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Mettons la barre au bon niveau

Publie le mardi 19 septembre 2006 par Open-Publishing
8 commentaires

Le débat semble se focaliser au sein du mouvement antilibéral sur la question de nos rapports avec le PS et sur le choix de notre candidat.
Si nous n’arrivons pas à débloquer les choses c’est peut être parce que nous ne mettons pas la barre au bon niveau.

S’il s’agit de s’engager pour un aménagement ou même une remise en cause à la marge du libéralisme, un accord électoral dans lequel le PS trouverait sa place est envisageable. Mais est-cela que nous voulons ?
S’il nous nous inscrivons au contraire dans un processus de transformation sociale visant à s’attaquer au système capitaliste c’est alors l’intervention populaire à tous les niveaux qui en sera le moteur. Un bon programme et un bon candidat n’y suffiront pas. C’est la prise de conscience par notre peuple des causes de ses difficultés et de sa capacité à renverser le cours des choses qui sera déterminante.

Or nous ne partons pas de rien. La bataille du référendum était à ce niveau. Le ras le bol du « système » et l’envie d’en découdre avec « ceux d’en haut » exprimés majoritairement, pointaient le besoin d’une autre organisation sociale libérée de la domination des logiques capitalistes et la nécessité du changement des classes dirigeantes.
Tous cela est aujourd’hui présent. L’impatience voire l’irritation qui se manifestent à la base montrent bien que l’élan du référendum n’est pas tombé. Les forces politiques et sociales engagées dans le mouvement antilibéral doivent impulser ce souffle révolutionnaire au risque dans le cas contraire de taper à côté de la plaque.
Si nous réussissons à faire porter cela par notre peuple la question du rapport avec le PS ne se posera même plus et le choix du candidat sera secondaire.
Christian Harquel

Messages

  • "...la question du rapport avec le PS ne se posera même plus et le choix du candidat sera secondaire." Ce n’est pas l’avis de tous. De plus l’ensemble du peuple ne souhaite pas nécessairement une révolution à tout casser après avoir voté au second tour PS du OUI.

    Sans pour autant vouloir voter LCR, c’est bien la problématique non résolue...

  • On est dans des discussions assez métaphysiques. Qu’il y ait une volonté populaire de changer les choses, oui bien sûr. Mais comment ? Pas de programme de qui que ce soit à part "contre la société néo-libérale" , ce qui fait un peu court pour s’identifier à quelque chose. Soit cela implique de quitter l’UE ou tout au moins de lui faire infléchir sa politique économique et monétaire, soit on reste dans l’UE telle qu’elle est, et là, le néo-libéralisme n’est pas prêt de mourir. Il faut déjà commencer à se positionner clairement là-dessus.

    • à Christian Harquel

      C’est ce que je demande, ici, depuis des mois, mais à ce jour je n’ai eu comme réponses au mieux des sarcasmes au pire des insultes.

      Aucun de ceux, que je veut toujours considérer comme des camarades, qui s’inscrivent dans la mouvance du PC ne m’ont jamais répondus sur le fond ; " voulons nous rester dans le cadre d’une société capitaliste ( qui va devenir de plus en plus dure devant l’échec mondiale de ce système) ou voulons nous aller résolument vers une société vraiment socialiste ( bien sur dans la totalité de l’idéal socialiste qui n’a jamais été réalisé)

      Cette simple question résume parfaitement tout ce qui nous sépare dans la recherche de l’unité qui est pourtant vitale pour 2007.

      Fraternellement à tous Raymond LCR

    • La question d’une autre organisation sociale libérée de la domination des logiques capitalistes est posée bien au delà de la mouvance communiste (PCF dont je suis, LCR ou autres)
      Le mouvement de décembre 95, la bataille du référendum, celle contre le CPE, la révolte des banlieues en portent l’éxigence. De quel type sera cette organisation sociale ? Ce sera à notre peuple d’en décider.

      C.H

    • Se positionner face à l’UE, oui c’est nécessaire, et ça veut dire se positionner par rapport au PS.

      Cette UE libérale (et pas ultra-libérale), c’est en grande partie l’oeuvre des socialistes, français et européens.

      Dans son cadre, sans dénoncer et renégocier les traités, une politique de gauche n’est pas possible (nous disions tous ça lors de la campagne du TCE).
      Comment imaginer que le PS va tout d’un coup effectuer un virage à 180° et défaire ce qu’il a construit ?

      Une alternative et une unité anti-libérale (pour ne pas dire anticapitaliste) ne pourra être viable que lorsque tout sera clarifié de ce point de vue (c’est à dire qu’il faut arrêter de faire croire qu’on pourra en 2007 unifier toute la gauche, PS compris, sur un programme un tant soit peu anti-libéral). Sinon c’est proposer un beau programme progressiste qu’on ne pourra jamais appliquer. C’est du déjà vu, avec les multiples conséquences qu’on sait.

      OC

    • Voici mon programme :

      1) sur le plan intérieur :

      a) pas de revenus inférieurs à 1500 E par mois, salaires publics ou privés, revenus de la création intellectuelle ou artistique ; corollaire, relancer l’emploi, séparer impérativement les besoins des PME qui embauchent, des grandes entreprises ;

      b) établir par exemple un plan sur cinq ans pour absorber le chômage des jeunes ; dans le bâtiment et les travaux publics ; dans l’éducation, retrouver les véritables professions enseignantes selon les degrés ; arrêter de prendre les profs pour des gouvernants à bas prix dont on est toujours mécontents ; maintenir un accès maximal à l’enseignement supérieur, créer des emplois intermédiaires stables entre les étudiants qui débutent et les génies exceptionnels ;

      c) plafonner les très grands revenus ou rendre obligatoire des investissements pour l’intérêt général en concertation avec les banques et les pouvoirs publics ;

      d) repenser les grandes institutions nationales : constitution, répartition des pouvoirs, élections, grandes administrations, mais surtout la justice et les prisons ;

      2) sur le plan européen :

      a) trouver enfin une véritable constitution politique, démocratique de représentation ; j’ai lu plusieurs projets depuis quinze ans qui n’ont jamais abouti, pourquoi ? dont un des socialistes ;

      b) ne pas abdiquer devant l’Europe ; les mesures d’ordre national que j’ai proposées ci-dessus sont possibles sans attendre l’Europe ;

      c) avoir une politique d’immigration qui ne soit pas le nivellement par le bas : circulez, y’a rien à voir.

      Ces grandes lignes sont évidemment susceptibles de modifications et d’évolutions.

      Fait à Paris le 19/09/2006, Monique Renouard.

    • Mettre la barre... toi aussi, tu es contaminé par le vocabulaire du sport de compétition ?
      Si tu ne veux t’unir qu’avec ceux qui sont sur des positions LCR, tu auras avec toi les militants LCR (et encore pas tous, il y en a de moins sectaires)
      Purs, durs, et pas nombreux.
      Vous pourrez pleurer ensemble votre échec, dû, bien sûr, à la trahison des "autres"

      C’est ton choix, mais on est beaucoup à penser autrement.

      MC

    • Le positionnement sur un contenu anticapitaliste et de transformation sociale conduira-t-il le mouvement antilibéral à l’isolement ? Pour moi, c’est non. Au contraire, seul ce positionnement est en mesure de rassembler tous ceux qui ont souffert des politiques menées ces vingt dernières années et qui souffrent aujourd’hui de celle de la droite.
      Quant à ceux qui pleuraient de leur échec de quel côté se trouvaient-ils le soir du 29 mai ?