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Marre de la "majorité" "silencieuse", sauf pour râler contre les manifestants !

Publie le vendredi 23 mai 2008 par Open-Publishing
11 commentaires

La situation sociale est très difficile notamment du fait des esprits chagrins qui déversent leur amertume sur tous ceux qui font signifier haut et fort dans la rue qu’ils ont marre de cette politique de classe et de casse.

Du haut de ma vingtaine d’années, je n’ai jamais vu de Président et de Gouvernement foutre autant la merde dans la population !

D’une part, l’offensive idéologique de la droite, qui s’appuie sur la mondialisation libérale qui réduit des milliards de travailleurs à l’"esclavage moderne", nous inonde d’attaques qui ont pour conséquences de vider petit à petit nos caddies à cause des prix, d’être de plus en plus dénigrés par le patronat. Il considère que les titulaires d’un CDI s’accrochent à un odieux privilège d’un autre temps, qui empêche la "flexibilité" ! oh, les pôvres patrons, c’est vrai qu’ils sont miséreux ! Pourtant ils rémunèrent le travail de moins en moins bien, alors que chaque travailleur leur fait gagner de plus en plus de plus-value et que leurs profits ont décuplé depuis une trentaines d’années. De plus, les travailleurs sont de plus en plus privés d’une perspective de retraite digne, qui leur permettent de profiter de loisirs (comme si Fillon et Bertrand vont nous faire croire qu’un ouvrier sortira de la chaîne aussi frais et pimpant après 42 ans qu’après 37,5 !). Et je ne détaillle même pas le massacre de la Sécurité Sociale, de la santé publique, de l’éducation nationale, des privatisations en tout genre, comme celui du transport ferroviaire qui va rendre l’entretien des voies trop chères, au goût d’un entrepreneur privé, pour garantir la vie sauve aux passagers.

D’autre part, ce qui me navre, me désespère, me démoralisalise, ce sont ceux que les médias et instituts de sondages de la grande bourgeoisie appellent couramment "la majorité silencieuse" ou l’"opinion public". Ce sont des gens dont, malheureusement, nous sommes amenés à en voir pas mal tous les jours et que nous entendons dire "Les syndicats : quels fouteurs de merde, ils sont improductifs et passent leur temps à préparer des manifs. La grève, c’est leur industrie !", "Les grévistes, les manifestants : quelle bande de feignasses ! S’ils veulent 1500€ par mois, ils n’ont qu’à bosser plus", "Ah ouai, les 37,5 annuités ça coûte que 0,3% du PIB ? Bah ça coûte quand même !!!", "Ils sont contre le rallongement ? Non mais ça va pas la tête ! Avec le coût que ça entraîne, les entreprises n’ont qu’à mettre la clef sous la porte ou délocaliser, et l’Etat va nous endetter jusqu’au cou"...

Avec des mentalités pareilles, avec des lobotomisés du grand capital, ces robots formés à contrer les vrais intérêts des prolétaires et des classes populaires, dont ils font pourtant partie, la grève générale n’est pas prête d’arriver !

Pourtant la cocotte minute est prête à exploser, et si nous ne parvenons pas à convaincre ces gens que les grévistes, les manifestants, les syndicats, les défendeurs des sans-papiers...sont dans leur camp, leur veulent le bien !, l’explosion ne va pas être bénéfique aux classes laborieuses ! L’inquiétude est de mise !

Peut-être des internautes ici ont à peu près ce ressenti !

Messages

  • Est ce que les majorités silencieuses ont jamais fait avancer l’histoire ?

  • Tu ne crois pas qu’en 1939/40, la très, très grande majorité été silencieuse ?
    J C Marseille

    • Difficile de savoir si cette "majorité" de râleurs est vraiement majoritaire : les râleurs sont toujours convoqués à la radio et à la télé. Si on n’en trouve pas, un comédien peut très bien le faire.

      Alors, on a l’impression que c’est "tout le monde" : c’est fait pour ça, précisément ! Et ceux qui suivent "tout le monde" suivent la radio et la télé. Mais c’est pas sûr qu’ils soient si majoritaires que ça...

  • J’ai exactement le même sentiment que toi. Mais cependant cette clique de pourris (qui nous gouverne), incapable de voir plus loin que le bout d’un billet de banque, sait aussi que le vent va bientôt tourner et là ...

  • la majorité ou la partie silencieuse de la population ne s’exprime pas , elle est soit médusée soit désespérée. La part râleuse, bougon ou inculte politiquement de la population ne consiste pas seulement en une sélection de personnages ou en un échantillon de témoins pour les télés ...mais cette masse on la rencontre tous les jours dans les ascenceurs, les bus , sur nos lieux de travail ...oui sans doute nos gouvernements font tout depuis toujours pour nous monter les uns contre les autres .. mais on peut considérer qu’il y a dans notre société de vieux cons , indécrotables pour nous , qui sont des freins et qui nous empêchent de bouger parce qu’eux mêmes ont un peu progressé dans leur vie , parce qu’ils ont acquis un minimum de confort social, parce que la religion l’école leur ont appris à obéir, parce qu’ils ont peur de réagir, car "un tient vaux mieux que deux tu l’auras (d’ailleurs elles parlent souvent par proverbes ou par phrases toutes faites ces personnes) parce qu’ils vivent dans un désert idéologiques quatre ans sur cinq et qu’au moment de choisir d’élire ils veulent faire un beau choix...enfin je ne sais pas pourquoi mais je cherche et si toi de tes vingt ans tu t’impatientes, moi de mes soixantes je désespère et je me demande comment les atteindre , les tracts leur font peur, les idées reçues sont gravées dans leurs cerveaux, la lutte des classe est un gros mot....les gens élus sont intouchables et ils savent bien eux...pendant la république espagnole les anarchistes sont allés dans les campagnes pour apporter la culture pour discuter...amors ! on passe au dessus d’eux, on se passe d’eux ou au moins on essaie de les atteindre , mais comment ils n’appartiennet à rien car ils ont trop peur.... je discutais depuis des siècles avec mes vieilles voisines ou mes voisins de tous poils, j’ai un comportement solidaire exemplaire dans mon immeuble mais depuis un an je boycotte ces crétins qui ont majoritairement voté sarkozy et qui s’en vantaient haut et fort dans l’ascenceur et sur le parking ...enfin ils ont eu l’impression d’avoir réalisé un r^ve ils étaient béats, le dernier né s’appelle même nicolas....on va sans doute faire sans eux car on est lassé de les attendre...non ? awa

    • La majorité silencieuse n’existe pas,c’est une invention des médias bourgeois pour fragiliser les luttes sociales et les rendre impopulaires.C’est vrai qu’il y a des citoyens conservateurs,des moutons qui suivent le vent...Mais quand le rapport de forces s’inverse ces conservateurs,ces moutons deviennent plus révolutionnaires que toi .....Alors de nouvelles conversations et de nouvelles relations s’expriment oubliant les oppositions d’autrefois ou les rancunes idéologiques .....Mais si le vent retourne parce que les révolutionnaires marquent une pause les conservateurs et les moutons reviennent en force.L’histoire de chaque peuple est pleine de ses revirements ....Ne refaisons pas demain les "conneries historiques" de nos anciens car nous avons maintenant ,paraît-il,plus de connaissances et de culture ......Mais nos adversaires de classe aussi .......

      Bernard SARTON,section d’Aubagne

  • Ecoutez donc les "grandes gueules" sur RMC cela vous donnera une idée de ce qu’est la connerie infinie et ce qu’est cette majorité silencieuse, égoïste et simpliste.

    • Il faut la réveiller cette "majorité silencieuse" qui rouspète par derrière, mais qui ne sait pas utiliser les moyens qui s’offrent à elle pour manifester leur désapprobation. C’est tous les pauvres des cités qui devraient se retrouver dans la rue, sans aucun complexe de leur situation matérielle, parce qu’à vrai dire, ce sont les nantis et ce gouvernement umpiste qui les ont mis dans cette situation.

      La seule chose qui différencie un prolétaire d’un autre, c’est selon qu’il a un salaire ou pas, l’un tiendra la route en équilibre précaire, pendant que l’autre qui n’a plus rien sombrera dans la pauvreté. Mais tous les prolétaires, les ouvriers sont sur le fil du rasoir, et à tout moment ils peuvent basculer dans l’impensable !

      Etre bien habillés, bien peignés, ne tient qu’à une chose : le salaire. Un revers de situation, et puis plus rien, l’anéantissement total, la descente aux enfers. Alors, plus de complexes, même les plus pauvres d’entre nous doivent manifester, ne serait-ce que par dignité, fierté d’appartenir au monde ouvrier, et se battre les uns à côté des autres, pour changer l’ordre des choses. Mais peut-être qu’il faut aller chercher cette "majorité silencieuse" jusque dans ses retranchements.

  • Alors, plus de complexes, même les plus pauvres d’entre nous doivent manifester, ne serait-ce que par dignité, fierté d’appartenir au monde ouvrier

    Oui, c’est exactement ce que je pense ! Certes, les ouvriers sont exploités, les patrons leur demandent de faire plus d’heures sup au lieu d’embaucher, tandis que la droite, avec ses attaques, contraignent les chômeurs à se dresser contre les autres chômeurs et ceux qui ont un emploi, mais le résultat est le même pour tous : les salaires, les pensions, sont de plus en plus misérables face à la flambée des prix !

    Alors certes le monde ouvrier a peut-être honte d’être pressuré autant par une poignée de capitalistes, mais, de l’autre côté, il peut être fier de cela : être la classe productrice ! Que ce soient des biens manufacturés sur des chaînes de montage ou des services de santé dans les hôpitaux, que l’on soit maçon ou cadre dans un bureau, c’est le monde ouvrier qui fait tourner l’économie, c’est grâce à lui que les rayons des supermarchés sont remplis, qu’on est soigné...

    En ce qui concerne le contexte actuel de lutte contre la nouvelle casse des retraites (car il est impossible de nommer "réforme" ce que fait Sarkozy et sa clique, mais bien de "casse" ou de "sacrifice" pour les classes populaires), je crains que l’"opinion publique", c’est-à-dire les gens dont les médias bourgeois parviennent à exploiter l’amertume et à lobotimiser facilement, n’ait rien à foutre que des retraités soient contraints de faire les poubelles pour manger. Oh, certes ils se larmoieront "Comme c’est triste après une vie de labeur", mais diront ensuite "Qu’est-ce que Sarkozy et les patrons y peuvent ? C’est à cause des retraités de la SNCF de toute façon ! Ils vident les caisses !".

    Ainsi, la droite et les "socio-"libériaux les persuadent sournoisement des "vertus" de la retraite par capitalisation, et ces gens les voient d’un bon oeil, sans se préoccuper des travailleurs aux revenus modestes qui ne pourront pas financer leur retraite dans ces fonds. Bien sûr, leurs chers responsables politiques omettent de leur parler de la faillite de fonds de pensions américains par exemple.

    Et la "majorité silencieuse" a tendance à oublier que l’intervention publique en matière de retraite permet d’instaurer des revenus minimaux et pourrait à l’avenir permettre d’instaurer une pension minimale au niveau du SMIC.

    • Si les français laissent faire la "casse des retraites par répartition" pour aller vers un système de capitalisation, c’est une bonne partie du monde ouvrier, c’est-à-dire, les smigards, les petits salaires, les rmistes, les chômeurs, les femmes, tous ceux qui n’ont pas toutes leurs annuités qui vont se retrouver à "faire les poubelles", comme ceux vus à la TV hier, autrement dit un grand nombre d’entre nous !

      La capitalisation, branchée obligatoirement sur la bourse, n’est pas la garantie d’avoir une retraite potable, loin de là, surtout quand on voit comment se comporte le cac40, et la grande finance, les fonds de pension américains en sont un bel exemple d’insécurité. Je préfère et de loin le principe qui nous régit depuis la fin de la guerre, la retraite par répartition est encore la meilleure solution et la plus sécurisante. Il faut juste relever le niveau. A voir tout le fric qui se fait dans le pays, l’Etat peut offrir cette retraite bien méritée à toutes ses mains laborieuses qui ont fait la richesse du pays. C’est le minimum de reconnaissance.

  • En plus d’avoir des raisonnements simplistes, tous ces grincheux (sur qui je me défoule pas mal depuis que j’ai écrit ce poste, je l’avoue) s’entêtent à tenir des propos mensongers comme "Si on écoute les syndicats et la rue, on sera obligés de prendre notre retraite à 60 ans ou dès qu’on a 37,5 annuités de cotisations".

    Mais qui revendique une telle obligation ?

    La mobilisation sociale a pour but d’obtenir le droit à la retraite à partir de 60 ans, et à 55 ans dans le cas des métiers pénibles, et après 37,5 annuités de cotisations.

    Par contre, il y a la revendication d’obliger les administrations publiques de reverser 75% du meilleur salaire, et de garantir un minimum égal au SMIC, à 1500 €. Mais je demande à ces râleurs : n’est-ce pas une juste reconnaissance des efforts des travailleurs ?

    De plus, il y a de nombreuses propositions pour améliorer le financement des retraites, telles qu’un taux de taxation des revenus financiers à hauteur des revenus salariés (oh, les pauvres actionnaires oisifs, qui font licencier pour accroître leurs dividendes, vont devoir mettre la main à la poche !), majorer les cotisations des entreprises qui spéculent et licencient au lieu d’investir et d’embaucher, les priver de subventions et d’exonérations (oh mais quelle horreur ! vont s’exclamer les libéraux, on veut mettre fin à l’intervention publique pour les capitalistes, et l’améliorer pour les masses laborieuses)...

    Enfin, oui, le système par répartition est ce qu’il y a de mieux pour garantir des pensions décentes et stables, contrairement au système par répartition à cause duquel les pensions sont très inégales et pas sécurisées, pas à l’abri de la faillite des fonds de pensions (surtout quand on observe les krachs boursiers). Il faut renforcer la retraite par répartition, faire comprendre à tous qu’en la perdant, on perdrait beaucoup, et il faut que la population ose exprimer à Sarkozy et son gouvernement, sa méfiance, et même sa désapprobation au projet de destruction de ce système.