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Nicolas Sarkozy est le candidat du 3ème âge

Publie le jeudi 3 mai 2007 par Open-Publishing
4 commentaires

Nicolas Sarkozy est le candidat du 3ème âge

3 mai 2007

L’enquête menée par IFOP pour le JDD et M6 sur les intentions de vote au deuxième tour donne gagnant Nicolas Sarkozy, avec 52,5% (-1,5%) contre 47,5 (+1,5) pour Ségolène Royal, avec 9% d’indécis.

Le résultat le plus surprenant de cette étude ne tient pas à ce chiffre, mais au détail de la répartition des votes par tranches d’âges.

En effet Ségolène Royal arrive en tête des intentions de votes dans toutes les classes d’âges situées en dessous de 65 ans.

Si le candidat de l’UMP parvient tout de même en tête c’est qu’il fait un tabac chez les retraités, avec un score atteignant 75% qui lui permet de combler son retard.

Ventilation par classe d’âge du vote Royal
 18/24 ans 53%
 25/34 ans 54%
 35/49 ans 56%
 50/64 ans 51%
 65 ans et plus 25%

Voila donc une réalité sociologique inattendue. C’est le vieillissement de la population qui tire le corps électoral français vers la droite.

Loin d’être le candidat du travail et des forces vives comme son discours volontariste semble l’affirmer, Nicolas Sarkozy serait en fait celui de l’inquiètude et des peurs ressenties par une population vieillissante, devant une modernité qui la bouscule et qu’elle refuse.

http://contreinfo.info/article.php3?id_article=916

Messages

  • Ceux-là doivent être riches alors ! Parce que les autres en ont terriblement peur !

  • Il ne faut pas remplacer l’analyse politque par la lecture des sondages .... Voilà, des chiffres issus également de l’IFOP mais c’est la dernière étude pour, Paris-Match certte fois :

    AGE DE L’INTERVIEWER

    Moins de 35 ans : Royal 52 Sarkozy 48

    Plus précisément : 18 à 24 ans ..... 58 42

    25 à 34 ans ..... 48 52

    35 ans et plus : Royal 45 Sarkozy 55

    Plus précisément : 35 à 49 ans ..... 49 51

    50 à 64 ans ..... 47 53

    65 ans et plus ..37 63

    Comem quoi les sondages indiquent une chose et son contraire le lendemain !

    Jips

  • Peut-être parce qu’eux ont plus d’expérience et ont connu la gauche de Mitterand, pro americaine et ultra libérale...

  • Je nuancerais un peu ces résultats étant donnés les fluctuations observées d’un sondage à l’autre et les intervalles de confiance larges dès qu’on désagrège les résultats pour différentes variables sur des échantillons de taille faible.

    Je m’explique (c’est un peu technique désolé).

    J’ai regardé les trois derniers sondages IFOP pour lesquels les résultats par âge sont donnés, sondages publiés les 22, 27 et 28 avril. Les % de votants en faveur de Ségolène Royal selon la tranche d’âge sont les suivants :

    22-avr 27-avr 28-avr
    18-24 62 53 58
    25-34 44 54 48
    35-49 48 56 49
    50-64 49 51 47
    65+ 34 25 37

    Une conclusion claire : Nicolas Sarkozy arrive largement en tête pour les 65 ans et plus (Ségolène Royal obtient 34, 25 et 37% des intentions de vote selon les trois sondages). Pour les autres groupes d’âge la différence est moins nette et varie d’un sondage à l’autre. Seuls les 18-24 ans s’exprimeraient davantage en faveur de Ségolène Royal (62, 53 et 58%).

    Maintenant si j’introduis la notion d’intervalle de confiance, les choses sont encore moins claires. Les intervalles de confiance ne sont pas calculables pour ce type de sondages faits selon la méthode des quotas. C’est le grand argument des sondeurs français pour justifier la non publication de marges d’erreur. En pratique, on peut cependant approximer la marge d’erreur à partir de la théorie des sondages aléatoires. Je passe sur les détails mais disons que pour un échantillon de 1000 personnes, tirées aléatoirement, si on observe 50% en faveur du candidat A, on peut calculer en gros que la valeur de ce % observée dans l’ensemble de la population doit être comprise entre 47 et 53%, à un seuil de confiance de 95% (si on accepte en quelque sorte un risque de se tromper de 5%).

    En tenant compte de la structure de la population française (plus de 18 ans) observée, on peut estimer que nos sondeurs interrogent, pour un échantillon total de 1000 personnes, 114 individus de 18-24 ans, 167 de 25-34 ans, 271 de 35-49 ans, 235 de 50-64 ans et 211 de 65 ans et plus.

    Si j’applique ma méthode approximative de calcul des intervalles de confiance aux deux derniers sondages du 27 et 28 avril, en tenant compte de la structure probable par âge de l’échantillon je trouve les marges inférieures et supérieures suivantes (toujours au seuil modestement restrictif de 95%) :

    27-avril
    18-24 44 62
    25-34 46 62
    35-49 50 62
    50-64 44 58
    65+ 18 32

    28-avril
    18-24 49 67
    25-34 40 56
    35-49 43 55
    50-64 40 54
    65+ 30 44

    Et on voit que ces intervalles de confiance sont plutôt larges ! Seul le résultat chez les 65 ans et plus est une nouvelle fois très clair : ils ont largement l’intention de voter en faveur de Sarkozy. Pour les autres tranches d’âge en revanche, la valeur de 50% est systématiquement comprise dans les intervalles de confiance ce qui signifie qu’on ne peut potentiellement rien conclure à partir de ces résultats ! A part peut-être chez les 18-24 ans pour lesquels Ségolène Royal arriverait en tête pour le sondage du 28 avril (mais pas pour celui du 27), et les 35-49 ans pour le sondage du 27 (mais pas celui du 28)… Pour ces deux dernières tranches d’âge, on est à la limite des intervalles.

    Il faudrait raffiner la méthode et les calculs, mais une seule conclusion claire émerge déjà : Sarkozy arrive en effet en tête chez les 65 ans et plus. Pour les autres tranches d’âge, la plus grande incertitude règne.

    J’analyserai les sondages après l’élection pour voir ce qu’on peut réellement en dire.

    A bientôt.

    Ph. M.