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Mais où est passé le reste du rapport ?

Publie le mardi 18 janvier 2011 par Open-Publishing
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La publication du rapport de la commission d’enquête parlementaire sur le démantèlement du camp Gdeim Izik a été amputée de ses douze annexes. Même les députés n’ont pas un droit de regard sur les révélations qu’elles contiennent.

La commission d’enquête parlementaire sur les évènements de Laayoune a présenté, mercredi dernier, son rapport en séance plénière devant les députés. Le document de 67 pages a été lu par Ahmed Zaidi en sa qualité de rapporteur. Par cette présentation, la règle de la transparence a-t-elle été pour autant respectée ? Non. La lecture a fait l’impasse des annexes, au nombre de douze. Le rapporteur s’est contenté uniquement de les mentionner. Même les copies présentées aux députés ne comprenaient nullement un supplément réservé pour les annexes. Et c’est pareil aussi pour les PDF adressés aux médias. Mais où sont passés les annexes du rapport de la commission parlementaire sur le démantèlement le 8 novembre dernier, du camp Gdeim Izik ? La question a été soulevée par certains députés dans les couloirs soporifiques de la Chambre des représentants, sans toujours faire grand bruit.

Une absence qui inquiète

Sous couvert d’anonymat, certaines voies au parlement attribuent cette « absence » des annexes, dans le rapport final, par l’importance des révélations qui y figurent. Elles estiment, par ailleurs, que la commission craignant que ces informations ne filtrent à la presse, étaient contraintes d’opter pour cette solution. Une version que corrobore les divergences de vue entre les membres de la commission sur la mouture finale du rapport. Les douze annexes, à ne pas confondre avec les douze travaux d’Hercules, sont un ensemble d’informations, par exemple : des réunions entre les représentants de l’administration territoriale dépêchés à Laayoune et le comité de dialogue, composé de 9 personnes, issues des habitants du camp Gdeim Izik (Annexe 3), la structure et la logistique du campement (annexe 4), le procès verbal de la dernière réunion, tenue le 4 novembre 2010, entre Taieb Cherkaoui, le ministre de l’Intérieur, et les membres dudit comité (annexe 5), le bilan des actes de destruction commis par des séparatistes sur des établissements publics et privés après le démantèlement du camp Gdeim Izik (annexe 7), le nombre des détenus remis en liberté et ceux poursuivis en liberté provisoire (annexe 8), les irrégularités dans la gestion de la chose locale relevées par l’Inspection général du ministère de l’Habitat en date du 18 mars 2009 (Annexe 9), soit trois mois avant les communales du 12 juin de la même années, des révélations qui avaient suscité une vive polémique au point que le département de l’Intérieur avait ordonné à son Inspection général d’élaborer un rapport, et l’audit réalisé, juin 2009, par la holding Al Ormane (Annexe 10).

Reste toujours d’actualité la lancinante question : où sont passés les annexes ? Et quel en était le destinataire ?

D’aucuns estiment qu’elles ont été remises « à qui de droit ». Une expression en vogue chez-nous qui, d’habitude, désigne le palais.

Des questions en suspens

En dépit de cette « absence » des annexes, le rapport de la commission d’enquête parlementaire sur les événements du camp Gdeim Izik est éloquent à plus d’un égard. A titre d’exemple, il a eu le mérite de soulever la question des réseaux économiques et tribaux, qui profitent des largesses de l’Etat, sous formes de cartes d’entraides nationales (donnant droit à 1.650 DH mensuellement), distribution des lots de terrain et recrutement dans la fonction publique ou dans les collectivités locales. Des questions qui exigent des réponses de la part des responsables.

Le Soir Echos, 18/1/2011

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