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Nationalisation des banques au Royaume-Uni : mais que fait Margaret Thatcher ?

Publie le jeudi 9 octobre 2008 par Open-Publishing
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Gordon Brown décide la nationalisation partielle de banques britanniques

Le gouvernement britannique a mis hier sur la table 500 milliards de livres pour régler les problèmes de solvabilité et de liquidité des RBS et autres HBOS, à court et moyen termes

de ISABELLE CHAPERON

Le Royaume-Uni a décidé hier de frapper fort. Un package de 500 milliards de livres (635 milliards d’euros) a été dévoilé par Gordon Brown pour« restaurer la confiance dans le système financier ». « Nous avons donné l’exemple au monde aujourd’hui avec une proposition pour restructurer notre secteur bancaire », a assuré le Premier ministre britannique, en présentant ce plan de sauvetage bien supérieur à tout ce qui avait été imaginé. « Nous prenons des mesures que, je pense, d’autres pays vont suivre à l’avenir. »

Cet effort exceptionnel a été complété par la baisse de 0,5 point du principal taux directeur de la Banque d’Angleterre, à 4,5 %, dans le cadre d’une action concertée avec les autres banques centrales (lire page 2). Toute la semaine, les milieux d’affaires britanniques avaient appelé à un desserrement monétaire, alors que la Grande-Bretagne se prépare à une récession profonde, notamment parce que les banques ont fermé le robinet du crédit, aux particuliers et aux entreprises.
Accueil consensuel

Alors autant la nationalisation de Northern Rock avait donné lieu à une vaste polémique, il y a un an outre-Manche, autant l’intervention hors norme du gouvernement - qui a travaillé en collaboration avec l’opposition - a été saluée par tous. « C’est la première bonne nouvelle depuis le début de la crise, car le plan britannique apporte une réponse structurelle et complète aux difficultés des banques britanniques », se félicite Benoît d’Angelin, directeur général du « hedge fund » londonien Centaurus. Le plan, en effet, vise à traiter à la fois les problèmes de solvabilité et de liquidité des banques britanniques, sur différentes maturités.

Il y a, en effet, trois étages à la fusée. Downing Street, tout d’abord, se déclare prêt à investir « au minimum » 50 milliards de livres au capital des HBOS et autres Royal Bank of Scotland, sous forme d’actions de préférence. A ce stade, précise le Trésor britannique, les banques dans leur ensemble se sont engagées à augmenter leur capital de 25 milliards de livres.

Deuxième volet, le plan de liquidité à court terme mis en place par la Banque d’Angleterre est porté de 100 à 200 milliards de livres, toujours « au minimum ». En outre, les actifs acceptés par la banque centrale britannique en échange de la liquidité vont être étendus. Cette question est importante : cette semaine, les financements à trois mois proposés par Threadneedle Street ont été en partie boudés par les banques qui peinent à trouver les collatéraux éligibles.

Troisième étage, enfin, le plus nouveau, le Trésor prévoit d’apporter sa garantie à des emprunts obligataires, à hauteur de 250 milliards de livres, afin d’aider les banques à se refinancer à moyen terme. Selon Bloomberg, les Barclays, RBS et autres HSBC ont 54 milliards de dettes qui arrivent à échéance d’ici à avril. Actuellement, trouver ces fonds aurait relevé de l’exploit.

Attention, toutefois, cette prise de risque massive du contribuable est assortie de conditions. En échange des augmentations de capital, l’Etat - futur actionnaire majeur de certains établissements - promet de peser sur « la politique de dividende et les rémunérations des dirigeants », prévoyant de demander « un engagement fort de prêter aux petites entreprises et aux acquéreurs immobiliers ». On parle déjà d’une succession à la tête de RBS.
Huit banques inscrites

Pour bénéficier des guichets de financement, un établissement devra, aussi, se plier aux nouvelles règles de la tutelle, même s’il n’entend pas demander d’injection en capital public. En particulier, le gouvernement se réserve le droit de demander à l’une des banques du « programme » d’augmenter son capital, « pour le montant et sous la forme qu’il considère appropriée ».

Cela explique pourquoi HSBC s’est enrôlé dans ce dispositif, tout en indiquant ne pas avoir le projet, à ce stade, de recourir à l’enveloppe de recapitalisation aux frais du contribuable. Sept autres banques se sont inscrites : Barclays, HBOS, RBS, Lloyds TSB, Standard Chartered, ainsi que la première « building society » Nationwide et Abbey, filiale de l’espagnol Santander.

http://www.lesechos.fr/info/inter/4...

Margaret Thatcher est atteinte de démence sénile. Heureusement qu’elle ne peut plus se rendre compte de ce qui se passe au Royaume-Uni : ça la tuerait.

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