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Mario Morag, l’homme qui se prenait pour Clint Eastwood

Publie le jeudi 21 septembre 2006 par Open-Publishing

Par Fausto Giudice, 21 septembre 2006

Morag est le nom d’un monstre censé hanter le lac du Loch Morar en Écosse.C’est aussi un prénom féminin écossais. C’est également le nom d’une ville de Masurie, en Pologne ou encore celui du principal protagoniste d’un jeu de la série Donjons et dragons appelé Neverwinter Nights. Mais c’était aussi le nom d’une des colonies juives de la bande Gaza évacuée durant l’été 2005. Et c’est enfin le nom d’un homme qui a défrayé la chronique chilienne ces derniers jours.

Mario Yahir Morag, 56 ans, est employé à l’ambassade israélienne de Santiago du Chili, où il travaille depuis 3 ans. Cet homme d’origine argentine a fait un scandale le 13 septembre dernier dans un bar-restaurant, le Liguria, dans la ville de Providencia au Chili, où se retrouvent les branchés de Santiago. L’homme était saoul, les serveurs lui ont donc refusée l’entrée dans le local. Il a alors dégainé le pistolet semi-automatique Glock 380 qu’il portait à la ceinture et en a menacé tous les présents, mais les garçons sont parvenus à le désarmer et l’homme a fini chez les carabiniers. Dans les jours qui ont suivi, le gouvernemnt chilien a donné une semaine à l’ambassade pour rapatrier son employé en Israël, sinon il serait expulsé. Le ministre des Affaires étrangères chilien Alberto Van Klaveren a déclaré : "Justement par ce que nous ne souhaitons pas que nos relations avec Israël se détériorent, nous préférons que ce fonctionnaire quitte le pays. ». Et il a ajouté que certes, Morag avait un permis de port d’arme en bonne et due forme, mais « ici, nous ne sommes pas au Far West ».

Que fait donc Morag à l’ambassade ? Officiellement, il est chargé de la sécurité, mais de fait il serait tout simplement un agent de renseignement, relevant sans doute du célèbre Mossad.

Mais là où l’affaire se corse, c’est lorsqu’on apprend que le même Morag aurait été intercepté par la Police des frontières à l’aéroport international de Buenos Aires (Ezeiza) le 9 août dernier, alors qu’il transportait une valise chargée d’explosifs. Après l’avoir retenu quelques heures, la police, sur ordre venu d’en haut, aurait été obligée purement et simplement de le laisser continuer son voyage vers Santiago, sans autre forme de procès. 16 jours plus tard, un autre voyageur, un citoyen US dénommé Fisher - par ailleurs juif - était arrêté à l’aéroport de Houston (Texas), en provenance de Bolivie après avoir transité par le même aéroport d’Ezeiza, en possession d’explosifs. Les deux événements ont fait l’objet d’un silence médiatique total, comme si l’embargo avait été mis sur l’information. Et surtout, ils n’ont fait l’objet d’aucun démenti, ni même d’un quelconque commentaire, de source officielle ou officieuse.

C’est que la seule source à prétendre que c’est le même homme qui a été intercepté à Ezeiza le 9 août et a provqué le scandale du bar Liguria le 13 septembre a été le Réseau Kalki, un site web lié au Parti du Nouveau Triomphe, dirigé par l’ex-général Alejandro Biondini, dont le pseudonyme est “Kalki”. Il s’agit là du nom du dixième et dernier avatar du dieu hindou Vichnou, censé revenir sur terre pour y apporter la lumière.

L’odeur de soufre émanant de ce groupement néo-nazi semble avoir paralysé les journalistes, argentins et autres, qui ne se sont pas donnés la peine de mener leur propre enquête sur ces informations, qui n’ont été démenties par personne. Or ces informations ont fait l’objet de questions au gouvernement argentin de la part de la Fédération palestinienne d’Argentine et auraient suscité une intense activité diplomatique entre Buenos Aires, Santiago et Tel Aviv, toujours à en croire le réseau Kalki. En effet, elles soulèvent une question grave : les services israéliens préparaient-ils, comme le croit savoir le réseau Kalki, un attentat quelque part en Amérique du Sud, peut-être au Chili, sur le modèle des attentats commis en 1992 et en 1994 à Buenos Aires et attribués sans preuves à l’Iran puis au Hezbollah ?

En tout cas, leur agent Mario Morag ne pourra plus être opérationnel ni au Chili ni en Argentine. En dégainant son pistolet dans un bar de Providencia, il a commis une erreur de trop. Il faudra donc que son employeur trouve un endroit où le recycler. Bien sûr après lui avoir fait subir une cure de désintoxication.

Soource : http://www.azlsbasta.splinder.com