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"On n’est pas des G.O du social",

Publie le samedi 13 juin 2009 par Open-Publishing
3 commentaires

"On n’est pas des G.O du social", a lancé vendredi soir le secrétaire général de Force ouvrière Jean-Claude Mailly à l’adresse de son homologue de la CGT Bernard Thibault, observant que des salariés doutaient de "l’efficacité" des modalités d’action comme celles prévues samedi.

Les syndicats sont "capables" d’infléchir la politique sociale du gouvernement "s’ils choisissent les bonnes modalités d’action", a-t-il expliqué sur France Info. Or, il y a un "problème" : "nous, ça fait un mois à Force ouvrière qu’on explique que des manifs tous les mois, ou tous les mois et demi, ça use les salariés" et qu’il existe "le sentiment que ce n’est pas ce qui fera bouger le gouvernement".

"Je constate (...) qu’il y a une vrai colère sur les questions d’emploi" et de "pouvoir d’achat" mais "qu’ils doutent de l’efficacité de modalités d’action comme demain ou le 26 mai".

Pour Jean-Claude Mailly, "il faudrait" que Bernard Thibault "comprenne que quand on est responsable syndical, on n’est pas des maîtres de cérémonies festives ou manifestives. On n’est pas des G.O (gentils organisateurs) du social".

"L’unité d’action, c’est important, mais à condition qu’on soit bien clairs sur les modalités d’action et qu’on prenne les décisions nécessaires pour que ce soit efficace", a souligné le secrétaire général de FO.

"Si les manifs, ça suffit pas", "est-ce qu’on peut ensemble (...) appeler à une journée de grève ? Ce n’est pas fin juin que l’on peut faire ce genre de choses. Mais si on l’avait fait avant" et "si l’ensemble des syndicats appelait, eh bien, ça pourrait avoir un effet", a jugé Jean-Claude Mailly. "On l’a pas essayé". AP

cr

Messages

  • La dialectique entre la base et le sommet n’est pas aisée. Il n’y a pas si longtemps on entendait un discours qui mettait toute l’inititiative à la base pour déresponsabiliser le sommet de toutes initiative de coordination. Aujourd’hui le sommet reprends enfin l’intitiative mais ne veut pas entendre que les "balades manifestives" amusent la galerie mais ne font pas bouger le patronat et Sarko.

    Chris D

    • Ce samedi, la manif de trop ? C’est ce que semble penser Jean-Claude Mailly, qui fait entendre une note discordante dans le front intersyndical qui avait jusqu’ici tenu bon. « Ce n’est pas un scoop de dire que, pour FO, les manifs à répétition ce n’est pas notre tasse de thé, parce qu’il y a un peu un phénomène d’usure des salariés », confiait le secrétaire général de Force ouvrière, lundi, en sortant de l’Elysée.

      Il venait d’être reçu avec les autres dirigeants des grandes centrales syndicales pour préparer l’intervention de Nicolas Sarkozy devant l’Organisation internationale du travail à Genève, lundi.
      Pression

      La rupture entre FO et les autres va au-delà d’une simple différence d’appréciation sur le niveau de lassitude des troupes. Le 29 mai, la commission exécutive de FO regrettait que l’intersyndicale n’ait pas décidé « une journée de grève franche, avec assemblées générales ». Et, à Marseille ou en Loire-Atlantique, les instances départementales de Force ouvrière ont carrément refusé de participer aux manifestations, qualifiées de « simulacre de journée d’actions ».

      La grève générale ou rien : c’est la position des « durs » de FO. Et elle est largement partagée par nombre de militants de Solidaires (syndicats SUD), de la FSU, et d’une partie de la CGT.

      Les négociateurs de FO avaient vainement tenté de faire entendre leur point de vue lors de la réunion intersyndicale du 4 mai, réclamant que l’on fasse monter la pression sans se contenter de manifestations de rue, surtout un samedi, et qu’un appel à la grève soit lancé. Leurs arguments s’étaient heurtés au refus de la CFDT, de la CFTC, de la CFE-CGC mais aussi de la CGT et de l’Unsa.

      Pour ces syndicats un mouvement de grève dure dans les services publics aurait eu un effet désastreux dans l’opinion publique, qui doit faire face à la crise économique, tandis que les salariés du privé sont en première ligne sur le front de l’emploi.

      « En septembre, 650000 jeunes vont arriver sur le marché du travail. Une partie d’entre eux va grossir encore les rangs des chômeurs. Les milliers de salariés [concernés par] des grands plans sociaux, vont eux aussi se retrouver au chômage à la rentrée », résume François Chérèque.

      Pour le secrétaire général de la CFDT, des mouvements de grève à répétition dans les transports publics ou l’Education nationale n’auraient pas été compris par les jeunes et les salariés du secteur privé directement menacés par le chômage. Manifester un samedi, c’était leur offrir de se joindre au mouvement sans mettre en péril leur emploi. Son collègue président de la CFE-CGC, Bernard Van Craeynest, y voit un autre avantage : « Le patronat ne nous répétera pas que nous sommes en train de paralyser l’économie ! »

      Même la CGT n’est pas dans une logique de bras de fer avec le gouvernement, comme au printemps 2006 contre le contrat première embauche (CPE) ou en décembre 1995. Elle sort de la rhétorique syndicale classique en proposant de « construire une issue à la crise ».
      Décrue

      La courbe de la mobilisation, depuis le 29 janvier, a conforté la CGT dans son choix de jouer la pédagogie plutôt que l’affrontement. La journée du 19 mars, avec plus de 2 millions de personnes dans la rue, avait surpris par son ampleur, mais le 1er mai avait marqué une décrue.

      Cette fois, « il y aura moins de monde, admettait jeudi Bernard Thibault. Mais cela ne signifie pas que le gouvernement pourra dire : "Je suis sorti d’affaire" ». La séquence de printemps se termine. La rentrée sociale se prépare.

      DE LIBERATION

    • Cette fois, « il y aura moins de monde, admettait jeudi Bernard Thibault. Mais cela ne signifie pas que le gouvernement pourra dire : "Je suis sorti d’affaire" ». La séquence de printemps se termine. La rentrée sociale se prépare.

      Et effectivement la séquence suivante c’est qu’on se débarrasse des directions pour unifier de la base au sommet sous contrôle des travailleurs en grandes coordinations. C’est l’organisation qui ne va pas...

      UL, sections syndicales communes, comités de mobilisation unitaires (on appelle ça comme on veut, qui se structurent géographiquement et par entreprise, puis se coordonnent) etc, avec individus, partis associations, etc, tous ceux qui estiment que l’heure est grave et que les demi-mesures ont par trop duré.