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Non à la guerre en Afghanistan et au Pakistan
Publie le lundi 11 mai 2009 par Open-Publishing1 commentaire
Non à la guerre en Afghanistan et au Pakistan
Par Peter Symonds
9 mai 2009
Le sommet américain avec l’Afghanistan et le Pakistan présentement en cours à Washington marque le début d’une escalade des violences militaires dans les deux pays. Le but de la rencontre pour l’administration Obama est d’intimider ses laquais, le président afghan Hamid Karzaï et le président pakistanais Asif Ali Zardari, pour qu’ils obéissent davantage et d’élaborer une stratégie exhaustive de guerre dans le but de pacifier de larges régions de chaque côté de la frontière pakistano-afghane qui est présentement contrôlée par des rebelles islamistes.
L’importance de ce sommet trilatéral est soulignée par la présence de hauts représentants de l’armée américaine et de l’establishment du renseignement et de la politique étrangère, dont la secrétaire d’Etat Hillary Clinton, le directeur de la CIA Leon Panetta, le chef du FBI Robert Mueller et le général américain du Commandement central David Petraeus, ainsi que leurs homologues de l’Afghanistan et du Pakistan. D’autres sommets trilatéraux sont prévus pour coordonner la guerre commune qui va inévitablement coûter la vie à de nombreuses autres personnes dans les deux pays.
Flanqué de Karzaï et Zardari, Obama a déclaré hier devant les médias que les Etats-Unis étaient du côté des peuples de l’Afghanistan et du Pakistan. De telles remarques doivent être rejetées avec le mépris qu’elles méritent. L’impérialisme américain intensifie ses guerres en Afghanistan et au Pakistan non pas pour « développer la sécurité, les opportunités et la justice » pour les populations locales, mais bien afin de servir l’objectif stratégique de Washington de dominer l’Asie centrale riche en énergie.
Sous les fortes pressions des Etats-Unis, l’armée pakistanaise mène actuellement une offensive dans le district de Buner impliquant 15 000 soldats qui sont appuyés par des hélicoptères et des avions de combat. L’opération, qui est applaudie à Washington, a déjà fait fuir de longues colonnes de réfugiés. Selon les officiels locaux, 40 000 personnes ont quitté la région et l’exode pourrait atteindre un demi-million de réfugiés.
En Afghanistan, les frappes aériennes américaines plus tôt cette semaine qui ont tué jusqu’à 150 personnes dans le district de Bala Baluk ne sont que la dernière atrocité d’une guerre qui vise à terroriser le peuple afghan et réprimer toute opposition à l’occupation néocoloniale. Obama a à peine fait mention de l’incident, répétant comme à l’habitude que les Etats-Unis feraient « tout en leur possible » pour éviter les victimes civiles. Il a sinistrement mis en garde que les violences augmenteraient, mais que l’engagement des Etats-Unis « n’allait pas fléchir ».
Les présidents afghan et pakistanais ont tous deux juré fidélité à Washington et sa « guerre au terrorisme ». Bien qu’Obama parle d’eux en tant que « dirigeants élus démocratiquement », les Etats-Unis n’auraient pas de remords à les retirer du pouvoir, d’une manière ou d’une autre, s’ils ne suivaient pas les ordres. Dans les derniers mois, des officiels américains ont critiqué sévèrement Karzaï, qui fait face à une élection en août, pour son administration corrompue et inefficace ainsi que pour ses critiques de l’armée américaine et des victimes civiles tombées sous ses attaques.
De hauts représentants américains ont aussi averti Zardari quant à sa réticence à déclencher une guerre totale contre les guérillas talibanes. Le New York Times a cité anonymement un officiel de l’administration déclarant que la guerre au Pakistan allait dépendre de l’armée pakistanaise, « étant donné surtout le refus du pays, jusqu’à maintenant, de permettre l’entrée des troupes américaines ». Alors que l’armée américaine intensifie ses frappes de missiles en toute impunité, Washington fait clairement pression pour un rôle militaire beaucoup plus grand à l’intérieur du Pakistan.
Le même journal a publié une série d’articles sensationnalistes depuis quelques jours qui insistaient sur le danger que l’arsenal nucléaire pakistanais puisse tomber entre les mains d’extrémistes islamistes, le même prétexte utilisé par l’administration Bush pour réaliser son « changement de régime » en Irak. L’administration Obama considère évidemment plusieurs avenues pour remplacer Zardari si jamais ce dernier ne réalisait pas les promesses qu’il a faites à Washington.
Des éditoriaux parus hier dans le New York Times et le Wall Street Journal ont donné un soutien entier aux nouveaux plans de guerre d’Obama. Les deux journaux ont demandé au Congrès d’accéder rapidement à la requête d’Obama pour un financement supplémentaire de plusieurs milliards de dollars pour soutenir les armées et les gouvernements afghans et pakistanais. Le Wall Street Journal, en particulier, a demandé qu’aucune contrainte politique de la part du Congrès ne vienne « gommer les requêtes » ou restreindre la liberté d’action de l’armée américaine.
Ce consensus démontre que tout l’establishment politique américain, l’aile libérale représentée par les démocrates tout autant que sa contrepartie conservatrice représentée par les républicains, soutient la guerre d’Obama sur deux fronts. L’escalade des conflits en Afghanistan et au Pakistan montre que les critiques qu’ont faites Obama et des sections des médias au sujet de la guerre en Irak n’avaient qu’un caractère entièrement tactique. Obama a été choisi et amené à l’avant-scène dans les élections de l’an passé par des sections de l’élite dirigeante américaine qui considérait que l’Irak était une diversion désastreuse des objectifs et intérêts plus fondamentaux des Etats-Unis en Asie centrale.
Ayant gagné l’élection en faisant appel au sentiment largement répandu d’opposition à la guerre, Obama accomplit aujourd’hui la mission pour laquelle il a été choisi. Sous la supervision de membres clés de l’administration Bush (le secrétaire à la Défense Robert Gates et le général Petraeus), l’armée américaine prépare une importante offensive cet été en Afghanistan en doublant le nombre de ses soldats là-bas qui atteindra 68 000. Au même moment, le Pentagone a mis en place d’autres voies d’approvisionnement dans le cas où l’escalade de la guerre prévue dans le Pakistan voisin menacerait les voies d’approvisionnement actuellement utilisées et qui passent par les régions frontalières de ce pays.
Le Wall Street Journal conclut son éditorial en insistant auprès de l’administration Obama pour qu’elle clarifie que « l’implication des Etats-Unis à la sécurité dans cette région se prolongera longtemps », ajoutant : « Le plus grand danger est que les faibles institutions du Pakistan et ses dirigeants peu sûrs perdent leur désir de vaincre les islamistes. C’est ce qui a fait tomber le Shah d’Iran en 1979. Nous ne voulons pas que la même chose se reproduise à Islamabad. »
En fait, la dictature impitoyable d’Iran soutenue par les Etats-Unis n’est pas tombée parce que le Shah a perdu son désir d’emprisonner et d’éliminer physiquement ses opposants, mais à cause d’un soulèvement populaire duquel les religieux islamiques ont réussi à prendre le contrôle. Il y a déjà des signes en Afghanistan et au Pakistan d’une vaste opposition politique et sociale aux Etats-Unis et à ses régimes marionnettes. L’avis que donne le Wall Street Journal à Obama est que les Etats-Unis doivent faire tout ce qui est nécessaire aussi longtemps qu’il le faut pour supprimer par la violence toute contestation à la domination économique et stratégique de la région par les Etats-Unis.
L’escalade de la guerre que prépare Obama ne pourra avoir qu’un effet profondément déstabilisateur sur toute la région et préparera des conflagrations militaires encore plus importantes et sanglantes. On ne pourra s’y opposer avec des appels au Parti démocrate ou au Congrès américain, mais seulement par la mobilisation indépendante des travailleurs aux Etats-Unis de concert avec la classe ouvrière et les masses opprimées de l’Asie du Sud, de l’Asie centrale et internationalement. Cette lutte doit être basée sur une perspective socialiste pour renverser le système capitaliste qui est la source de l’oppression et de la guerre impérialistes.
(Article original anglais paru le 7 mai 2009)
http://www.wsws.org/francais/News/2009/mai2009/afpa-m09.shtml
Messages
1. Non à la guerre en Afghanistan et au Pakistan, 11 mai 2009, 14:51
Offensive contre les talibans au Pakistan : au moins 360.000 déplacés
ISLAMABAD - Au moins 360.000 habitants ont fui ces dix derniers jours les combats entre l’armée pakistanaise et les talibans à Swat et ses environs, dans le nord-ouest du pays, a annoncé lundi le Haut Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR).
"Quelque 360.000 personnes ont été enregistrées dans des camps ou comptabilisées en dehors (de ces structures) et constituent une partie d’un nouvel exode en provenance des districts de Swat, Buner et Lower Dir" depuis le 2 mai, a assuré à l’AFP Ariane Rummery, porte-parole au Pakistan du HCR, qui prend en charge une partie de ces déplacés.
Les talibans, liés à Al-Qaïda, s’étaient emparés il y a deux ans de la vallée de Swat, le site autrefois le plus touristique du pays, et l’armée n’avait jamais réussi à les en déloger durablement. A la mi-février, Islamabad avait signé un accord de paix en vertu duquel les talibans acceptaient un cessez-le-feu en échange de l’instauration, à Swat et six autres districts, de tribunaux islamiques.
Mais, loin de déposer les armes, les combattants islamistes ont profité du cessez-le-feu pour pousser leur avantage sur le terrain, en s’emparant du Lower Dir et de Buner, à une centaine de km d’Islamabad.
Sous la pression intense de Washington, qui qualifiait l’accord de Swat d’"abdication" face aux islamises, Islamabad a lancé il y a quinze jours son armée dans une vaste opération de reconquête du Lower Dir, de Buner puis de Swat.
A ce jour, au fil de bilans quotidiens impossibles à vérifier de sources indépendantes, l’armée a assuré avoir tué au moins 720 talibans et perdu seulement une vingtaine d’hommes.
Mais, selon des témoignages de plus en plus nombreux de personnes déplacées, ni les talibans ni l’armée n’épargnent les civils, qui meurent dans des bombardements sans discrimination.
Les autorités pakistanaises ont installé 29 bureaux d’enregistrement des personnes déplacées essentiellement dans les zones de Mardan et Swabi où la plupart des camps ont été érigés.
"Mais à peine 20% restent dans ces camps, le reste à l’extérieur", a précisé Mme Rummery.
Un demi-million de personnes ont fui les trois districts, a assuré à l’AFP Abid Majeed, un responsable de la cellule de crise du gouvernement à Peshawar, la capitale de la Province de la Frontière du Nord-Ouest (NWFP), sous couvert de l’anonymat.
Mais personne n’a officiellement confirmé cette évaluation pour l’heure et M. Majeed n’est pas à même de dire depuis quand elle a été faite.
Car, depuis 2007, et avant l’offensive dans la zone de Swat, le gouvernement estimait déjà à 500.000 le nombre de personnes déplacées par les combats, intermittents, plus à l’ouest, dans les zones tribales semi-autonomes, le long de la frontière afghane, véritable fief des talibans pakistanais, de leurs pairs afghans et de combattants étrangers d’Al-Qaïda.
"Je ne suis pas en mesure de vous donner le nombre exact de personnes déplacées car nous sommes en train de compiler les informations que notre personnel collecte sur le terrain", a expliqué à l’AFP Khushhal Khan, un haut responsable de l’administration de Swat.
11 mai 2009 09h06
http://www.romandie.com/infos/News2/090511070606.o81l58vv.asp
L’armée américaine dément avoir utilisé du phosphore blanc
L’armée américaine a démenti avoir utilisé du phosphore blanc, un composé chimique qui provoque une combustion puissante, lors de combats meurtriers la semaine dernière dans l’ouest de l’Afghanistan. Elle a accusé les talibans d’en avoir fait usage.
Plus de cent civils ont été tués lors des combats survenus dans la province de Farah, selon le président afghan Hamid Karzaï qui a demandé aux Etats-Unis de mettre fin à leurs raids aériens.
"Aucune fumée ou illumination n’a été utilisée à Farah", a déclaré un porte-parole de l’armée américaine, le colonel Greg Julian, démentant ainsi l’utilisation de phosphore.
Un membre de la commission afghane des droits humains, Nader Nadery, a lui déclaré que des médecins qui avaient soigné les victimes avaient fait état d’étranges brulûres qui pourraient avoir été causées par un composant chimique comme le phosphore blanc.
Le phosphore blanc s’enflamme au contact de l’air et peut pénétrer les chairs, causant de graves brûlures. Son utilisation est légale en temps de guerre pour éclairer le théâtre des opérations ou créer un écran de fumée. Le phosphore blanc n’entre pas dans la catégorie des armes chimiques interdites par les traités internationaux.
M. Nadery, dont la commission est la principale organisation des droits humains en Afghanistan, a expliqué qu’un article publié par Reuters la semaine dernière les avait alertés. Reuters rapportait qu’une petite fille avait été sévèrement brûlée par le composant chimique dans une autre partie du pays, une "première" en Afghanistan.
Les médecins américains qui ont soigné la fillette ont confirmé qu’elle avait été touchée par du phosphore blanc dans la province de Kapisa. L’armée US dit penser que sa maison a été touchée par un mortier tiré par les talibans.
Le bilan civil des combats dans la province de Farah a suscité l’indignation en Afghanistan. L’armée américaine a reconnu que des civils avaient été tués lors de ces combats mais a minimisé le bilan et accusé les talibans d’avoir délibérément utilisé les civils comme bouclier.
11 mai 2009 01:53
http://www.romandie.com/infos/ats/display2.asp?page=20090511015330993172194810300_brf002.xml