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Moubarak s’accroche au pouvoir en Egypte, théâtre de pillages.

Publie le dimanche 30 janvier 2011 par Open-Publishing
4 commentaires

Des manifestants ont bravé le couvre-feu tôt dimanche pour continuer d’exiger le départ d’Hosni Moubarak qui a nommé un vice-président pour la première fois en trente ans pour tenter d’apaiser la colère des Egyptiens.

Au cinquième jour de manifestations sans précédent, plus de 100 personnes ont été tuées, les investisseurs et les touristes ont pris peur, Moubarak a laissé entrevoir qu’il préparait sa succession et 80 millions d’Egyptiens étaient partagés entre l’espoir de réformes démocratiques et la crainte du chaos.

Les Etats-Unis et les puissances européennes se sont attelés à revoir leur politique au Moyen-Orient qui consistait à apporter un soutien quasi-inconditionnel à Moubarak, perçu comme un rempart contre le communisme puis contre l’islamisme, en fermant les yeux sur la brutalité et la corruption policières.

Des supermarchés, des banques, des bijouteries et des bâtiments gouvernementaux ont été pris d’assaut et des pillards ont endommagé deux momies au Musée du Caire.

Samedi, le président Hosni Moubarak a nommé le chef des renseignements, Omar Souleimane, vice-président, une première en trente ans.

Il a également désigné samedi aux fonctions de Premier ministre Ahmed Chafik, ancien commandant de l’armée de l’air et ministre sortant de l’Aviation, qui est chargé de former un nouveau gouvernement.

Mais ces nominations ne sont pas parvenues à convaincre les manifestants du Caire qui continuent de réclamer le départ de Moubarak.

"Ce n’est pas acceptable, Moubarak doit démissionner. Les troubles publics ne cesseront pas avant que ce soit le cas", a dit Mohammed Essawy, 26 ans.

A Washington, le porte-parole du Département d’Etat, P.J Crowley, a estimé que le gouvernement égyptien ne pouvait pas "rebattre les cartes et puis rester intransigeant."

Depuis la "Révolution de jasmin" tunisienne qui a provoqué la chute du président Ben Ali, des manifestations sont organisées quotidiennement dans des pays d’Afrique du Nord et du Moyen Orient dans le cadre d’une vague de révolte sans précédent contre les régimes en place.

"C’est le Berlin arabe", a indiqué Fawaz Gerges de la London School of Economics, en comparant la situation actuelle à la chute du mur de Berlin en 1989.

Comme en Tunisie, la jeunesse égyptienne, touchée de plein fouet par le chômage, exige le départ de l’ensemble de la vieille garde et non un simple remaniement de la classe gouvernante.

La police a abattu samedi 17 personnes à Bani Suef, au sud du Caire, alors que les affrontements se sont intensifiés dans certaines villes. Selon plusieurs sources, plus de 100 personnes ont trouvé la mort cette semaine dans le pays.

COMITÉ DE VIGILES.

Sur la promenade de la corniche qui longe le Nil au Caire, des manifestants ont bravé le couvre-feu tôt dimanche en restant près des tanks où ils ont discuté avec des soldats qui ne sont pas intervenus pour disperser la foule.

Armés de pistolets, de bâtons et d’armes blanches, des Egyptiens se sont rassemblés en comité de vigiles pour protéger les magasins et les maisons des pillages après la disparition de la police dans les rues de la capitale.

Bien que redoutant une plongée dans l’anarchie qui déstabiliserait la région, les puissances occidentales alliées de Moubarak, semblaient estimer que les concessions de Moubarak n’étaient pas suffisantes.

En Europe, les dirigeants français, allemands et britanniques, ont publié un communiqué commun dans lequel ils remercient Moubarak d’avoir contribué à la stabilité du Moyen Orient tout en appelant de leurs voeux l’organisation d’élections, qui signeraient très probablement la fin du régime de Moubarak.

"Je ne vois pas comment cela ne pourrait pas être le début de la fin de la présidence de Moubarak. Il semble que sa tâche soit désormais d’essayer et de réussir la transition", a indiqué Jon Alterman du Center for Strategic and International Studies.

Nombreux sont ceux qui comparent les concessions faites par Moubarak par celles faites par le président tunisien Ben Ali il y a deux semaines. Le lendemain, Ben Ali quittait le pays pour l’Arabie saoudite.

http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRPAE70T00520110130

Messages

  • quand la soit disant plus grande démocratie du monde discute avec un des pays les plus arriérés politiquement cela donne un belle convergence d’idées :
    Le roi Abdallah d’Arabie saoudite a évoqué samedi soir au téléphone avec le président américain Barack Obama "les événements regrettables" en Egypte et affirmé que "les atteintes à la sécurité et à la stabilité" du pays étaient injustifiables, selon l’agence officielle Spa.

    Le roi et le président des Etats-Unis ont passé en revue "le chaos, les pillages et les actes de ceux qui terrorisent les innocents (...) pour tenter de semer le désordre afin de réaliser leurs objectifs douteux, que les parties saoudienne et américaine n’approuvent pas", a indiqué Spa.

    "La stabilité de l’Egypte et la sécurité de son peuple ne se prêtent à aucun marchandage et aucun prétexte ne peut justifier le fait de leur porter atteinte", a souligné le roi Abdallah au cours de l’entretien téléphonique à l’initiative d’Obama, selon l’agence.

    "Le président américain a fait montre de compréhension à l’égard du point de vue du roi (...), dans l’intérêt de la stabilité et de la sécurité de la région" du Moyen-Orient, ajoute l’agence.

    Le souverain avait appelé dans la journée le président égyptien Hosni Moubarak pour lui exprimer sa solidarité et dénoncer "les atteintes à la sécurité et la stabilité" de l’Egypte.

    Barack Obama, qui a réuni samedi son conseil à la sécurité nationale pour faire le point sur la situation en Egypte, a exhorté à nouveau le pouvoir à mettre en oeuvre des réformes et à faire preuve de retenue envers les manifestants.
    al manar

  • Hier devant Ambassade d’Egypte à Paris, c’est le pouvoir sarkoziste qui a soutenu Moubarak,faisant charger par la police, gazé et matraquer très violemment les manifestants venu demander le départ de Moubarak ; les gens qui discutaient ensemble ont été attaqué par surprise par les flics tapés et gazés durement ( même les femmes) ; nombreux blessés et hospitalisés... Attention Danger ,la répression monte chaque jour en ici France !...( Rappel : Mercredi dernier la police a arreté 150 personnes qui voulaient manifester devant l’Hotel Crillon, Place dela Concorde, et elle a blessé sérieusement une personne )

  • 9h55. Le ministre égyptien sortant de l’Information Anas el-Fekki a ordonné l’interdiction de la chaîne satellitaire Al-Jazeera, qui a largement couvert les manifestations antigouvernementales, selon l’agence officielle Mena. Selon des informations de nos envoyés spéciaux au Caire, les bureaux d’Al-Jazeera place Tahrir -le lieu central des manifestations- serait fermé. Mais la chaine continuait à diffuser ses programmes quelques minutes après l’interdiction.

    8h55. Décrochage des bourses arabes dimanche matin à l’ouverture : Dubaï perd plus de 6%, Abou Dhabi près de 4% durant les premiers échanges, plus de 2% de perte à Koweit.

    8h30. Des milliers de prisonniers, dont un grand nombre d’islamistes détenus depuis plusieurs années, ainsi que des prisonniers de droit commun, se sont évadés de la prison de Wadi Natroun, à 100 km au nord du Caire, dans la nuit après une émeute durant laquelle ils se sont emparés des armes des gardes de l’établissement pénitentiaire.

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