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Marie-George Buffet : "S’il n’y a pas de candidat de rassemblement, le PCF ira seul"

Publie le mardi 12 décembre 2006 par Open-Publishing
8 commentaires

Les dirigeants de la gauche antilibérale ne parviennent pas à s’accorder sur votre candidature. La maintiendrez-vous ?

Bien sûr. A moins que les collectifs locaux changent d’idée cette semaine.

Si le blocage persiste, le PCF ira-t-il seul à la bataille ?

S’il n’y a pas de candidat du rassemblement antilibéral, il faudra y aller seul. Je ne l’envisage pas car ce serait un échec. (...) Cela aurait été beaucoup plus simple de décider au Congrès, au mois de mars, de présenter en tant que communistes un candidat, une secrétaire nationale.

Mais pour faire quoi ? Pour avoir Besancenot avec 2 ou 3 %, moi qui fasse, 2, 3 ou 4 %, et d’autres candidats pareils ? Nous sommes tous contents, nous avons tous notre casaque, nous sommes de bons jockeys. Mais la course se fait simplement entre l’UMP et le PS. (...)

L’essentiel, ce sont les hommes et les femmes qui composent ces collectifs. Ils donnent leur avis et il faut les écouter. On ne peut pas bloquer la décision qu’ils ont donnée. C’est pour cette raison que j’ai proposé que l’on retourne cette semaine vers les collectifs. Et que ces collectifs disent : "On confirme ce que l’on a dit." Il faut faire vite. Nous allons arriver à la trêve des confiseurs, nous sommes déjà très en retard dans notre engagement dans la campagne électorale.

Quelle est l’incidence du poids du Parti sur ces collectifs ?

Si le poids du PCF était tel - j’en rêve -, la totalité des collectifs locaux auraient choisi Buffet. Ce n’est pas le cas. Sur les collectifs qui ont vraiment voté, 70 % se sont prononcés pour Buffet, 20 % pour Clémentine Autain, 10 % pour Yves Salesse. D’autres ont procédé par classement, 63 % pour Buffet, 20 % pour Clémentine Autain. Il y a eu de la diversité dans ces collectifs et dans d’autres, je suis dans la minorité.

Heureusement qu’il y a des communistes ! S’ils n’étaient pas là dans ce rassemblement, comment ferions-nous. Ces 10 000 militants communistes sont engagés depuis deux ans dans ce rassemblement, ce n’est pas un atout pour le rassemblement.

Cela ne veut-il pas dire que la gauche antilibérale est d’ores et déjà affaiblie pour la présidentielle ?

J’espère que non, et que nous allons nous en sortir cette semaine. Je me bats avec détermination pour cela.

Ne craignez-vous pas que les électeurs qui, déjà, songent au vote utile - vu ce qui s’est passé le 21 avril 2002 - ne se détournent définitivement de vous devant vos tergiversations ?

Les gens sont intéressés. Mais ils nous diront à un certain moment : "Vos idées sont bonnes, mais si vous n’êtes pas capables d’aller vers une candidature, nous allons utiliser la seule candidature qui nous reste pour battre la droite, c’est-à-dire Ségolène Royal." Et ils auront raison quelque part.

Pourrez-vous gouverner avec le PS version Ségolène Royal ?

Sur la base du programme que présente Ségolène Royal, ma position est claire. C’est celle de beaucoup de communistes, c’est de dire nous ne pouvons pas aller dans un gouvernement qui mènera une politique sociale libérale.

Il ne s’agit pas d’un problème de personne. C’est parce que c’est une politique qui, petit à petit, va de nouveau décevoir. Si nous ne mettons pas les moyens pour changer réellement, par exemple la question fiscale, nous n’aurons pas les moyens de répondre aux questions sur les professeurs dans les écoles, les moyens pour la recherche, la culture. Si nous ne remettons pas en cause l’orientation actuelle de l’Union européenne, nous ne pourrons pas recréer, par exemple, un grand service public de l’énergie.

Essayons de faire en sorte qu’il y ait une dynamique à gauche qui porte un programme antilibéral, jusqu’au gouvernement bien évidemment.

Mais si vous ne pouvez pas gouverner avec les socialistes, vous désisterez-vous pour Ségolène Royal dans l’hypothèse où elle ferait face à Nicolas Sarkozy au second tour ?

Ah, mais c’est autre chose ! Je suis claire là-dessus. Désistement sans négociation, sans rien. Rassemblement de la gauche face à Sarkozy. Cela ne fait pas l’ombre d’un doute.

Cet homme est dangereux. Il est dangereux pour les droits sociaux - relisez les programmes de l’UMP, ses déclarations et son comportement par rapport aux hommes et femmes issus de l’immigration, son attitude par rapport aux jeunes !

Propos recueillis par Raphaëlle Bacqué, Stéphane Paoli et Laurent Bazin
Article paru dans l’édition du 13.12.06.

Messages

  • J’aime pas beaucoup le début de cette interview. Les collectifs locaux se sont déjà prononcés : c’est toi MGB notre candidate il n’y a plus de tergiversation possible.

    Pour avoir Besancenot avec 2 ou 3 %, moi qui fasse, 2, 3 ou 4 %, et d’autres candidats pareils ? Nous sommes tous contents, nous avons tous notre casaque, nous sommes de bons jockeys. Mais la course se fait simplement entre l’UMP et le PS. (...)
    L’essentiel, ce sont les hommes et les femmes qui composent ces collectifs.

    Non MGB pas d’accord. Ces sur le peuple qu’il faut s’appuyer maintenant avec nos forces militantes. Et dans ces conditions on fera bien plus que 4%.

    J’espère que ce texte ne prépare pas un retrait de dernière minute ....

    Jips

  • Moi ce qui me gêne, c’est le titre, ou comment le Monde fait dire à Buffet...ce qu’elle n’a absolument pas dit dans l’interview !

  • Non il n’y apas 10 000 militants du PCF dans les collectifs depuis 2 ans. Il y en a quelques uns, unitaires, en général en faveur de Salesse et Autain. Mais pour l’essentiel ils sont venus à partir de septembre 2006 sur décision de la direction du PCF pour imposer une majorité, pour imposer MG Buffet.
    Mais pour MG Buffet, ils vont se retrouver avec la majorité ... des communistes du PCF, entre eux, au chaud, soudés pour essayer de dépasser les 3,5% ou passer aux oubliettes de l’histoire.

    Les adhérents du PCF ont en fait voté 2 fois pour MG Buffet : Une fois dans le PCF, Une deuxième fois dans les collectifs. La démocratie, ce n’est pas cela !

    La démocratie, c’est de respecter les règles fixées en commun : trouver un nom qui fasse consensus (et non pas une majorité) dans les collectifs, ce qui n’est pas le cas, et au collectif national ou tous sont opposés à une candidature "PCF élargie" (sauf les délégués officiels du PCF)

    Quand le PCF abandonnera-t-il ses vieux réflexes staliniens ???

    • Je voudrais répondre au message précédent. J’en ai plus qu’assez des insultes type "staliniens".
      Je suis communiste. Depuis le début je suis dans la démarche unitaire comme bcp de nos camarades. Je veux que le choix des collectifs soir respecté, tout simplement. Je n’ai jamais reçu de "consignes" quelconques !

      http://pcfarras.over-blog.com/

    • T’as vraiment rien compris : écouter le peuple, les électeurs, c’est démocratique, donc stalinien. Décider entre organisations politiques au sommet, c’est consensuel, donc pas stalinien !

    • Non il n’y apas 10 000 militants du PCF dans les collectifs depuis 2 ans. Il y en a quelques uns, unitaires, en général en faveur de Salesse et Autain. Mais pour l’essentiel ils sont venus à partir de septembre 2006 sur décision de la direction du PCF pour imposer une majorité, pour imposer MG Buffet. Mais pour MG Buffet, ils vont se retrouver avec la majorité ... des communistes du PCF, entre eux, au chaud, soudés pour essayer de dépasser les 3,5% ou passer aux oubliettes de l’histoire.

      Voilà le genre d’ineptie d’un bobo gauchiste (courageusement anonyme) sur la génèse et le fonctionnement des collectifs ...

      Pour ta gouverne, sache - et ce n’est qu’un exemple - que dans ma ville (Castres, près de 50 000 habitants), le "collectif pour le Non" a été monté à partir d’octobre 2004, à l’initiative des militants locaux de la section du PCF, ce collectif a travaillé à partir de ses propres appels (bien plus lisibles et grand public que ceux de "l’appel des 200") que nous avons rédigés collectivement et diffusé largement auprès de la population de l’agglomération et plus largement dans le Tarn-Sud. Des centaines de personnes ont signé un appel public au moment de la campagne (à l’initiative de 100 personnalités (élus, militants politiques, associatifs, syndicaux, citoyens...) avec le résultat que l’on sait ...
      Je ne reviendrais pas sur l’ensemble des initiatives que nous avons pris depuis lors, mais le collectif et les militants qui le composent existe et vit depuis plus de deux ans, grâce entre autres, aux militants communistes et à leur dévouement.

      J’ignore comment cela se passe dans tous les départements, mais j’ai suffisamment d’échos pour savoir qu’en bien des endroits, ce sont les militants communistes qui ont été à l’initiative des collectifs pendant la campagne du Non.

      Dire le contraire et prétendre que les communistes se comportent vis à vis des collectifs comme certains trotskistes le font dans certaines organisations (associatives ou syndicales) c’est bien mal connaître la réalité et faire preuve ou d’une méconnaissance totale des faits ou d’une mauvaise foi à toute épreuve.

      Allons, amis et camarades, nous pourrons bientôt entrer enfin en campagne, il est plus que temps !

      Et laissons délirer entre eux les opportunistes, les intellectuels de salon et les amis du PPA, de LCI, Ardisson et Fogiel sur les "méchants communistes staliniens qui noyautent les collectifs et veulent imposer de force la candidature de MGB"... Encore un petit effort, messieurs, dans le registre de l’anticommunisme, bientôt les meilleurs d’entre vous ressembleront à Stéphane Courtois ...
      Vous pourrez fouiller avec lui dans les poubelles de l’histoire pendant que nous la contruirons !

      P. R. (Castres)

  • "j’ai proposé que l’on retourne cette semaine vers les collectifs. Et que ces collectifs disent : "On confirme ce que l’on a dit." "
    Cette phrase m’étonne quelque peu.
    Et une fois de plus, la règle de double consensus passe à l’as.