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Néo-royalisme 2007, à droite de Chirac-1995 ?
Publie le mercredi 22 novembre 2006 par Open-Publishing1 commentaire
Supermenteur avait habilement introduit dans sa campagne l’expression fracture sociale (bien sûr pour n’en rien faire).
Dans le programme de Royal et de son fan club on ne touve aucun projet de redistribution des richesses.
Or on ne connaît aucun exemple d’un gouvernement qui aurait fait une politique plus sociale que son programme électoral.
C’est toujours l’inverse qui se produit.
On voit déjà ce qu’on peut attendre des néo-royalistes...
La crise sociale dans laquelle s’enfonce la France (comme ses voisins) ne peut être traitée que si une part notable du revenu national revient vers les salaires et les services publics (au sens large, nationaux et locaux), au détriment (forcément) des revenus financiers.
Qu’il s’agisse du chômage de masse, des bas salaires, de la précarité, de la crise du logement, de la crise urbaine, de la crise scolaire, des hôpitaux, de la sécu, des retraites, de l’environnement, de la culture, il faut tout bêtement redistribuer du fric.
Et du fric, il n’y en aura pas sans arrêter la spirale libérale française (et européenne) des vingt dernières années, qui a consisté précisément à affaiblir le salariat et les finances publiques
C’est mentir au peuple que d’éluder cette question.
On pouvait (peu-être !) prétendre à la naïveté politico-économique au moment du tournant libéral de Delors en 1983.
En 2006 refuser de voir les causes du désastre social c’est se moquer du monde.
– les néo-royalistes ne peuvent pas ignorer que toutes les "modernisations" et privatisations qu’ils ont votées (comme leurs camarades européens) ont cassé les outils publics.
– les néo-royalistes ne peuvent pas ignorer que toute la politique européenne qu’ils défendent (comme la constitution ou Bolestein 2) est au bénéfice du seul marché et nivelle les tous les acquis sociaux.
– les néo-royalistes ne peuvent pas ignorer les effets ravageurs des délocalisations et du chantage aux délocalisations.
– les néo-royalistes ne peuvent pas ignorer qu’avec la négociation et le contrat se font entre le pot de fer et le pot de terre.
– les néo-royalistes ne peuvent pas ignorer que ces délocalisations sont permises par la déréglementation généralisée lancée par les libéraux Reagan et Thatcher avec l’aval de leur Europe.
– les néo-royalistes ne peuvent pas ignorer que leur Europe est de plus en plus une machine à déréglementer.
– les néo-royaliste ne peuvent pas ignorer que la régression sociale gangrène le continent pendant que prospèrent les rentiers de la bourse et les multinationales.
– les néo-royalistes ne peuvent pas ignorer que les profits colossaux sont de moins en moins réinvestis pour l’intérêt général.
– les néo-royalistes ne peuvent pas ignorer que seule une reréglementation sociale et fiscale permettrait une réelle redistribution des richesses vers ceux qui les produisent effectivement.
– les néo-royalistes ne peuvent pas ignorer que pour reréglementer il faudrait un conflit avec la machinerie libérale bruxelloise.
– mais les néo-royalistes ne veulent surtout pas déplaire à la machinerie réactionnaire.
– car les néo-royalistes en font partie, à Bruxelles, à Strasbourg (et même à l’OMC avec le camarade Pascal Lamy)
car les néo-royalistes partagent l’idéologie du marché total (tout en versant parfois une larme).
Et pire que les socialistes de 1997, les néo-royalistes n’ont rien à redistribuer.
C’est pourquoi le néo-royalisme séduit la presse de droite et les milieux d’affaires
– le néo-royalisme ne touchera pas au magot.
– le néo-royalisme fera des leçons de morale.
– le néo-royalisme dira aux pauvres comment gérer leur pauvreté
– le néo-royalisme dira aux collectivités locales exsangues comment manager leur pauvreté
Le néo-royalisme, sous son discours sociétal et managérial, cache son néo-blairisme.
Sous l’adjectif socialiste, le néo-royalisme est simplement une escroquerie.
Messages
1. > Néo-royalisme 2007, à droite de Chirac-1995 ?, 22 novembre 2006, 18:19
Une petite escroquerie que l’on voit plus que la gigantesque escroquerie qui conduit la planète vers la plus grande dépression économique jamais connue, voire la troisième guerre mondiale si on laisse faire les plus fous.
Albert Piquet