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NPA - FdG : « Deux électorats complémentaires et différents »

Publie le vendredi 26 juin 2009 par Open-Publishing
8 commentaires

Entretien avec Jérôme Fourquet, directeur adjoint du département Opinion d’IFOP, qui a réalisé l’enquête.

Pourquoi une enquête comparative des votes NPA et Front de gauche ?

Jérôme Fourquet. Nous voulions voir s’il existait des zones de recouvrement dans le domaine sociologique et géographique entre les deux votes, dont les scores ne sont pas foncièrement éloignés l’un de l’autre. Derrière une certaine proximité idéologique et politique, on remarque ainsi que nous sommes face à deux électorats complémentaires et différents. Le NPA est davantage implanté dans les catégories populaires, ouvriers, employés, et chez les jeunes actifs. Le Front de gauche est quant à lui structuré et porté par un électorat plus diplômé, plus ancré dans le secteur public et âgé. La différence générationnelle peut expliquer l’intérêt des votants du Front de gauche pour la campagne et leur bonne prise en compte des enjeux européens. Il n’est d’ailleurs pas surprenant de constater une prime forte en sa faveur dans l’électorat du « non » de gauche au référendum de 2005. Les votants du NPA, moins passionnés par le débat européen, se sont déterminés par rapport aux questions nationales.

Comment expliquez-vous que le NPA soit devant le Front de gauche dans les catégories populaires et dans le salariat du privé ?

Jérôme Fourquet. Il faut d’abord dire que la géographie du Front de gauche ressemble à la géographie classique du vote communiste. Il existe donc une forte composante communiste dans l’électorat du Front de gauche. Dans les communes où le maire est communiste ou anciennement communiste, le Front de gauche réalise de bons scores. L’implantation du PCF reste importante dans certaines villes populaires, comme dans le bassin minier, dans le Nord, ou dans certaines banlieues de la région parisienne. Mais dans de vastes territoires ouvriers, je pense notamment au Grand Est, en Alsace ou en Lorraine, le PCF est peu présent, voire inexistant. Et c’est dans ces lieux que les catégories populaires semblent se tourner vers le NPA.

Est-ce à dire qu’ils sont séduits par le discours radical du NPA ?

Jérôme Fourquet. Le score du NPA est moins variable que ne l’est celui du Front de gauche. Dans ses meilleurs endroits, il fait 9 % à 10 %, dans ses mauvais, 2 %. Le Front de gauche obtient, au pire 1 % à 2 %, au mieux plus de 40 %, quand la ville est détenue par le PCF. Le NPA a une audience dans les catégories populaires, notamment via Olivier Besancenot, sur un discours de radicalité, sachant que ses électeurs étaient moins intéressés par les enjeux européens. Leur motivation devant être recherchée ailleurs, donc sur un vote de rupture, d’opposition frontale à la fois à Sarkozy et au capitalisme. Ce message de radicalité et de contestation passe a fortiori dans des territoires où le PCF n’est plus implanté, là un espace s’est libéré pour le NPA.

Pour quelle raison principale 17 % d’électeurs d’Olivier Besancenot de 2007 ont opté pour le Front de gauche ?

Jérôme Fourquet. On note d’abord que le NPA retrouve moins d’un électeur sur deux d’Olivier Besancenot parmi les votants. Une minorité non négligeable (17 %), qui a choisi le Front de gauche, a été sensible à la démarche unitaire, à la fois du PC, du PG, mais aussi d’autres courants de la gauche de la gauche. Ce qui signifie que la volonté de poursuivre l’expérience référendaire reste vivace.

Entretien réalisé par Mina Kaci
 http://www.humanite.fr/Deux-elector...

Messages

  • Super... On parle d’une lessive et d’un panel de consommateurs là , pas de politique.

  • Bonjour,

    Moi ce que je vois, c’est que la gauche est divisée et qu’elle désespère les français. Même ceux qui on une conscience de classe et cela se traduit par une abstention forte et massive complètement stérile.

    Pendant ce temps, une france fasciste et sécuritaire se met en place...

    Nous avons besoin d’urgence d’un nouveau Front populaire, qui rassemble comme en 1936, des gens qui pensent différemment. Que les militants du NPA nous rejoignent et nous changerons le monde !!!!!!

    Longue vie au Front de Gauche

    A bientôt

    Lionel

    • Et moi je constate

      Les faits et seulement les faits

      60 % d’abstentionnistes

      C’est parmi eux que se trouve (logiquement et mathématiquement...) le plus gros nombre de prolos ayant une conscience de classe !

      La seule conclusion logique à en tirer c’est que les prolos n’ont cautionné ni FDG ni NPA - chacun pour des raisons différentes.

      Vos scores sont quasi équivalents ( et je crains que vous ne les dépassiez jms réellement, ni les uns ni les autres ou très peu)

      Tout ou plus en effet pouvez vous espérer les "additionner" (et encore !!) en vous "unissant" - mais je doute que ça fonctionne.

      les Deux stratégies sont mauvaises ou à revoir. C’est ça la voix du peuple
      la voix des prolos qui sont MAJORITAIRES en France et qui , Majoritairement, encore une fois, à toutes et tous , vous ont tourné le dos alors que nous sommes supposés être "votre électorat naturel".

      Mais vous avez raison c’est pas très intéressant c’est mieux de se battre comme des chiffonniers pour grapiller qq miettes du pouvoir bourgeois....

      Ca et vomir sur la CGT à la moindre occasion c’est un sport très en vogue chez certains camarades du nPA ou du FDG...

    • Réponse à Lionel.

      Ta référence au front populaire de 1936 serait plus convaincante si tu ajoutais que l’énorme avancée sociale qui en a découlé n’était en aucun cas le programme ni, en conséquence le résultat des élections victorieuse, mais de l’énorme mouvement populaire avec GRÈVE GÉNÉRALE et OCCUPATION DES USINES qui ont fait plier à la fois le patronat et le gouvernement.

      Il ne faut surtout pas oublier, qu’élus le 3 mai 1936, ce gouvernement dit de gauche ,mais comportant les radicaux socialistes, lointains ancêtres du PS et du parti de Gauche, ayant reçus le 20 juillet un appel désespéré du gouvernement républicain Espagnol, victime du coup d’état militaire de Franco, ont refusé toute aide à ces républicains, permettant ainsi la victoire des fascistes espagnols,italiens et allemand, prélude au désastre de 1940.

      Raymond.

    • Précision : l’ancêtre du PS c’est la SFIO (section francaise de l’intrernationale ouvrière), le parti radical lui était carrément un parti bourgeois (le plus vieux et le plus influent). Ce n’est pas le Front Populaire qui a amené les grandes avancées de 36 (même pas dans leur programme) mais bien la grande grève générale qui a suivi la victoire de Front Populaire.
      Conclusion : s’il y a eu cette grève générale, c’est significatif du peu de confiance qu’avaient les masses dans ce gouvernement de Front Populaire.
      Question : c’est d’un front populaire (donc alliance avec une partie de la droite) que nous avons besoin ou d’un front des organisations ouvrières ?
      2eme question : dans tous les cas, ne serait ce pas d’une vraie grève générale (comme l’a montré 36 ou plus récemment la Guadeloupe) que nous avons besoin ?

    • Naturellement en 1936 ce sont les grèves qui ont amené les accords de matignon et ses considérables avancées sociales. Néanmoins, ces occupations se seraient-elles produites sans un projet politique en adéquation avec celles-ci ????

      Il me semble qu’une suite logique a permis de produire du changement : un contexte politique et social favorable caractérisé par un pcf en progression, des radicaux en baisse, des syndicats forts...

      Les anarchistes et/ou les militants du NPA, que je respecte, semblent à mon avis oublier cela.Nous avons besoin de la radicalité portée par ces derniers, mais en même temps, il est important de proposer une offre politique cohérente, qui joue la gagne susceptible d’ installer un climat "révolutionnaire".

      Il ne sert à rien d’opposer le mouvement social et le monde politique. Ils se nourrissent mutuellement.

      Je vous invite donc à militer pour la création d’un nouveau front populaire le plus à gauche possible (NPA et FDG alliés, affaiblissement du PS souhaité naturellement). En découlera une insurrection populaire nécessaire et urgente

      Amitiés

      Lionel

    • Il ne sert à rien d’opposer le mouvement social et le monde politique. Ils se nourrissent mutuellement.

      C’est vrai, mais justement une alternative politique peut émerger d’un grand mouvement social.

      C’est sans doute plus simple lorsque cette alternative pré-existe, mais le fait qu’elle n’existe pas ne doit pas servir de faux prétexte pour freiner le mouvement social, chose qui se fait beaucoup en ce moment : "il ne faut pas aller vers une grève générale, vu qu’il n’y a pas d’alternative à Sarkozy..." Et en Guadeloupe, l’absence de débouché politique n’a pas empêché le développement de ce mouvement exemplaire.

      Chico

    • je comprends ce que tu vx dire mes les conditions en guadeloupe et en france ne sont pas, il me semble, les mêmes. Le contexte historique (gdes familles qui possèdent tout) et social (pouvoir d’achat encore plus faible qu’en france..) est très très tendu.
      En outre, il y avait un "collectif" le LKP qui a porté le mouvement. Nous n’avons pas l’équivalent en France : les syndicats sont divisés, les politiques aussi...

      Chaque situation doit avoir sa propre solution. Je ne suis certain de rien mais a mon sens, en ce qui concerne la France,il y à toute une idéologie à reconstruire, notamment en ce qui concerne le service public (un sondage du jour montre que plus de 80% des fonctionnaires sont payés à ne rien faire !) ou le partage du temps de travail.

      Pour cela, il faut proposer un projet fort, porté collectivement FDG et NPA. Après une victoire dans les urnes, des propositions plus fortes dans la sphère médiatique pourront être portées par des "élus du peuples" : occupation d’usine, autogestion...

      J’étais moi aussi favorable à une grève générale, mais la france n’est pas encore prête ! les classes moyennes se sont pas encore suffisamment dans la merde et TF1 leur à laver le cerveau...

      Sincèrement, je crois qu’i faut la jouer fine. Le NPA à toute sa place dans le Front de gauche. Une fois au pouvoir, sa radicalité actuelle devra se traduire par des propositions modernes favorables au bien être de tous

      Lionel