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Mort d’un scientifique américain mis en cause dans l’enquête sur l’anthrax

Publie le lundi 4 août 2008 par Open-Publishing
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La nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre dans la presse américaine d’abord et européenne ensuite : Le responsable présumé des attaques à l’Anthrax d’octobre 2001 se serait suicidé hier. La plupart des articles de presse francophones (comme la dépêche de l’AFP reproduite-ci-dessous) reprennent sans nuances le terme de suicide dans leurs titres, même si le Los Angeles Times, qui a été l’un des premiers à diffuser l’information, avançait avec prudence les termes "suicide apparent". Bruce Ivins est mort le 29 juillet mais la nouvelle n’a été publiée que le 1er août, Pourquoi un tel délai ? Il semble aussi qu’il ait récemment fait deux séjours en hôpital psychiatrique, mais les raisons en sont encore inconnues.

Rappelons que parmi les destinataires des lettres à l’Anthrax en octobre 2001 figuraient entre autres, un journaliste en vue Tom Brokaw, et aussi les deux sénateurs démocrates Daschle et Leahy, qui à l’époque affichaient ouvertement leur opposition au PATRIOT Act, ces lois liberticides votées en octobre 2001, alors que le monde était encore sous le choc des attentats du 11/9.

De fait, ces attaques à l’Anthrax semblent étroitement liées aux événements du 11/9, et la mort de Bruce Ivins pourrait bien sonner le glas des interrogations pourtant nombreuses qu’elles posent encore, malgré six années d’enquête par le FBI.

Par exemple, pourquoi la Maison Blanche a-t-elle fait prendre à ses employés un antibiotique nommé Cipro le jour même du 11/09, soit une semaine avant les premiers envois de lettres contaminées (voir à ce propos la ReOpenNews sur John O’Neill) ?

Pourquoi le FBI a-t-il fait aveuglement confiance lors de cette enquête, au laboratoire gouvernemental - c’est à dire dépendant du Pentagone - de Fort Detrick, alors que l’empreinte génétique du type de charbon utilisé pour les attaques conduisait directement à leurs travaux !

Autant de questions posées Francis A. Boyle, auteur du livre "Guerre biologique et Terrorisme"
et qui restent sans réponses.

La mort de l’expert Bruce Ivins parait si opportune à la veille de sa mise en accusation. Cela permettra-t-il de classer cette affaire et de lui attribuer toute la responsabilité sans qu’il puisse évidemment se défendre ? Aussi opportune qu’un autre décès d’expert, celui de John O’Neill, qui avait trouvé la mort le 11 septembre 2001 dans les Tours Jumelles, et qui aurait pu nous apprendre tant de choses sur ben Laden et al-Qaïda, et probablement contredire la "version officielle" sur ces attentats qu’on nous sert maintenant depuis 7 ans.

WASHINGTON (AFP) — Un scientifique du gouvernement américain s’est suicidé alors qu’il était sur le point d’être poursuivi dans le dossier des attaques mortelles au courrier empoisonné à l’anthrax qui ont touché les Etats-Unis en 2001, a-t-on appris vendredi auprès de son avocat.

Dans un pays encore sous le choc des attentats du 11-Septembre, ces courriers empoisonnés avaient fait cinq morts et 20 blessés et provoqué une vague de panique. Les lettres contenant de l’anthrax étaient envoyées aussi bien aux médias qu’aux grandes institutions comme le Congrès, contaminant aussi le personnel des centres postaux.

L’enquête s’était assez vite dirigée vers la piste du terrorisme intérieur.

Bruce Ivins, 62 ans, était un "scientifique à la renommée mondiale et couvert de décorations" qui "a travaillé au service de son pays pendant plus de 33 ans", a déclaré son avocat, Paul F. Kemp, dans un bref communiqué.

Selon les médias américains qui ont les premiers rapporté l’affaire, M. Ivins a été déclaré mort mardi, dans ce qui ressemble à un suicide, ont-ils précisé.

Il travaillait depuis 18 ans dans un laboratoire d’élite de recherche sur les armes biologiques, à Fort Detrick, dans le Maryland (est) et avait aidé les enquêteurs du FBI dans le cadre de l’analyse d’une des enveloppes contenant de l’anthrax envoyée à l’automne 2001 au bureau d’un sénateur à Washington.

Selon le Los Angeles Times, il utilisait la bactérie du charbon à des fins d’expériences sur des vaccins.

Son nom n’a pas été publiquement cité comme suspect dans cette affaire mais, selon le Washington Post qui ne cite pas de source, l’accusation réfléchissait à réclamer la peine capitale à son encontre.

Contacté par l’AFP, le FBI n’a pas souhaité "à ce stade" faire de "commentaire officiel".

"Depuis six ans, le Dr Bruce Ivins coopérait à l’enquête et aidait le gouvernement quelles que soient les questions de celui-ci", a assuré son avocat, en regrettant "la pression incessante exercée sur lui par ces accusations et ces insinuations".

Il s’est dit "déçu" que cette "mort prématurée" lui retire "la possibilité de défendre son nom et sa réputation devant un tribunal", a-t-il ajouté, affirmant l’"innocence" de son client.

Selon l’une des personnes avec qui il travaillait, citée par le LA Times, Bruce Ivins souffrait de dépression, une version confirmée par un de ses deux frères, Thomas Ivins, également cité par le quotidien et pour qui ce décès n’a pas été une surprise.

De même source, Bruce Ivins avait été récemment écarté de certaines zones sensibles sur son lieu de travail et allait être contraint à prendre sa retraite au mois de septembre prochain.

Sa mort a été annoncée par courrier électronique à ses collègues, sans mention d’un éventuel suicide.

La panique avait saisi les Etats-Unis entre le 5 octobre 2001, où la maladie du charbon a fait une première victime, et le 21 novembre de la même année, où les attaques se sont mystérieusement arrêtées, après un dernier décès, une femme de 94 ans dans le Connecticut.

"L’enquête, intitulée +Amerithrax+ est une des plus complexes et des plus étendues jamais conduite", a précisé vendredi le Département de la Justice dans un communiqué, évoquant "17 agents spéciaux du FBI et 10 inspecteurs postaux".

Ceux-ci avaient dressé le portrait type de l’assassin : un scientifique chevronné seul ou bénéficiant de complicités, résidant sur le territoire américain et parfaitement au courant des méthodes de maniement du dangereux bacille.

ReOpenNews : Pour en savoir plus, lisez l’ouvrage de F.A.Boyle "Guerre biologique et Terrorisme"
en vente aussi au format PDF sur le site Demi-Lune. A lire aussi la ReOpenNews de janvier 2008 Attaques à l’Anthrax : complot intérieur selon History Channel qui rappelle la chronologie des évènements.

Liens :
 http://www.reopen911.info
 http://news.reopen911.info/
 "Guerre biologique et Terrorisme"

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