Musique et politique : conférence à paris le 2 mars

Dans le cadre de leur cycle de rencontres "Les intellectuels et
l’engagement", les militants communistes de l’ENS vous invitent
LE JEUDI 2 MARS À 18H Salle des Actes, 45 rue d’Ulm, à une
conférence-débat sur le thème :

Musique et Politique

Avec

Intervenant : François COADOU, philosophe ;
Discutant : Constance HIMELFARB, musicologue.

Le débat sera suivi d’un

Concert de lieder de Hanns Eisler
Textes de Bertolt Brecht

Vier Wiegenlieder für Arbeitermutter,
Hotelzimmer
In den Weiden
etc.

Avec Elodie FONNARD, soprano, et Samuel BORE, piano.

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L’alliance, ici proposée, des mots « musique et politique » semblera
peut-être, à première vue, paradoxale, tant il est vrai qu’une
certaine représentation courante de la musique nous a habitué à
concevoir et à percevoir celle-ci comme un phénomène essentiellement
a-politique, comme le lieu d’une certaine « pureté », d’une certaine
« innocence », c’est-à-dire, encore, comme un phénomène
essentiellement métaphysique.

Toutes choses qui la mettraient à l’abri, comme on le comprend, des
luttes « physiques » et des enjeux en particulier de la politique.
La séance de ce jeudi vise à réexaminer cette thèse et à la remettre
en cause.

Issue d’une série de conférences de François Coadou, prononcées au
Conservatoire de Musique de Caen et publiées en ligne
http://www.musicologie.org/publirem/publirem.html, série dont elle se
présentera comme une tentative de synthèse, ou de reprise, cette
séance s’attachera, en effet, à essayer de penser le contexte très
politique, au XIXe et au XXe siècle, de l’émergence de ce prétendu
caractère a-politique et métaphysique de la musique, qui, sous ses
apparences, peut-être, de ne pas y toucher, la mêle de près, du
romantisme au wagnérisme et du wagnérisme au nazisme (et sans qu’il
faille y voir une détermination de type finaliste), à ce que Lukács a
appelé la destruction de la raison.

Au rebours de celle-ci, on évoquera aussi, au cours de la discussion,
quelques unes des tentatives historiques de sortir la musique de cette
impasse : la revendication par Hanns Eisler et par Brecht d’une
musique faite par des hommes et pour des hommes, ou la fondation, par
Adorno, d’une approche sociologique de celle-ci.

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François Coadou a étudié la philosophie, l’histoire des sciences et
l’esthétique à l’Université de Lille auprès de Pierre Macherey, Jean
Celeyrette et Catherine Kintzler. Il enseigne actuellement
l’esthétique à Caen. L’activité de recherche de François Coadou se
situe à l’intersection d’une triple spécialisation en histoire des
sciences, en esthétique et en philosophie politique. Il a récemment
mené un ensemble de travaux consacrés à l’élaboration d’une
philosophie de la musique, qui confronte ces points de vue. Il a
également consacré un ouvrage à Bruno Schulz (L’inquiétude de la
matière Bruno Schulz) qui paraîtra prochainement aux éditions Semiose.
Il travaille actuellement à une histoire de la philosophie de l’art (à
paraître aux éditions Belin). François Coadou a aussi publié des
articles consacrés à l’histoire de la philosophie (Aristote,
Descartes, Spinoza, etc.) et des articles de critique (à propos de D.
Kosztolany, G. Dégé, Taroop & Glabel).

Diplômée des Conservatoires de Paris et de Genève, Constance Himelfarb
enseigne la culture musicale au Conservatoire de Caen. Spécialisée
dans les domaines de la musique et des pratiques musicales au XIXe
siècle, elle est l’auteur de nombreux articles consacrés à Alkan, à
Franck, à la vie intellectuelle dans le quartier de la Nouvelle
Athènes, etc.

Elève de L. Coadou, J. Bona et A. Buet, Elodie Fonnard étudie
actuellement le chant au CNR de Paris (auprès de M. Laplénie, H. Crook
ou encore K. Weiss). Elle chante dans plusieurs ensembles vocaux
(Choeur de Chambre de Caen, Les Musiciens du Paradis, Les Caractères
Lyriques, La Fenice) et participe régulièrement à des opéras (La
Périchole (Offenbach), Pélléas et Mélisande (Debussy), Madame
Butterfly (Puccini), etc.)

Samuel Boré enseigne à Alençon, à l’ENM, où il accompagne la classe de
chant de A. Buet.