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Monoprix Marseille : le conflit dure et s’endurcit
Publie le lundi 27 septembre 2010 par Open-Publishing3 commentaires
de Julien VINZENT
Ils faisaient figure de symbole hier au sein du cortège qui défilait pour une autre réforme des retraites. Depuis une semaine, la moitié des salariés du Monoprix du Prado sont en grève, rejoints avant-hier par leurs collègues de la rue de Rome et hier par ceux de Castellane, autour de revendications communes : « une révision des classifications, une véritable augmentation de salaire, le passage aux 35 heures des salariés qui le souhaitent et le paiement des temps de pause« , détaille Samie Sekaoui, déléguée syndicale CGT à la rue de Rome. Avec en plus dans le cas du Prado des places de parking qui évitent de payer le parcmètre tous les jours…
Monopaie
Symboliques, car leurs difficultés sont autant de talons d’Achille pour une vraie retraite. Bas salaires ? « Je travaille chez Monoprix depuis 30 ans et je gagne 1100 euros par mois« , témoigne Hassan Hezari au Prado. Révision des classifications ? « Je suis formé pour être chef et en été je remplace les agents de maîtrise, mais ici c’est monopaie », poursuit-il. Temps partiels subis ? « Je suis resté 20 ans en temps partiel« . Bilan des courses ? « Je suis allé sur Internet faire une simulation : je toucherais 850 euros bruts en 2019« , explique cet employé de 57 ans, qui s’inquiète pour « tous ces jeunes à 500 euros par mois quand ils vont arriver à [son] âge« .
De son côté, Samie Sekaoui, 7 ans de maison, dénonce une « très grosse pression au niveau du personnel. Surtout ceux qui sont en contrat de 24 heures à qui on dit « si tu veux des heures, fais ce que je te dis », il ne faut pas aller voir les délégués. » A côté d’elle, Carole Pignole, employée administrative depuis 11 ans, enchaîne : « on nous dit « si vous faites la grève vous connaissez les conséquences… », on nous parle très mal, ils se prennent pour des cow-boys« .
Reprise des négociations
Installées devant l’entrée du magasin, elles discutent avec les passants et les clients qui souhaitent les soutenir. Idem au Prado, où après la manifestation les salariés s’étaient rassemblés sur le parking avec des sympathisants de la cause autour d’un pique-nique. « J’habites le quartier et je viens souvent ici. C’est scandaleux d’exploiter les salariés, je ne l’avalerais jamais. Je les ai assez engraissés« , lâche Simone, dermatologue.
Un peu plus tôt, la grève avait franchi une nouvelle étape avec la décision de la direction de fermer un magasin bien amoindri par le blocage des livraisons. Rompu le week-end dernier après le refus par les salariés d’un protocole d’accord, le dialogue a cependant repris. « Après les négociations de ce matin nous sommes toujours en conflit. Les propositions sont toujours les mêmes, il n’y a aucune avancée. On verra cet après-midi« , nous annonce Stéphanie Escamez, déléguée CGT. Elles achoppent notamment sur le point clé des salaires.
http://www.marsactu.fr/2010/09/24/monoprix-marseille-le-conflit-dure-et-sendurcit/
Messages
1. Monoprix Marseille : le conflit dure et s’endurcit, 27 septembre 2010, 18:48
Et après, on dira que "les petits salaires ne peuvent pas faire grève" ?!
Sûrement plutôt ils ne le VEULENT pas et je les comprends, si la seule revendication porte sur la réforme des retraites à la Chérèque ! Perdre plusieurs jours de salaires pour finir par se faire "avoir" (pour rester polie) par une réforme sauce PS/CES, merci, non.
EN REVANCHE, dès qu’on replace la question des retraites dans son contexte, salaires, conditions de travail et donc aussi, choix de société, "comme par hasard", on retrouve grèves et blocages, même chez les petits salaires, pour TOUT cet ensemble de revendications.
Alors ?...
En tout cas, BRAVO ET COURAGE a ces ouvriers/ouvrières du 21 ème siècle !
2. Monoprix Marseille : le conflit dure et s’endurcit, 27 septembre 2010, 21:50, par Nat
Bravo ! Votre courage me donne des frissons.
Il faut vraiment tous s’y mettre.
Y’en a marre de cette minorité dorée qui mène le monde !
Sans nous ils ne sont rien, et nous sommes plus nombreux.
1. Monoprix Marseille : le conflit dure et s’endurcit, 29 septembre 2010, 08:27
Et y’a besoin de monde toutes le nuits devant le Monoprix de la Canebière (9e jour de grève le 29 septembre) pour empêcher les livraisons.