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Nouvelles brutalités des vigiles sur la Fac de Nanterre !

Publie le lundi 6 avril 2009 par Open-Publishing

Mercredi 1er avril vers 16h30, quatre jeunes qui discutaient sur la pelouse de l’université se sont fait insulter, tabasser par des vigiles de la fac puis conduire au commissariat.

Pour quel motif ? Deux vigiles couraient après un jeune en scooter en lui demandant de ne pas rouler sur le campus. Les quatre jeunes se moquaient d’eux car ils ne parvenaient pas à rattraper le scooter. Vexés, ils se dirigèrent vers les quatre jeunes. Pour commencer, ils leur ont demandé de partir en leur signifiant qu’ils n’avaient rien à faire sur le campus n’étant pas étudiants.

Les jeunes ont refusé,considérant qu’il n’y avait pas de raison à ce qu’ils partent. Les vigiles alors vexés de cet affront les ont insultés et ont tenté de les obliger à aller au bâtiment B. Les adolescents toujours surpris et indignés de cet étrange traitement ont refusé tout net puis les vigiles ont commencé à les tirer par le bras pour les emmener de force. Une bousculade s’en est suivie. D’autres vigiles sont arrivés et les jeunes ont fini par être plaqués et "maîtrisés" au sol. Prenant son courage à deux mains, un vigile a alors porté un violent coup de pied à la tête d’un des jeunes plaqué au sol. Bien entendu, la police a été appelée pour emmener les jeunes au commissariat. Parmi les quatre jeunes, un a été amoché au visage (du sang coulait abondamment). Comme par hasard c’est le seul qui n’a pas été conduit au commissariat. Les trois autres n’avaient pas de preuve tangible d’avoir été tabassés par les vigiles.

Les explications des vigiles devant des dizaines d’étudiants indignés par leur agissement étaient confuses. En effet, les explications étaient diverses et variées et sans cohérence entre elles. Bref, l’imagination du service de sécurité n’a pas manqué une fois de plus. Pourquoi se casserait-il la tête à être cohérent dans ses discours étant donné qu’il n’a pas de compte à rendre. Depuis plusieurs années, il a les mains libres sur la fac et agit en toute impunité. Selon quelle "norme professionnelle" les vigiles ont-ils le droit de frapper et d’interpeller sur le campus ?

On nous joue encore un fois le couplet des "sauvageons de banlieue" pour justifier une gestion sécuritaire du campus et des brutalités miliciennes de plus en plus fréquentes.

Service de sécurité ou milice publique ?

Qu’on ne nous parle plus d’accident ou de simple dérive de ce service de sécurité ! Ses missions sont toujours restées dans la plus grande opacité y compris pour les élus des conseils centraux de l’université.
On pourrait énumérer toutes les fois où il a insulté, menacé ou tabassé. Des mouvements étudiants (CPE et LRU) ou des enseignants mobilisés se sont fait taper dessus, ont reçu du gaz lacrymogène, les exemples sont légions comme les épisodes du mur de séparation ou des rassemblements devant le bâtiment B où les vigiles ont tabassé étudiants, profs, des profs syndicalistes. Mais ses affaires sont vite enterrées avec la bonne conscience du rétablissement de l’ordre. A vrai dire, une inversion s’opère. Durant des mouvements de grève, des chefaillons en manque de reconnaissance, intimidents ; des vigiles menacent des jeunes filles de viol mais c’est Marco, sympathisant de l’AGEN, considéré au commissariat comme un "leader" du mouvement anti-LRU, qui a été condamné suite à la plainte de responsables du service de sécurité.

Cet état de fait durera tant que ne seront pas remises en cause les raisons qui ont amené la vidéo surveillance, la présence policière et le renforcement d’un service de vigiles armés. En définitive, le service de sécurité n’a pas de légitimité à exister !

Qu’on arrête de nous baratiner avec les pseudo raisons de sa présence (lutter contre l’insécurité, le trafic de drogue…). On sait que sa présence a pour objectif d’éviter, d’étouffer ou réprimer tout mouvement de contestation. De tels services se développent sur les campus depuis la mise en œuvre des réformes européennes de ’modernisation’ universitaire. La LRU a d’ailleurs été un jalon important dans le processus de privatisation. Renforcement du pouvoir des présidents, appel d’offres pour marchandiser les filières, présence des banques, répression : une logique profonde relie les éléments de la nouvelle forteresse universitaire.

Dans un tel contexte, des jeunes de quartiers populaires sur la pelouse peut-être que cela ne fait pas très "Paris-Ouest La Défense" ! Et encore plus si ce sont des jeunes ’issus de l’immigration’ qui ne sont, comble de l’horreur, ni vigiles, ni étudiants !

Parions que nul n’aura accès aux enregistrements vidéo concernant les faits. Cette transparence, impossible tout à coup lorsqu’il s’agit d’abus d’autorité, nous la connaissons. Trop bien même. Notre amie Yasmine, l’année dernière, défigurée sous les coups d’un tordu un soir sur le campus n’a jamais pu accéder à ces deux demandes : voir la vidéo et obtenir la mise à disposition d’un avocat. « Sa sécurité » n’était pas la priorité.

QUE LA PRÉSIDENTE DE L’UNIVERSITÉ PRENNE SES RESPONSABILITÉS !

NOTRE FAC N’EST PAS UN COMMISSARIAT !

REFUSONS LES BRUTALITÉS ! DISSOLUTION DU SERVICE DE SÉCURITÉ !

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