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Maxi-Livres : Latifa discriminée, Latifa h umiliée...

Publie le lundi 7 juillet 2003 par Open-Publishing

Le Ministère du Travail vient de confirmer le refus de l’Inspection du
Travail du licenciement de Latifa Abed, déléguée syndicale CGT de
Maxi-livres et militante au Réseau Stop Précarité, en reconnaissant de fait
la discrimination syndicale.

Voir aussi l’article du Nouvel Observateur :
http://www.parisobs.com/articles/p111/a185689.htm

Rafik

Rappel des faits :

Pour éliminer définitivement Latifa Abed, 37 ans, mère de 2 enfants,
déléguée syndicale CGT hyperactive des magasins Maxi-livres, la direction de
cette chaîne de plus d’une centaine de points de vente en France, n’a pas
hésité, 15 jours avant la Noël 2002, à fermer le magasin que Latifa avait
elle-même ouvert 13 ans auparavant dans le Centre commercial de Montreuil -
juste en face du Siège national de la CGT - au prétexte fallacieux d’une
soudaine non rentabilité.

S’en est suivi pour l’interessée, et pour ses collègues vendeuses sacrifiées
sur l’autel de la répression, un licenciement économique dont elle a
toujours contesté le bien-fondé, suite à des propositions de reclassement
bidon, la licenciée devenant au passage licencieuse. En effet, dans des
tracts émanant…des bureaux de la direction, Latifa se retrouvait accusée, en
cas d’acceptation de reclassement, de menacer l’emploi des salariés dont
elle serait amenée à prendre le poste selon les termes de la loi !

Résistance :

Ces 4 salariées ne se sont jamais laissées faire et malgré les tentatives de
division et les pressions de toutes sortes dont elles ont été l’objet, elles
sont toujours restées solidaires et unies.

Se sont enchaînées grève de plus d’un mois, occupation de leur magasin,
manifestations dans le Centre commercial et au-dehors, actions communes avec
les grévistes d’Arcade et de Mcdo, pétition, soutien de nombreuses
personnalités (dont O. Besancenot, A. Laguillier, J.-P. Brard...), concert,
articles de presse. Autour d’elles, s’est rapidement constitué un comité de
soutien composé de militants de différentes étiquettes (CNT, CGT, SUD, LCR,
etc…). Elles ont en outre bénéficié de l’appui du Réseau Stop Précarité dont
Latifa est une membre active.

On ne peut que regretter l’attitude de la Fédération CGT Commerce
puisqu’au-delà des déclarations d’intention, les deux trois jours de
mobilisation et d’indignation passés, aucune action cohérente n’a été
intenté par la Fédération pour empêcher ce désastre et entraver le cours des
choses alors que ça se passait juste de l’autre côté de la rue. Mais cela
n’étonnera plus personne.

Comme pour le conflit Mcdo, le dossier de Latifa est directement suivi par
le Service juridique de la Confédération CGT, la Fédération Commerce se
révélant incapable de prendre en charge concrètement leur défense, ce qui
laisse entier le mystère sur son utilité et sa raison d’être.

Dommage pour la direction de Maxi-livres :

Rapidement, l’inspection du travail refusait le licenciement de Latifa,
reconnaissant le fait de discrimination syndicale. La direction n’avait plus
d’autre choix que d’entamer un recours auprès du Ministère du Travail pour
casser la décision de l’inspection.

Entretemps, Latifa se morfondait chez elle, étant, selon les propres termes
du PDG de Maxi-livres, "assignée à résidence". Moins les avantages afférant
à son emploi, tickets-restaurant, primes etc…- une procédure aux Prud’hommes
est en cours à ce sujet - mais recevant régulièrement à son domicile privé
les consignes de vente et le matériel publicitaire à afficher dans les
rayons ! La direction a poussé le cynisme à l’envoyer, seule, durant cette
période, en formation de techniques de vente !

Cependant, depuis que Latifa n’a plus de poste de travail, elle continue
inexorablement à se rendre à toutes les réunions de défense des salariés, au
grand dam de la direction - et des élues CFDT - qui pensait en avoir fini
avec elle.

Malgré ses appuis haut placés, notamment dans le PAF, en lien direct avec le
Cabinet du Ministre, la direction de Maxi-livres a lamentablement échoué
dans son recours. Tellement le dossier était accablant, le Ministre n’a même
pas souhaité y donner suite. Le refus de l’Inspection du Travail s’en trouve
dès lors confirmé. Et la discrimination syndicale.

Merci Fillon.

Ce n’est qu’une victoire de plus dans une longue bataille… A suivre…

Comité de soutien à Latifa / 4 juillet 2003

soutienlatifa@voila.fr ou 06 83 56 34 57