Accueil > Nucléaire : Une mise en garde du PS
Brève parue sur Ouest France le 28/10/2008 page 4
Le Parti socialiste par l’intermédiaire de son secrétaire aux Entreprises, Alain Vidales, a mis en garde, hier (27/10/08 !), les pouvoirs publics « contre la tentation de faire tomber dans la sphère privée la gestion du nucléaire », « le projet de rachat extrêmement couteux, par EDF, des centrales nucléaires vieillissantes et désuètes du britannique British Energy met en péril le développement du groupe EDF en France et en Europe » a déclaré M. Vidales. « Après la cession de terrains d’AREVA à SUEZ, dans la vallée du Rhône, ou de l’annonce d’une offre de centrale nucléaire par Total-Suez-Areva aux Émirats arabes unis » ce projet de rachat alerte le PS.
Réactions :
– Nous ne pouvons que nous réjouir de ce sursaut énergétique socialiste, à quelques bémols près, car avec toujours un retard à l’allumage, entre deux motions, les v’là qui nous donnent de nouvelles émotions.
– Si effectivement, et encore à ce jour les Maitres d’Ouvrages du nucléaire français sont encore sous la tutelle de l’État (pour les risques il en vat de même), il n’en est pas moins vrai que les travaux de constructions et en particulier des infrastructures gigantesques en béton sont en réalité réalisées par le secteur privé et cela depuis belle lurette (Bouygues en particulier).
– Areva qui est actuellement le pilote pour la construction de l’EPR Finlandais, et malgré son caractère de société sous tutelle de l’État, ne l’empêche pas d’accuser un retard de plus de deux ans et qui aura pour conséquence de faire augmenter la facture de près de deux milliards d’euros sur les trois prévus initialement !
Facture à la charge du contribuable, sous le libellé : Recherche et développement ! Là est la question ?
– EDF, qui malgré son statut particulier depuis la déréglementation du marché de l’énergie en Europe, signé par un certain Lionel Jospin en présence du président de l’époque M. Chirac à Lisbonne. EDF avec pour principal actionnaire l’État français ne se gène pas le moins du monde pour utiliser les mêmes stratégies que les groupes privés, à savoir le recours et la multiplication d’entreprises sous traitantes pour les travaux de maintenance dans ces centrales nucléaires.
Ces mêmes entreprises qui emploient une multitude d’ouvriers ou techniciens intérimaires et voyageurs itinérants de centrales à centrales.
– Le PS s’inquiète de l’achat par EDF du parc nucléaire vieillissant de British Energy, et il a raison ! Non seulement pour le développement de ce fleuron de l’industrie française en Europe (La Grande Bretagne comme tout le sait ne faisant pas parti de ce continent Européen).
Le PS ne devrait il pas, par la même occasion et le plutôt possible, de ce poser la question déjà mise en évidence par la Cour des Comptes en 2004/2005 sur leur dossier concernant le financement des démantèlements nucléaires français. La CDC qui avait a cette époque détecté un « embryon » de réserves ou provisions pour cet énorme chantier à la charge de l’EDF.
Cet « embryon » estimé par la CDC à valeur de 24 milliards d’euros pour l’ensemble du parc de 58 réacteurs de 900 MW à 1300 MW, sachant que le chantier pilote , cette vitrine du nucléaire en démantèlement nucléaire, exécuté sur le site EL4 de Brennilis en Centre Bretagne est estimé par la CDC à près ½ milliard d’euros !
– La direction financière de EDF déclarait en janvier 2008, lors des vœux de bonne année à la presse pas trop pressée de poser les bonnes questions, M. Camus (sauf erreur directeur financier) déclarait avoir dans ces réserves à démantèlement une somme de 8.7 milliards d’euros ! Et pouvait d’après ses dires, atteindre la capacité financière de 15 milliards d’euros en 2010 ! Soit au bas mot près de 2.5 milliards d’euros/an rien que pour les démantèlements.
Vaste programme aurait dit : Herg Général.
A propos de Brennilis, le Conseil d’Etat a mis à l’arrêt ce chantier pour faute d’information au public et suite a une revendication du réseau Sortir du Nucléaire en particulier de la part des militants de SDN Cornouailles de Quimper.

Légende photo : EL4 Brennilis droit Vivement Lundi et FR3 Ouest
Un film documentaire réalisé par Brigitte Chevet « Brennilis, une centrale qui ne voulait pas s’éteindre » , une coproduction Vivement-Lundi et FR3 Ouest sera diffusé dans le cadre de la série « case de l’oncle Doc » sur le réseau national, ce samedi 8 novembre à 23h 55.