Accueil > Menaces sur l’information

Menaces sur l’information

Publie le samedi 30 décembre 2006 par Open-Publishing
18 commentaires

de Ignacio Ramonet

La presse écrite traverse la pire crise de son histoire. Non seulement en France mais presque partout dans le monde, des journaux, y compris Le Monde diplomatique, sont confrontés depuis trois ans à une baisse régulière de leur lectorat. Celle-ci fragilise leur équilibre économique, met en péril leur survie et pourrait donc, à terme, menacer la pluralité des opinions dans nos démocraties.

Les difficultés que vient de connaître, par exemple, en France, le quotidien Libération sont symptomatiques d’un état général alarmant de la presse. Autant qu’on puisse les déterminer, quelles en seraient les causes principales ?

D’abord, l’irruption des "gratuits". Une appellation qui constitue une escroquerie, car des lecteurs croient que l’information se fabrique sans coûts alors que, dans le cas des "gratuits", ils la paient sous forme de taxe publicitaire invisible incorporée au prix de chacun des produits de consommation qu’ils achètent.

En quelques années, ces journaux se sont hissés aux premiers rangs de la liste des plus diffusés. Avec plusieurs conséquences : beaucoup de personnes ont cessé d’acheter les quotidiens payants ; et les annonceurs ont commencé à se reporter sur les « gratuits ». Or les ventes en kiosque et la publicité constituent deux des principales ressources d’un journal, la troisième étant les abonnements.

D’autre part, Internet, qui chamboule la totalité des pratiques culturelles (musique, édition, cinéma, télévision), et n’épargne pas le champ de la communication. Il est significatif que le récent lancement de la nouvelle chaîne internationale d’informations, France 24, ait été effectué sur la Toile, et seulement le lendemain sur le câble et le satellite. Le nombre de personnes connectées à Internet pour y puiser des informations ne cesse d’augmenter (1). Certaines ont, du coup, cessé d’acheter des journaux. Elles aussi – comme les lecteurs de « gratuits » – désertent donc les kiosques. Ce qui contribue à la diminution du nombre de ceux-ci (2) et accentue mécaniquement le recul de la diffusion payante de tous les titres, quelle que soit leur périodicité.

Internet fascine par le grand nombre de sites gratuits disponibles, par la possibilité aussi d’y créer son propre moyen d’expression personnel (le blog), et par la facilité à échanger des opinions sur tous les sujets. Une telle avancée, indéniable, en matière de liberté doit être pondérée par au moins deux considérations. D’abord celle-ci, troublante : la plupart des collectifs qui, par le biais d’Internet, se sont lancés, à corps perdu, avec un souci de démocratie participative, dans des discussions et des débats internes de forte intensité se sont souvent retrouvés littéralement atomisés, fractionnés, au bord de l’impuissance ou de l’autodestruction.

Ensuite, ce constat du chercheur américain Eric Klinenberg (lire son article « Les bénéficiaires inattendus du miracle Internet ») : « Internet a longtemps été caractérisé par le nombre illimité de ses nouveaux sites exprimant la diversité des opinions politiques d’un bout à l’autre du spectre. Mais, désormais, les sites les plus populaires sont contrôlés par les groupes de médias les plus puissants. » Cela signifie que, comme toujours dans l’histoire des communications, quand un nouveau média apparaît – des gazettes du XVIIIe siècle aux « radios libres » des années 1970 et à Internet aujourd’hui –, il donne d’abord l’impression d’élargir le périmètre de la liberté d’expression avant d’être repris en main par les puissances d’argent. Et normalisé. Déjà, les profils de lecteur déterminés par l’usage d’un moteur de recherche sont vendus à des marchands désireux de mieux cibler leurs consommateurs potentiels...

En France, la propriété des grands médias est concentrée entre les mains de quelques groupes industriels et financiers, dont deux fabricants d’armes : Lagardère (via Hachette) et Dassault (via la Socpresse). Ce constat préoccupant doit conduire les citoyens à se mobiliser et à soutenir, en riposte, la presse indépendante dont fait partie Le Monde diplomatique.

Rappelons que notre journal appartient, pour moitié (51 %), au groupe Le Monde et, pour l’autre moitié (49 %), à ses lecteurs et à l’équipe qui le réalise. Cette seconde caractéristique en fait un cas presque unique dans la presse non seulement française, mais internationale. Et constitue une garantie de totale indépendance vis-à-vis de tous les pouvoirs, politiques, médiatiques ou financiers. Fortement appréciée à l’étranger, cette singularité a d’ailleurs favorisé l’expansion de nos éditions internationales, aujourd’hui au nombre d’une soixantaine, en plus de trente langues (3). Un cas, là encore, unique dans la presse mondiale, mais qui n’a pas empêché la baisse du nombre de nos acheteurs en France, nombre dont dépend l’équilibre financier du journal.

Pour mener cette bataille médiatique, Le Monde diplomatique compte avant tout sur la solidarité de ses lecteurs et sur celle de l’association Les Amis du Monde diplomatique (lire « Le “Diplo” et les Amis : deux partenaires solidaires »). Et prend, dès le prochain numéro, plusieurs initiatives afin de bien marquer le départ de cette nouvelle étape. D’abord, tout en restant plus que jamais fidèle à un journalisme du respect des faits, le contenu rédactionnel va intégrer des innovations thématiques et des rubriques nouvelles. L’ensemble de la maquette fera l’objet d’un toilettage, et la « une » sera modifiée. Il ne s’agit pas d’une « nouvelle formule », comme la presse en a abusé ces derniers temps, mais d’un signal de mise en mouvement et de mobilisation que notre rédaction adresse à tous ses lecteurs.

Dans nos colonnes, par décision de la rédaction, la part de la publicité restera limitée à 5 % de notre chiffre d’affaires. Un niveau très bas si on le compare à la plupart des autres titres (plus de 50 %, en moyenne). En revanche, le prix – inchangé depuis cinq ans – sera modifié ; il passe dès le mois prochain à 4,50 euros. Toutefois, le montant des abonnements annuel (40 euros) et biennal (73 euros) demeurera inchangé durant quelques mois.

S’abonner, au moment où nous livrons une guerre médiatique asymétrique face aux géants de la communication, constitue à la fois un acte de résistance et la meilleure façon de nous manifester votre soutien. C’est aussi un engagement en faveur de la presse libre, de la pluralité des idées et du journalisme réellement indépendant. C’est enfin la riposte la plus efficace contre la menace de l’information unique.

(1) Cela vaut aussi pour notre site (www.monde-diplomatique.fr), dont la maquette vient d’être entièrement refaite et l’offre de textes en consultation gratuite encore enrichie.

(2) En quelques années, le nombre de points de vente en France a chuté de trente-six mille à vingt-huit mille.

(3) Lire Dominique Vidal, « L’Internationale du “Diplo” », Le Monde diplomatique, novembre 2006.

http://www.monde-diplomatique.fr/2007/01/RAMONET/14331

Messages

  • Je suis abonnée au Monde Diplo, et ce n’est pas le prix qui me dissuadera de continuer, si le Diplo continue à m’apporter une info intéressante et fiable et des analyses enrichissantes.

    Je me suis désabonnée pour cette même raison du Monde, manque de fiabilité des infos et analyses partielles, partiales et bâclées : je me suis aperçue un jour que je ne le lisais même plus ! Et l’abonnement forcé au "Monde 2", people intello, c’était le comble ! Quant à Libé, je ne me donnais même plus la peine de l’acheter, je le feuilletais parfois quand je le trouvais chez des amis, ce qui me confirmait dans mon désintérêt. La même chose est en train de m’arriver avec Télérama : traiter en long en large et en travers le thème du merveilleux quand un camping s’installe en plein hiver sur les quais de Seine et que Médecins du Monde doit faire des consultations en plein air près de Sangatte, faut vraiment se moquer du monde !

    Pourquoi croyez-vous que Politis a pu réunir en moins d’un mois auprès d’un public pas riche de quoi se renflouer ? Je fais partie de ce public, et je ne lèverais pas le petit doigt pour sauver Libé ou le Monde.

    Internet a joué pour la presse écrite un rôle destructeur, c’est vrai, mais pas de la manière que l’on croit généralement : quand on trouve une info recopiée quasi texto de l’AFP par Le Figaro, le Monde et Libé, et qu’en plus ils’agit d’une info erronée, la confiance en prend un coup.

    Pour moi, la presse écrite mérite bien ce qui lui arrive. Autre chose va naître à la place et c’est tant mieux.

    • Mème anlyse,mème constat,mème attitude.

      Il est loin le temp des journaux,Combat, Le Monde des années 60,.

      Salut et fraternité .Rosay.

    • Tout à fait d’accord.

      Libération est devenu, comme la plupart des journaux, un quotidien sans pertinence et pire, sans impertinence.

      On s’y ennuie et on n’y apprend rien ou pas grand chose. Pire, l’information y est devenue suspecte.
      Comme pour les JT, on se sent toujours obligé de la recouper afin de trouver la véracité des propos tenus.

      Quand à tout ce qui est passé sous silence...

      Alors que vive internet !

      Peut-être que cet espace oubligera les "journalistes" à faire un vrai travail d’investigation pour nous servir autre chose qu’une soupe populaire aussi insipide que le journal de PPDA.

      Ce n’est pas internet qui a tué la presse écrite, ce sont les grands groupes financiers qui la tiennent et la détiennent et qui, nous croyant totalement dupes, nous prennent en plus pour des idiots.

      Le Canard Enchaîné qui ne mange toujours pas au ratelier survit lui à 1€2O.

      Messieurs les journalistes, faites votre travail et nous retrouverons le plaisir de vous lire.

      Sinon, inutile de faire l’aumône.

      Les temps sont durs et ce serait gaspiller nos euros que de soutenir la presse poubelle.

      Usul

      http://hacktivismes.org/

    • Moi je suis un blaireau abonné à l’Huma, après avoir lu pendant 5 ans LE MONDE, et LIBÉRATION du temps de SARTRE... Et en core plus ongtemps TÉLÉRAMA, qu’on trouvait aussi dans les églises (groupe Bayard)
      Je connais par coeur le lectorat de gauche qui s’est fait lobotomisé par cette presse élégamment anticommuniste qui a participé et accompagné ce mouvement de régression des valeurs de la gauche dans notre pays. Chère classe moyenne en perdition, j’ai lu le MONDE DIPLO et un peu POLITIS et je comprends mieux pourquoi ça coince dans la GAUCHE ANTILIBÉRALE : pour vous c’ est encore une affaire de coeur , mais quand il s’agit d’action et en plus avec les Communistes, c’est autre chose, nous ne sommes pas du même monde et ça peut mener loin... JdesP

    • Bonsoir,
      Tout à fait d’accord. Ancien abonné du Monde diplo, ancien abonné du Monde, j’ai tout plaqué. Je n’y trouvais pas ce que je cherchais en complément du flot d’infos TV et Internet. Un Monde diplo trop élitiste à mon goût, un Monde avec peu d’analyses, des débats entre intellos trop éloignés des réalités populaires, un Monde 2 bobo sans intérêt à mes yeux, bref, tout ce qu’on finit par recevoir sans le lire... Et Télérama auquel je suis abonné depuis longtemps me procure aujourd’hui la même lassitude : trop parisianiste, trop élitiste à force de vouloir nous ouvrir à d’autres horizons... Je ne rejette pas à priori l’effort de la curiosité mais j’ai l’impression de "mouliner dans le vide" !
      Tout ça pour dire que -si on élargit le problème- ça n’augure rien de bon pour une presse un peu "coincée" et encore moins pour un pays dont les débats politiques prochains vont relever des Guignols ou de la Star’Ac !
      Michel.

    • je suis entièrement d’accord avec 82***pour ce qui concerne Le Monde, Libération et Télérama.
      Mais j’ai fais pire que lui, je n’ai pas renouvelé mon abonnement au "Diplo" lorsque j’ai appris qu’il avait fait retirer de la sélection du prix des "Amis du Monde Diplomatique" le livre d’Alain Ménargues : "Le mur de Sharon" et que ce journaliste avait vu une de ses conférences annulée par le même journal sous la pression d’un périodique défendant le point de vue sioniste en France.
      De plus, toujours manquant de courage, le même "Diplo" n’a pas osé faire comme les norvégiens dans leur édition du "Monde Diplomatique", consacrer la une du mensuel lors de l’été 2006 aux doutes et questionnements suscités par les attentats du 11/09/2001 . A ce sujet, 5 excellents livres sont parus en 2006 aux www.éditionsdemilune.com rédigés par des "pros"de l’investigation avec l’aide de techniciens du bâtiment et autres spécialistes en explosifs pour remettre en cause la version "officielle" de cette énorme imposture journalistique. Personne dans les média et les journalistes n’a fait de pub pour ces ouvrages de grande qualité qui font honneur au VRAI JOURNALISME !!!
      Ce ne sont pas les gratuits qui sont la cause de la chute du lectorat de la Presse française.
      C’est le sentiment de dégoût des citoyens devant une presse aux ordres des puissances d’argent , sans courage, bref, le spectacle lamentable qu’elle nous donne avec la bi-polarisation organisée des candidats aux présidentielles 2007 (Sarkolène et Royalnico) oubliant les autres candidats et découragent ceux qui voudraient se déclarer.
      A ce stade, notre système démocratique est bien mal en point !
      Un excellent article paru sur le site www.voltairenet.org sous la signature de Léon Chibollet le 19/09/2006 (lien : www.voltairenet.org/article143511.html ) que je vous invite à lire et qui m’a rasséréné parce que je me suis dit comme beaucoup sans doute en ces temps, « je suis pas tout seul à le penser » !!!
      Que les médias continuent ainsi, défendant la soit disant « liberté d’expression » et les coups « foireux » (affaire Redeker monté de toutes pièces—on attends encore les preuves des menaces à ce jour —, affaire du Rer D et d’autres encore…) quand il s’agit d’exclure les musulmans , la culture arabe, etc. mais rejettent cette même liberté d’expression dès que la politique d’Israel est mise en cause.
      Un exemple à Toulouse (31) : un cinéma du réseau Utopia avait organisé, il y a 2 ou 3 ans, un débat sur la Palestine dans leur salle à la suite du visionnage du film ; hé bien que croyez-vous qu’il arriva ? Le CRIF local appela au sabotage du débat en organisant l’achat en masse de tickets (ce qui demande quand même certains moyens financiers….non ouverts au citoyen lambda !!!) et le débat …fut perturbé et ne put avoir lieu. A cette occasion, je n’ai pas vu les média se mobiliser pour la liberté d’expression !!!!
      La rage couve souterrainement, mais elle grossit de jour en jour…
      Bonne année 2007

    • Ne rêve pas non plus sur le Monde des années 60 : en 68, il a relaté le début de la révolte étudiante, limite il l’a encouragée, mais dès le retour de de Gaulle, il sonnait la fin de la récré : bon assez rigolé, aux urnes citoyens.

      Et ça a donné la "chambre introuvable" que l’on sait : un nombre écrasant de députés de droite, avec très peu de voix de majorité.

      Nous, tous neufs en politique, on a rien compris au film, mais les journalistes savaient bien, eux, ce que le mode de scrutin allait entraîner.

      Faut dire qu’il était pas tout seul, le Monde : les syndicats, les partis de gauche, tout le monde a marché dans la combine. Yavait pas encore Libé, qui s’est créé plus tard, avec nos petis sous et nos grands bénévolats de militants.

      J’y pense de temps en temps, quand je vois ce que Libé est devenu, à nos enthousiasmes, à notre ardeur, à cette époque où la claviste (NDLC, note de la claviste) se permettait de donner son avis au milieu d’un article.

    • idem.Je fais pareil que vous.Si je m’abonne ou si j’achète un journal c’est pour y lire de vraies infos .

  • Je suis d’accord avec la majorité des commentaires : Libé et le Monde, qui tous deux s’adressaient à un lectorat plutôt averti, les ont pris pour des imbéciles.

    Très mauvais choix politiques, infos partiales ou erronées, mépris des sensibilités, analyses bâclées, etc.

    Je suis une adepte des infos sur Internet, mais je ne délaisse pas pour autant la presse papier - que j’achète régulièrement. Quand on s’intéresse à ce qui se passe autour de soi et dans le monde, ces deux médias sont complémentaires.

    Mais quand la presse ne répond plus à mes attentes, quand les journalistes rédigent leurs papiers le doigt sur la couture du pantalon, j’abandonne (ce que j’ai fait pour Libé, que j’achetais dans le temps très régulièrement).
    De même, je ne regarde plus les infos télé, ni n’accepte les journaux gratuits.

    J’ai soutenu Politis et je vais de ce pas m’abonner au monde Diplo (et en parler autour de moi). Non seulement pour que vive (et non pas "survive") la presse papier, mais ausi pour que les journalistes qui y travaillent puissent le faire en toute liberté de conscience et d’opinion.

    En effet, comme le dit un auteur de commentaire, si c’est pour lire les dépêches d’agence, cela n’a aucun intérêt. Pas besoin de payer pour cela.

    Bon courage au monde Diplo et bravo pour les articles qu’on y trouve.

    Valens

  • Moi aussi je délaisse ces journaux (Libé, le Monde, Télérama..) et particulièrement au lendemain du NON au TCE, Libération à fini par m’écoeurer de leurs infos traitant du massacre des libanais par l’armée israélienne de juillet 2006, alors que nous avions accés au même moment à des infos sur le blog d’Alain Gresh, j’ai pu mesurer le fossé entre des infos pertinentes et objectives et des infos orientées par le "patron"
    Oui je vous soutiens Monsieur Ramonet et votre équipe, par mon abonnement et je parle beaucoup de vous autour de moi . Liliane de l’Aveyron

  • C’est un journaliste qui m’a dit un jour :

    "Quand le journal que tu lis habituellement traite de sujets que tu connais bien, en es-tu satisfaite ? Non ? Alors, pourquoi lui faire confiance pour t’informer de sujets que tu ne connais pas ?"

    Vous verrez que les journaux qui résistent à cette épreuve sont très peu nombreux.

  • bonjour,

    On pourrait penser que l’élévation supersonique du "niveau" des bacheliers stimule la demande de presse écrite . On pourrait penser que l’extension continue de l’Education Civique Juridique et Sociale stimule la demande de presse écrite. On pourrait penser que l’acharnement contre les haines et discrimininations stimule la demande de presse écrite. On pourrait penser que les progrès inouïs de l’Axe du Bien stimulent la demande de presse écrite.... etc...

    Ignatio vous savez tout sur la comédie, les comédies, le sans-gêne des puissants... Pourquoi faire semblant d’oublier qu’en société de consommation, démocratie d’opinion et autres falbalas, l’ Homme debout prend moins son pied que l’Homme couché devant cinq cent chaînes de télé, mille jouets et consoles, cent drogues dures et douces, un EGO caressant et caressé... Laissez votre classe moyenne aux plaisirs de la désincarnation, faites confiance à la populace qui se venge en devenant obèse, délurée et chieuse... inconséquente en apparence et faisant le mur pour que s’y écrasent les volontés... Je ne lis plus les quotidiens régulièrement... ils ne sont pas plus en Europe qu’il y a vingt ans... pour le social, merci des feuilletons... Dans un pays qui ne sait toujours pas qu’il a dix fois plus de musulmans que de paysans, qu’est-ce que l’info ?
    Votre canard est le dernier que je lise, question d’échelle, mais je me tape aussi le Figaro question de politique étrangère et quelques autres chez le coiffeur pour en savoir long sur les idées courtes...

    C’est pas Rotschild qui a coulé Libé... Pour le "Monde" ce ne sont pas les antisémites qui cessent de l’acheter... Et si c’était la langue française qui avait déserté l’école ?

    michel ducruet

  • Ce qui me gène beaucoup dans cet éditorial, c’est qu’on jurerais entendre la voix de n’importe quel cuistre faiseur d’opinions. Notamment cette façon de pester sur Internet.
    Qu’ Internet soit bientôt complètement gangrené par la sphère commerciale ne fait guère de doute.
    Les faiseurs d’opinions en cour préparent le terrain autant qu’ils s’irritent de voir des individus oser s’informer et penser sans eux.
    Qu’ Ignacio Ramonet leur fasse écho me désole un petit peu. Il remet en cause la capacité d’une communauté à utiliser Internet pour créer du processus démocratique là où cela manque.
    Je crois au contraire que nous n’avons pas poussé toutes les possibilités jusqu’au bout. Internet sert surtout de canal alternatif. On pourrait développer une forme de « journalisme » (breuuu... c’est pour faire vite) alternative et non marchande en utilisant le travail collectif et organisé, à la manière des développeurs de logiciels libres.
     Travailler sur des analyses statistiques de contenu en se partageant le travail (pour servir de support à tous ceux qui militent pour dénoncer l’imposture médiatique).
     Faire des recherches de validité et en faire des synthèses accessibles à tous, préciser les sources et les démarches pour les rendre vérifiables...
     Développer un système (non normatif) de « cooptation de confiance » ? (hum là je suis pas certain, terrain glissant...)
    Je respecte beaucoup le monde diplomatique et Ignacio Ramonet mais nous sommes nombreux à investir beaucoup de temps et d’énergie pour échapper et éventuellement nous opposer à la pensée unique. C’est ce qui nous donne le droit parfois de dire merde à tous ceux qui dans un moment de faiblesse manquent d’humilité et c’est très bien comme cela.

    Daniel.

  • il restait en France 2 journaux qui me semblaient à peu près corrects : Le Canard enchaîné et Le Monde diplomatique.
    mais l’un comme l’autre sont incapables de rapporter les remises en cause des attentats du 11 septembre 2001 aux USA ; alors que chez nos voisins européens, ainsi qu’outre-atlantique, ces évènements font l’objet d’analyses remettant en cause la version officielle du gouvernement US.
    vous avez dit "presse indépendante" ??????????????

    • Et y a pas que le 9/11 ; Faut voir les positions sur Cuba ou les mouvements émergents de libération en amérique Latine ; ou au Mexique et en Palestine.

      Ou simplement les analyses sur ce qui se passe de grave pour la Liberté et la Démocratie, (La vraie) aux Etats-Unis.

      Et c’est pour ça que la presse française est en perte de vitesse.

      C’est vrai, Internet est, et sera, récupéré au fur et à mesure par les puissances d’argent. Normal, ils jouent la Contrinsurrection. Mais l’avantage c’est qu’en deux clics on peut suivre les liens sur d’autres sites, et qu’il s’en crée tous les jours de nouveaux.

      Des bons et des pires. Mais au moins ça oblige à apprendre à faire le tri.

      Et on peut aussi obtenir des données brutes. Après tout, pourquoi aurait-on besoin d’un quelconque "journaliste", (Sans vouloir offenser personne), pour nous apprendre à constater ce qu’on peut ressentir nous-même dans notre chair ou notre propre expérience, et alors que nous somme bien souvent bien plus qualifié que lui pour l’expliquer.
      Ou pour aller "charger" et étudier des docs déclassifiés du Pentagone ou du DoD.

      Internet, c’est la Bibliothèque d’Alexandrie mise à la disposition du Monde entier. Avec le bon et le Mauvais. Mais personne n’a le droit de déterminer ce qui est bon ou mauvais pour les autres.

      Alors soit on pense que le savoir et l’analyse doivent ête réservés à une élite et que les autres n’ont qu’à s’y réferer, ou on pense que tous les hommes ont le droit et le devoir de s’informer et de débattre.

      Et tant qu’Internet ne sera pas clos, (Et c’est pas demain), on pourra toujours aller y piocher sans retenue.

      Pour mon compte j’apprend plus en lisant Bellaciao un soir pendant 1 heure qu’avac 30 JT du 20h à la suite. Et je consulte et échange sur des centaines de sites dans le Monde. Avec environ 2 h de participation quotidienne, soit deux canards mainstream lus à fond.

      Et en plus ça oblige à perfectionner ses langues étrangères... Et ça me fait des économies.

      Et qu’on croie pas que je suis contre le (vrai) journalisme. Je suis fils de journaliste de la presse communiste et j’y ai bossé pendant 40 ans. J’ai pu mesurer ses grandeurs... Et ses limitations.

      Alors je sais comment la presse en général se fait... Et se suicide.

      GL

    • oui en lisant dans le site du réseau voltaire, il est dit que le 11 septembre 2001 aux États-unis il y aurait manipulation de la population.

      anbo