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Mélenchon, simple passe-plat entre PS et PC ?

Publie le samedi 29 novembre 2008 par Open-Publishing
3 commentaires

Mélenchon, simple passe-plat entre PS et PC ?
29 nov 2008Par Velveth

Deux ou trois idées sur la recherche du « socialisme historique » perdu.

Stéphane Alliès, sur cinq pages médiapartiennes, nous livre ses réflexions sur la démission de Jean-Luc Mélenchon, sénateur élu sur la liste PS de l’Essonne et déjà aspiré par un PCF en mal de stratégie. Revue de détails. Mes propres commentaires ou infos complémentaires sont soulignés. De nombreuses coupures du texte initial n’ont été réalisées que par souci "d’allègement ».

Ainsi, "Méluche" n’aurait « plus une minute à perdre », comme le prouve son portable qui vibre quasiment en permanence. Son site Internet aurait reçu 5.000 messages de soutiens. A rapporter aux 230 000 adhérents du PS et aux centaines de milliers de militants potentiels « pour une vraie gauche » . Et le PG (« et non pas PdG », assène-t-il) peut s’appuyer sur « l’efficacité militante » de quelques réseaux notamment le sien, Pour une république sociale (PRS), ainsi que celui du Mars (quelques dizaines d’ex-chevènementistes en déshérence) et de ceux qui suivent le porte-parole d’Utopia.(…). D’autres ont rejoint l’aventure à titre individuel, comme les économistes Jacques Généreux et Christophe Ramaux (assurément les références les plus intéressantes), l’altermondialiste Claude Debons (en fait une ex-figure syndicaliste de l’opposition cheminote à la ligne CFDT).

Die Linke est un « modèle intransposable » en France

Reste l’ambition stratégique du Parti de gauche, qui se lance samedi lors d’un meeting à l’Île-Saint-Denis. Il a convié à ses côtés l’ancien ministre de l’Economie allemand Oskar Lafontaine, devenu leader d’une formation (Die Linke) gagnant du terrain électoral sur le parti social-démocrate (SPD), après avoir regroupé la gauche du parti et l’ancien parti communiste de l’Est. Souhaitons à son hôte que Lafontaine ne commette pas les mêmes dérapages xénophobes que ceux lâchés en Allemagne…

Le sénateur lui-même déclare, contrant tous ses propos antérieurs et accessoirement tenus par nombre de dirigeants communistes voire par les signataires de « l’Appel Politis, le modèle « intransposable ». « On ne veut pas créer un grand parti, mais un parti complémentaire dans un front de gauche. ». Curieux manque d’ambition qui ne peut se comprendre qu’avec la « mission » que s’assigne, à mon sens, Mélenchon : créer un pôle de gauche mi-productiviste, mi-souverainiste. Pôle qui s’articulerait autour du PC pour faire barrage au NPA de Besancenot qui donne d’épouvantables cauchemars Place du Colonel Fabien.

Et d’expliquer par l’exemple : « L’idée, c’est de voir aux prochaines européennes un NPA autour de 10%, un front de gauche autour de 10% et un PS autour de 20%. Ça veut déjà dire que la gauche est à 40%, mais en plus cela obligera le PS à se déterminer par rapport à nous, et pas l’inverse. » Pour être convaincante, la démonstration devra éviter quelques écueils d’ici aux élections européennes et notamment celui de bousculer la lente constitution d’une fédération regroupant les « communistes unitaires (ACU) au sein d’une gauche alternative qui espérait (assez vainement et dans un flou bien peu artistique) s’interposer entre PS et NPA. Ecueil plus tangible : la dynamique propre au NPA qui ne va pas regarder passer les trains...

« Nous avons pris nos responsabilités ».

Ainsi, côté communistes rénovateurs, le maire de Sevran Stéphane Gatignon se fait sévère avec « cette réponse classique d’accord de partis, qui tend à sauver le soldat Marie-George Buffet, dans un schéma qui convient finalement tout à fait à la direction du PS : celui d’une force croupion qui viendra toujours le soutenir au second tour ».Quant à l’écologiste Francine Bavay, si elle se « félicite qu’il quitte le PS », elle estime que « Mélenchon précipite les choses avec un nouveau parti finalement très pyramidal, et qui ressemble surtout à une petite officine devant lui permettre de discuter d’égal à égal avec le PCF et le NPA.(…). Ce dernier a déjà signifié sa disponibilité pour des actions communes contre les mesures anti-sociales de Sarkozy mais a glissé que l’accord conclu entre le PG (quelle abréviation !) et le PCF n’augurait pas d’un large front commun pour les élections européennes. D’autant que le NPA s’auto-gratifiant d’éco-socialisme du XXIème siècle est bien éloigné de cette gauche figée « seventies ».

« Une nostalgie illusoire de la gauche d’il y a trente ans » .(…)

D’ailleurs, pour Pierre-François Grond, dirigeant de la LCR, un des artisans de la transmutation de la LCR en « parti large », « cette construction est une nostalgie illusoire de la gauche d’il y a trente ans. Le PS est tellement à droite qu’il libère de l’espace politique pour plusieurs. Mais ça ressemble à un rassemblement de déçus qui n’arrivaient pas à se mettre d’accord auparavant. Le NPA cherche plutôt à s’adresser à la société ».

Des comités, des réseaux thématiques et des cercles. Mélenchon ne se cache pas de vouloir « mener une blitzkrieg jusqu’aux européennes ». Pour cela, il défend un modèle d’organisation partisane basée sur « la souplesse ». Depuis son départ du PS, il a réuni le « comité fondateur » du Parti de gauche à quatre reprises en deux semaines. On y retrouve les « états-majors » de PRS, de Dolez, du Mars et Claude Debons. « Mais il n’y a pas vraiment d’enjeux de pouvoir et on intègrera de façon ouverte qui voudra nous rejoindre. On connaît les limites du système de courants de l’extrême gauche », sourit l’ancien trotskyste (tendance Lambert). De par sa connaissance de ces chapelles, on peut être surpris de son désir d’ouverture envers des organisations sectaires comme LO et a fortiori le POI (ex-PT – lambertiste). Il est vrai que son nouveau compagnon de rupture, Marc Dollez, avait, à l’étonnement général, partagé la tribune avec feu Lambert lors de la campagne référendaire de 2005.

Mélechon fait part de sa volonté de « cumuler plusieurs formes de militantisme : les structures doivent rendre possible l’efficacité sur le terrain ». À la base, des « comités » (« on n’a pas voulu dire sections ») dont le périmètre correspondra aux circonscriptions législatives (« pour bien montrer qu’on est un parti de conquête de pouvoir »). Etonnante profession de foi électoraliste quand le « leader » se réclame de la « gauche sociale » !

Avant de s’en aller, il lâche : « C’est très excitant, tout ça… » On veut bien le croire…Excitant, pour lui. Pour Marie-George Buffet, certainement aussi. Elle va peut-être réussir à sauver in extremis son congrès promis jusqu’alors à un titanesque naufrage. Quant au "peuple de gauche", préoccupée par les effets "blitzkrieg" de la crise et effaré des psychodrames internes au PS, il n’est pas certain qu’il retienne en quoi le PG se distinguerait d’un simple passe-plat entre PS et PC.

D’après Stéphane Alliès avec des "coupures" de texte et des ajouts (en gras)

Cher Velveth
Tout d’abord Bonjour
J ’ ai l’impression que plus on est minoritaire , plus on se divise mais à quand une gauche unifié qui va du PS au NPA , en passant par les Verts , à quand une réelle opposition à ce gouvernement , Finalement avec toutes ces divisions ce sont les plus démunis et les plus faibles qui subissent en premier lieu les conséquences .
J’aime bien Besancenot , mais j’aime aussi Mélenchon , Bové et tous les autres qui se battent à Gauche mais à quand une Unité qui est indispensable pour une Gauche au Pouvoir .
Amicalement
Ben

Cher ami médiapartien,
Pour faire face au miasmes d’ordre nouveau, aux remises en cause sociales, il serait temps que TOUTE LA GAUCHE, au-delà de ses différences, se lève en masse. Bien d’accord. Les appels à l’unité des uns et des autres cherchent le plus souvent à masquer leur sectarisme (PC) ou leur impuissance (PS).
Il n’est point de "gauche unie" , encore moins de "gauche unique".
On en compte au moins deux :
 l’une, majoritaire et hégémonique jusqu’alors : celle du PS et de ses satellites PC, Verts, PRG qui ne vivent que des transfusions électorales du PS. Cette gauche là, au gouvernement, a accompagné (voire devancé comme pour les stoks options) les désastres sociaux et écologiques du néo-libéralisme, forme du capitalisme à l’oeuvre depuis 30 ans. C’est cette gauche (avec la bénédiction de la droite) qui a fait reculer la part des salaires dans la richesse nationale au bénéfice...des profits des actionnaires. Rétablir le rapport des années 75 dans ce domaine propulserait le SMIC à 1600 nets !

 l’autre, minoritaire mais mouvementiste et en progression, est celle principalement incarnée par Olivier Besancenot et le futur NPA qui naîtra le 1er février 2009. Ses bases sont clairement anticapitalistes même si elle réunit des antilibéraux radicaux. A savoir, une gauche qui, forte des tragiques échecs du XXème siècle et consciente que le PS est désormais du centre-droit, ne veut pas amener des illusions sur des alliances...impossibles pour gouverner ensemble.
Voilà où nous en sommes, à mon humble avis. Nous vivons une période historique marquée par les échecs du "vieux mouvement ouvrier".
Faut du neuf. L’inventer.

Et ce n’est pas avec les méandres de Bové que nous le ferons.
Et pourtant, j’ai fait sa campagne !

29/11/2008 16:49Par Velveth

http://www.mediapart.fr/club/blog/v...

Messages

  • Et si Besancenot et son NPA n’était que le digne successeur d’Arlette, celle qui fut vraiment dans le "camp des travailleurs" ? Qui en fera l’histoire ( essentiellement médiatique ),et qui fera le bilan de son action pour les travailleurs ?

    Un processus identique semble en place : siphonner des voix à gauche par un discours sectaire et prétendument "moderne" ( que vaut la politique si on ne se confronte pas un jour au pouvoir ? )

    J’ai connu la LCR dans les années 70, elle prônait, à l’époque, la "guérilla urbaine". Finalement, c’est toujours la même "maladie infantile" : se décaler à gauche du PC pour lui piquer sa place....

    6-2

    • Se décaler à gauche du PC pour lui piquer sa place....

      Attendons le baptême du NPA, pour y voir plus clair !

      CN46400

    • Loin des discours paranoïaques, l’appareil du PCF a eu la bonté de mener une politique de droite aux côtés du PS au gouvernement, ce qui a grandement contribué à son écroulement.

      La poussée de l’extreme gauche , électoralement du moins, date du cours pro-capitaliste de la gauche PC-PS toutes tendances confondues.

      Et non pas d’un discours gauchiste.

      La LCR de 1968-1973 avait ces déformations gauchistes, la fin des années 80 et années 90, va voir un discours plus à droite de l’ensemble de l’extreme gauche, puis un discours basiquement populaire.

      Mais parler de gauchisme actuellement en parlant de LO ou de la LCR voir du parti de gauche (qui est social-démocrate au sens premier du terme et non au sens superficiel actuel) c’est abuser de la liqueur.

      Si on entends par gauchisme ne pas faire une politique pro-capitaliste, penser que l’électoralisme est une déformation mauvaise pour un parti de gauche, penser que la la classe ouvrière organisée et mobilisée est le seul rempart efficace face à la bourgeoisie et pour éventuellement construire une autre société, alors vive le gauchisme ! Il arrive même que je les trouve mous du genou sur la question de fond des institutions et de l’état.

      Mais disons que la question centrale qui semble les tracasser c’est la remontée et la reconstruction du mouvement de masse unitaire et permanent . Au delà des attentes révolutionnaires ou réformistes, il faut d’abord, si on veut, reconstruire la capacité populaire à se défendre, à s’organiser, etc, ce qui n’est pas un problème seulement de développer un parti mais un problème beaucoup plus important.

      L’apparition du parti de gauche de Mélenchon est une bonne chose pour sa signification de fond : des courants vont vers la gauche.

      Ca peut également servir à clarifier la scène politique dans la mesure où pourront peut-être se rassembler sur une ligne social-démocrate une partie du PCF (l’appareil, la majorité des militants soutenant l’orientation majoritaire), le PdG, une partie des gens qui ont initié l’appel de Politis, et toute une série de petits courants, en un regroupement politique,....

      ...... pendant que d’un autre côté pourrait s’initier un regroupement des révolutionnaires, des basistes du PCF, des courants marxistes du PCF, au NPA, à LO, etc... Pas par en haut, mais par le "côté" et le bas (on ne contourne pas une organisation pour faire l’unité avec elle mais on avance au concret sur une politique concrète).

      Ca serait la meilleure des clarifications .