulière liant l’Autorité palestinienne à la France semblait avoir été reléguée au second plan, alors que Paris se consacrait à un apaisement de ses relations avec Israël, recevant chaleureusement Ariel Sharon quelques semaines avant le redéploiement.

La participation de compagnies françaises à un projet de tramway desservant deux quartiers de colonisation à Jérusalem-Est occupée a aussi suscité des inquiétudes palestiniennes. Le chef de la diplomatie palestinienne, Nasser al-Qidwa, s’est dit « profondément préoccupé » par la participation des firmes françaises Alstom et Connex dans ce projet affirmant que ce sujet serait soulevé à Paris.

Lors de ces « retrouvailles » à Paris, Mahmoud Abbas entend plaider pour que la France « continue à jouer un rôle positif et efficace au sein de l’Union européenne en soutien à la cause palestinienne et au processus de paix en vue de parvenir à un véritable règlement, affirme le chef de la diplomatie palestinienne, Nasser Al-Qidwa. Nos relations avec l’Europe, notamment la France, sont très importantes et nous nous efforçons en permanence de les développer. » Les Palestiniens redoutent que le succès diplomatique du retrait unilatéral israélien de Gaza ne gèle pour longtemps la reprise des négociations avec Israël. Mahmoud Abbas est assuré du soutien de Paris, pour une relance de la feuille de route le dernier plan de paix international soutenu par le quartet (États-Unis, Union européenne, ONU, Russie). Restée lettre morte, celle-ci prévoit la création, en principe dès 2005, d’un État palestinien indépendant en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

Rotation des représentations de l’Autorité palestinienne à l’étranger

L’Autorité palestinienne a procédé à une vaste rotation dans ses représentations à l’étranger, nommant de nouveaux "ambassadeurs" à Washington, à l’Onu et auprès de l’Union européenne, a indiqué lundi 3 octobre un haut responsable des Affaires étrangères. Le représentant palestinien à Londres, Afif Safyeh, a été désigné chef de la mission de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP)à Washington en replacement de Hassan Abdelrahmane, muté à Rabat, a affirmé à l’AFP le sous-secrétaire du ministère des Affaires étrangères, Abdallah Abdallah.

La déléguée générale de Palestine en France, Leïla Shahid, a été, quant à elle, nommée représentante auprès de l’Union européenne à Bruxelles à la place de Shawqi Armali, qui part à la retraite, selon la même source.

Le successeur de Shahid à Paris n’est pas encore connu mais le nom de Mahmoud al-Labadi, ancien porte-parole de l’OLP et directeur général du Conseil législatif palestinien (Parlement), revient avec insistance. La rotation concerne aussi plusieurs pays arabes, notamment l’Egypte où Mounzer al-Dajani remplacera Zouhdi al-Qidra, nommé en Arabie saoudite à la place de Moustapha Cheikh Dib.

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