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Marseille : les patrons ironisent sur le métier de grutier
Publie le lundi 11 octobre 2010 par Open-Publishing« Congés : 8 semaines/an, horaires : 18 H/semaine, rémunération : 4000 euros bruts/mois, emploi garanti à vie » : travailler comme grutier sur le port de Marseille serait un poste de rêve. Voilà le contenu d’une page de publicité très ironique publiée lundi dans le journal Les Echos par le collectif « Touche pas à mon port » qui regroupe le patronat local, des associations et des salariés.
Sur fond d’une photo d’île paradisiaque, la page détaille les avantages à être grutier à Marseille. Une façon de fustiger les privilèges de ce métier par rapport aux 41000 autres salariés du port de Marseille.
Pour ce collectif « Touche pas à mon port » qui sera lancé officiellement ce lundi matin à Marseille par l’Union pour les entreprises des Bouches-du-Rhône (UPE13), les grutiers sont responsables de la grève - lancée par la CGT pour protester contre la réforme portuaire - qui paralyse le port depuis le 27 septembre. Il « exige une reprise immédiate et durable des activités pétrole, fret et croisière, et une application urgente de la réforme portuaire ».
« Stigmatiser une lutte exemplaire »
Pour l’union départementale de la CGT des Bouches-du-Rhône, cette publicité n’est que « mensonges ». « Le Medef et l’Upe-13 (Union pour les entreprises des Bouches-du-Rhône) cherchent à stigmatiser une lutte exemplaire contre la réforme des retraites et la réforme portuaire, estime Eric Chenais, secrétaire départemental de l’UD-CGT. Les grutiers travaillent en trois huit, six jours sur sept et gagne 2100 euros net par mois ».
« Ce n’est pas de la provocation », estime Laurence Parisot, la présidente du Medef, sur France Info. « C’est une façon de dire : Attention, le port de Marseille est en danger », analyse-t-elle...
Plusieurs mouvements de grève affectent actuellement le fonctionnement du port de Marseille-Fos. Plus de 50 navires sont actuellement bloqués dans les rades de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et de Marseille du fait d’une grève des terminaux pétroliers à l’appel de la CGT, qui proteste contre la création d’une filiale pour gérer ces terminaux.
Un autre mouvement à l’appel de la fédération nationale CGT des ports et docks afin de réclamer une cessation anticipée d’activité au titre de la pénibilité se matérialise par 48 heures de grève par semaine menées le week-end.
Ce week-end, seules les croisières ont fonctionné normalement, a précisé le port.