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Marche contre les centres de rétention, ce samedi. (PHOTOS)

Publie le lundi 7 janvier 2008 par Open-Publishing

Les agences de presse, ce n’ est plus ce que cela a été, ou c’ est toujours la même chose...

Ainsi selon La dépêche de l’ AFP, il y avait 300 à 400 personnes tandis que pour Reuters...


Manifestation à Paris contre les centres de rétention

PARIS (Reuters) - Deux à trois mille personnes, selon les organisateurs, ont participé samedi à Paris à une marche de soutien aux mouvements de protestation engagés depuis quinze jours dans des centres de rétention pour étrangers.
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Partis dans l’après-midi du musée de l’immigration de la porte Dorée, à Paris, les manifestants ont marché jusqu’aux abords du CRA de Vincennes, l’un des centres concernés avec celui du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne).

"Pour la libération de tous les sans-papiers et la fermeture des centres de rétention", scandaient les marcheurs, soutenus par le Réseau éducation sans frontières (RESF) et le 9ème collectif des sans-papiers.

L’un des leaders du mouvement de protestation, Benjamin Badikadila, a été expulsé samedi à bord d’un avion pour Kinshasa, en République démocratique du Congo, selon RESF.

Après un début de grève de la faim collective et la rédaction d’un cahier de doléances par des étrangers en attente d’expulsion, la préfecture de police de Paris a organisé vendredi une visite du centre de Vincennes.

Des responsables policiers ont affirmé que la situation y était beaucoup plus calme que ne l’affirment les défenseurs des étrangers.

"Il n’y a pas de grève de la faim d’ampleur mais des refus de s’alimenter ponctuels", a ainsi déclaré le commandant Bruno Marey au Parisien.

La Cimade, seule association habilitée à intervenir dans les centres, estime néanmoins que l’atmosphère y est "de plus en plus carcérale" en dépit d’une amélioration des conditions matérielles de la rétention.

Pour son secrétaire général, Laurent Giovannoni, la tension de ces derniers jours est "la conséquence directe de la politique d’objectifs chiffrés" en matière de reconduites à la frontière.

Faouzi Lamdaoui, secrétaire national du PS à l’égalité et à la diversité, a également estimé qu’il s’agissait d’une "conséquence directe de la politique absurde de Nicolas Sarkozy."

Le chef de l’Etat a assigné au ministre de l’Immigration, Brice Hortefeux, l’objectif de 25.000 expulsions pour 2007. Fin novembre, ce dernier avait fait état de 21.000 "éloignements."

Gérard Bon


Quoiqu’ il en soit il y avait quatre fois plus de monde que jeudi dernier et comme d’ habitude si les organisations signataires de l’ appel sont nombreuses, leur participation est très aléatoire.

Pendant ce temps là les expulsions continuent et ELOI se renforce.


Fichier ELOI : Malgré quelques reculs, l’administration de l’expulsion s’industrialise

Le fichier ELOI vient d’être officialisé par un décret du 26 décembre 2007, après que sa création par arrêté du 30 juillet 2006 avait été annulée par le Conseil d’État à la suite d’un recours formé par les associations signataires.

Alors que l’annulation était uniquement motivée par des questions de procédure, la nouvelle version du fichier ELOI comprend quelques avancées. Les associations obtiennent ainsi gain de cause en faisant reculer le gouvernement sur certains points. Ainsi, les visiteurs en centres de rétention ne sont plus fichés. De plus, l’identité des hébergeants des étrangers assignés à résidence n’est plus conservée que pendant trois mois au lieu de trois ans : le progrès est important, bien que cette conservation demeure injustifiée après la fin de l’assignation à résidence.

Mais concernant les étrangers eux-mêmes, le fichier ELOI demeure tout aussi inacceptable. La réduction à trois mois de la durée de conservation de certaines données n’est qu’un leurre, tant les données concernées sont limitées. Plus grave, les enfants de ces étrangers demeurent fichés, pendant trois ans. Non seulement ces données sont non pertinentes pour la mise en oeuvre de la procédure d’éloignement de l’un de leur parent, mais de plus cela aboutit à ficher des enfants qui ne peuvent pas faire l’objet de mesures d’éloignement forcé. Ils sont ainsi désignés à l’attention de l’administration et de la police, ce qui peut compromettre leurs chances d’obtenir ultérieurement un titre de séjour, sans compter les liens possibles avec d’autres fichiers de type base-élève. De plus, le fichier ELOI comprend toujours des données sur la « nécessité d’une surveillance particulière au regard de l’ordre public », qui témoigne d’une association, consciente ou non, entre immigration et délinquance dans l’esprit des gouvernants.
Le décret comprend par ailleurs des nouveautés inquiétantes.

D’abord, il ajoute une nouvelle finalité au fichier ELOI, celle de l’établissement de statistiques relatives aux mesures d’éloignement et à leur exécution. Ces statistiques ne sont nullement encadrées dans le décret, ce qui autorise des requêtes à partir d’éléments directement ou indirectement nominatifs, comme le note d’ailleurs la CNIL dans son avis du 24 mai 2007 sur le projet de décret. De plus, l’affichage d’une telle finalité n’est en rien anodine dans le contexte actuel où il s’agit surtout d’atteindre des objectifs chiffrés.

Ensuite, les données relatives à l’étranger sont complétées par une quantité impressionnante de données administratives et judiciaires, relatives à la procédure d’éloignement, aux procédures juridictionnelles éventuellement mises en oeuvre dans ce cadre, à la détention de l’étranger, lorsqu’il est éloigné alors qu’il est en prison. La plupart de ces données seront conservées pendant trois ans, d’autres pendant trois mois.

L’objection qu’il n’y aura pas d’interconnexion avec d’autres fichiers ne tient pas. Un décret est facilement modifiable, et l’histoire de ces dernières années a montré combien sont systématiques les extensions de finalités. De plus, la durée de conservation de la plupart des données pendant trois ans est édifiante à cet égard. En outre, on sait bien que ces données serviront tôt ou tard à des échanges au niveau européen dans le cadre de l’espace Schengen. Enfin, l’adjonction du numéro AGDREF (qui est aux étrangers en France ce que le NIR est aux ressortissants français : un numéro national d’identification, unique et immuable, bien que non signifiant) à la liste des données relatives à l’étranger dans le fichier ELOI vient confirmer la signification réelle de ce fichier : l’administration de l’expulsion des étrangers s’organise et se rationalise de manière de plus en plus précise. En un mot, elle s’industrialise.

Le 3 janvier 2008

Organisations signataires : Cimade, Gisti, Iris (Imaginons un réseau Internet solidaire), Ligue des droits de l’homme.


Quelques images, après le compte-rendu du 9° collectif

 Liberté de circulation et d’ installation