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Marée noire de l’Erika - Le pot de terre contre les pots de vin - un livre à paraître
Publie le samedi 3 février 2007 par Open-Publishing1 commentaire
A paraître
Erika, le pot de terre contre les pots de vin
La trahison de Nicolas Sarkozy
Le 06 octobre 2006, sur le port du Guilvinec (29), malgré la protection de 300 policiers, Alain Malardé parvient à interpeller directement monsieur Sarkozy à bord d’un chalutier. Face à une forêt de caméras et de micros, M. Sarkozy a promis publiquement et personnellement de recevoir Alain Malardé président de la Confédération maritime, directement à son cabinet au ministère de l’intérieur afin d’étudier le dossier des indemnisations des victimes de la marée noire de l’ "Erika".
La convention internationale de 1992 ratifiée par la France, qui préside au destin des victimes des marées noires, a été notoirement violée par les pétroliers avec l’aval de l’Etat français.
Deux tribunaux de commerce, Nantes et Rennes, en charge de valider et de répartir les indemnisations ont été récusés par la Confédération maritime.
Trois juge-commissaires ont dû également jeter l’éponge (deux récusés, un démissionnaire), mis devant le fait que ce sont les pétroliers via le Fipol qui décident par eux-mêmes du destin de leurs propres victimes. Les tribunaux de commerce et les juge-commissaires sont ainsi cantonnés à un simple rôle de faire-valoir.
L’armateur propriétaire de l’Erika n’a toujours pas consigné les 84 millions de francs (1999) du montant de sa responsabilité qui doivent normalement être versés à la caisse des dépôts et consignation et tenus à la disposition d’un juge-commissaire en charge de les répartir équitablement entre les victimes au prorata de leur demande et sans paiement préférentiel.
Nous constatons que ces 84 millions de francs ont été détournés par le Fipol au profit des pétroliers ce qui leur permet de décider par eux-mêmes, sur la base de leurs expertises non contradictoires, du destin de leurs propres victimes.
La convention internationale de 1992 est très claire sur ce point ; le montant de la responsabilité de l’armateur n’ayant pas été consigné, sa responsabilité devient donc illimitée.
Nous sommes face à un détournement de fonds caractérisé que madame Eva Joly qualifie de la façon suivante : "LE PAIEMENT A UN MAUVAIS CRÉANCIER N’EST PAS LIBÉRATOIRE". Traduit en langage courant, le paiement des 84 millions effectué au profit des pétroliers (via le Fipol) en lieu et place du juge-commissaire, ne constitue pas un paiement régulier donc ne libère pas l’armateur propriétaire de sa dette envers les victimes.
Nous n’avons rencontré au cours de ces 7 dernières années qu’un seul honnête homme, le juge-commissaire Jacques Delage, de Rennes, qui a eu le courage de démissionner afin de ne pas cautionner les malversations des pétroliers.
M. Nicolas Sarkozy, malgré sa promesse publique de recevoir Alain Malardé personnellement en son ministère, s’est contenté de faire rédiger quelques courriers polis par son chef de cabinet, M. Laurent Solly, prétextant qu’il s’agit d’une affaire de justice qui ne le concerne pas. En fait, M. Sarkozy s’est lamentablement dégonflé face à la puissance financière quasiment illimitée de l’empire TotalFina et de ce fait a trahi les victimes en privilégiant la défense des intérêts industriels au détriment de l’application du droit qui consiste tout simplement à faire respecter la signature de la France au bas d’une convention internationale. Si la vision de la France de M. Sarkozy s’harmonise avec son comportement, décrit ci-dessus et non contestable, je souhaite bonne chance à toutes les victimes qui seront confrontées un jour aux empires industriels...
Alain Malardé
Messages
1. Marée noire de l’Erika - Le pot de terre contre les pots de vin - un livre à paraître, 3 février 2007, 19:47
Une autre polémique existe dans cette affaire de l’Erika. Elle porte sur le contenu des cuves de l’Erika. Ce sont les révélations des journalistes d’investigation de France 3, Willy Colin et Antoine Placier qui ont délenché la polémique en décembre dernier. Ils sont arrivés à la conclusion que Total a mis en fabrication et chargé sur le tanker maltais un second produit - Une quantité de 4 000 tonnes -. L’ordre est venu d’un trader travaillant pour Total à Londres. Celui-ci aurait contourné les procédures habituelles. D’origine anglaise, il a refusé de répondre aux convocations des enquéteurs français. Ce négociateur a quitté Total quelques semaines après la catastrophe pour le groupe ENEL en Italie, celui-là même qui avait commandé la marchandise à Total.
Par ailleurs, toujours selon les journalistes, un des experts ayant participé à l’enquète judiciaire, affirme que l’analyse certifiant le produit de l’Erika se trouve être beaucoup trop sommaire. Elle ne permet pas d’affirmer à 100% qu’il s’agissait bien d’un fioul lourd N°2.
Une ou plusieurs substances (additifs), n’entrant pas dans la composition d’un fioul lourd classique, peuvent être présentes dans la cargaison. Elles suffiraient à faire de ce fioul lourd n°2, un déchet. Or, ces substances - hormis une seule, le chlorure - n’ont jamais été recherchées.
Du coup, à la veille du procés de la catastrophe, l’on reparle de "Déchets Industriels Spéciaux", dont le transport est fortement réglementé. La firme Total se serait-elle livrée à une activité frauduleuse ? La question a le mérite d’être posée, d’autant que la raffinerie des Flandres à Dunkerque d’où est parti l’Erika, a été stopée durant 4 mois durant l’année 1999. "Un arrêt maintenance" qui a généré un tonnage important de déchets, sans parler des boues de fonds de bac accumulées au fil des ans - L’entretien de ces bacs n’a pas été constant dans la période d’avant 99 - Rappelons qu’il faut faire éliminer impérativement tous ces produits noirs non-valorisables dans un centre agréé. Le coût en est très élévé.
L’enquête des journalistes de France 3 a été diffusée dans Pièce à conviction le vendredi 26 janvier. Elle est désormais disponible sur internet dans le site de France 3. L’émission animée par Hervé Brusini a été enregistrée une semaine avant sa diffusion. Parmi les invités, il y’avait Dominique Voynet (Ministre de l’environnement au moment de la catastrophe) et Pierre Guyonnet, le conseiller spécial du PDG du groupe Total Thierry Desmarest.
Les interventions d’après reportages ont été houleuses. Le responsable de Total a qualifié l’enquête du journaliste W.Colin d’"histoire", de "roman" fabriqué de toute pièce (Les témoins de l’enquète - des salariés de Total - n’étant pas des personnages imaginaires..). Autre fait qui en dit long sur le mécontentement de Total : Alors que le document était en cours de montage à la mi-janvier), Total a tenté de perturber sa diffusion. Des responsables de la firme se sont présentés à l’accueil de France-Télévisions pour rencontrer la direction du groupe. En vain.
Ce travail d’investigation (très rare à la télévision) met également en exergue des pratiques tout à fait singulières au sein du monde pétrolier.
Le lien :
http://programmes.france3.fr/pieces-a-conviction/27721667-fr.php