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Orthodoxes, identitaires... : Buffet face aux chapelles du PCF
Publie le mercredi 17 décembre 2008 par Open-Publishing10 commentaires
de Christiane Chombeau
Aux nostalgiques ou aux partisans d’une "métamorphose" du parti, les 873 délégués communistes réunis en congrès du 11 au 14 décembre ont donc préféré le "changement dans la continuité" proposé par Marie-George Buffet. Cette dernière devra composer avec les divers courants du parti, et réussir à remobiliser les militants.
68,7% ont adopté sa plate-forme commune qui affirme que le communisme doit rester une "référence fondamentale" du PCF mais dans une "conception neuve". "La voie des transformations du PCF nous apparaît plus féconde que celle de la recherche de la constitution d’un autre parti aux contours incertains" souligne le texte qui prévoit le lancement d’un énième "chantier de transformations novatrices du PCF" et promet à nouveau la création d’une commission nationale pour "impulser un travail de réflexion" sur ces « "transformations".
Un dauphin : le directeur de L’Humanité, Pierre Laurent
Et, c’est à peu près dans la même proportion, 67,7%, que les délégués ont reconduit pour la troisième fois leur première secrétaire à la tête du parti. Du moins de façon provisoire car celle-ci a promis de partir avant la fin de son mandat de trois ans.
Les sceptiques diront qu’elle avait déjà déclaré ne pas vouloir se représenter en 2008, après son score calamiteux de 1,93% à l’élection présidentielle de 2007. Elle explique ce nouveau tour de piste par un souci d’assurer la relève.
Pendant cette période, elle dirigera le parti avec une équipe rajeunie d’une demi-douzaine de personnes, animée par Pierre Laurent, 51 ans. Directeur de l’Humanité où il est entré en 1985 comme journaliste économique, il est le fils de Paul Laurent, dirigeant communiste des années 70, proche de Georges Marchais, et frère de Michel Laurent, membre de la direction sortante.
"On vous avait promis un congrès à feu et à sang, un congrès des fractures ou une oraison funèbre pour notre parti. Vous, les communistes, vous avez préféré l’échange et le débat pour changer le monde", s’est exclamée, visiblement soulagée, la secrétaire nationale fraîchement réélue.
Certes, le climat était plus à l’écoute qu’aux règlements de compte. Mais la forme ne saurait cacher le fond et ce congrès à mis en évidence les difficultés auxquelles le PCF et Marie-George Buffet doivent faire face.
Des militants démobilisés
Bien que confortablement élue, Marie-Georges Buffet n’atteint pas le score de 91% qu’elle avait obtenu au congrès de 2006. Il ne lui a certainement pas échappé qu’un très grand nombre de militants ont boudé la phase préparatoire au congrès et à peine 50,3% ont participé, fin octobre, au vote du texte d’orientation qu’elle présentait et qui a servi de base à la plate-forme commune.
Un désintérêt qui va l’obliger à repartir à la conquête de ses militants en même temps qu’elle devra redonner le goût aux électeurs de revoter PCF.
De même qu’il lui faudra prendre en compte les sensibilités minoritaires qu’elle a obligé à se compter en refusant de les prendre sur sa liste de candidats au conseil national :
- Les "orthodoxes", qui s’agrippent à leur identité communiste et ont pour chef de file l’historien Nicolas Marchand.
- Les "identitaires", proches des premiers avec un zeste de souverainisme, conduits par André Gérin, maire de Vénissieux et député du Rhône.
Fin octobre, Nicolas Marchand avait soutenu la plate-forme commune présentée par Marie-George Buffet. André Gérin avait lui présenté un texte alternatif "Faire vivre et renforcer le PCF" qui avait recueilli 24,03% des voix des militants. Samedi dernier les "orthodoxes" n’ont rassemblés que 5,6% des suffrages sur leur liste, et, les identitaires 10,2%.
La surprise est venue des "transformateurs", partisans d’une "métamorphose" du parti et dont la liste a fait 16,4%. Ces "transformateurs" rassemblent :
- Les Communistes unitaires, représentés par Pierre Zarka, partisans d’une ouverture avec la gauche radicale et qui ont annoncé samedi leur ralliement à la Fédération pour une alternative sociale écologique créée avec les Alternatifs et des écologistes. Une attitude qui pourrait entrainer des sanctions de la part de la direction du PCF
- Les communistes partisans de l’ouverture du PCF à d’autres forces, mais plus proches de la démarche de Die Linke en Allemagne et de Jean-Luc Mélenchon et son Parti de gauche, en France "que de la démarche des Communistes unitaires" précise la secrétaire départementale des Hautes-Pyrénées, Marie-Pierre Vieu.
Un front commun des "nonistes" aux européennes ?
Même les européennes ne seront pas une sinécure pour Marie-George Buffet. La proposition de Front qu’elle a lancé ne fait pas l’unanimité au sein du parti. La fédération du Nord, par exemple, y est hostile. Et comme la plate-forme adoptée au congrès précise que les militants "voteront" sur les listes proposées aux élections européennes, les mois qui viennent risquent d’être joyeux au PCF.
Sans compter que, pour le moment, seul Parti de gauche a répondu favorablement à cette proposition de Front électoral. A la LCR, Alain Krivine, invité au congrès du PCF, ne cache pas qu’il est hostile à "tout accord non programmatique, sans lendemain", et encore plus avec des "alliés de la social-démocratie", autrement dit du PS.
En fait la LCR/NPA lorgne plus du côté de la future Fédération pour mener la bataille des européennes. Cette Fédération dont les Communistes unitaires sont justement partie prenante !
► Rectifié le 17/12 à 17h45. Score des motions présentées. Merci à Jérôme Metellus, responsable de La Riposte qui nous a signalé l’erreur par mail.
Messages
1. Buffet face aux chapelles du PCF, 17 décembre 2008, 18:22
En fait la LCR/NPA lorgne plus du côté de la future Fédération pour mener la bataille des européennes. Cette Fédération dont les Communistes unitaires sont justement partie prenante !
Bon courage à Krivine et Besancenot !...
Non plus franchement, l’union de tous les communistes est la meilleure solution, quand au PG ça me rappelle étrangement Chevènement avec son MDC devenu PR pour finir soutien de Ségolène Royal !...
Mélenchon fut un excellent défenseur du non à la CE, mais de là à faire alliance !...
"Chat échaudé craint l’eau"
1. Buffet face aux chapelles du PCF, 17 décembre 2008, 19:26, par Ben
Ca dépend du Congrès du NPA en Janvier. Mais je crois que l’écrasante majorité du NPA sera sur cette position, dans un contexte de lutte intense à venir : les élections au service des luttes et pas l’inverse.
Mélenchon a fait l’inverse pendant des decennies, c’est à lui de choisir le camp de la lutte ou des strapontins auprès du PS. Le malheur c’est que la direction du PC a déjà choisi..Mais les convulsions du capitalisme vont faire prendre conscience aux vrais militants de la nécessité, pour abattre le capitalisme, de "dépasser" justement les partis qui se veulent "non révolutionnaires", "responsables" et de "gouvernement" !
2. Buffet face aux chapelles du PCF, 17 décembre 2008, 19:27, par PIERRE
Mais ou va le PCF ????c’est la question que je me pose.
Reconduire MGB dans ces fonctions alors qu’elle n’ a réalisée que 1.93 % sans même partir sous les couleurs communiste. Je suis débousolé et je ne sais pas quelle décision prendre ? rester ou partir ?
Pierre 03.
3. Buffet face aux chapelles du PCF, 17 décembre 2008, 19:54
salut Pierre
La réponse est dans ta question, ce n’est pas à toi qui reste communiste de partir, si certains cadres du parti font du vague à l’âme, ils peuvent toujours aller au PS, bref on combat toujours mieux de l’intérieur que de l’extérieur, enfi c’est mon point de vue...
Fraternellement
Bernard
4. Buffet face aux chapelles du PCF, 17 décembre 2008, 20:06
Camarade Ben,
Faire alliance avec Pierre Zarka, MP.Vieille et Cie ( la frange droitière du PCF) ou le PS "c’est blanc bonnet et bonnet blanc".
Personnellement, je continue de croire qu’une alliance de toutes les sensibilités communistes ( hormis ceux cités plus haut) est de loin la meilleure solution.
Fraternellement.
5. Buffet organise sa tendance à la direction du PCF, 18 décembre 2008, 09:15, par Le Rouge-gorge
Des erreurs dans cet article montrent bien une méconnaissance totale du PCF et de sa réalité aujourd’hui :
Ecrire que le texte alternatif "Faire vivre et renforcer le PCF" qui avait recueilli 24,03% des voix des militants et s’étonner que lors du congrès ils aient fondu à 10,2%. Montre une incompétence journalistique manifeste.
Oublier les 15% du texte 2 "Renforcer le PCF, renouer avec le marxisme"et leur non présence au congrès et donc leur absence totale dans la direction de même montre à quel point ce journalisme d’apparence est illusoire.
En fait la logique d’exclusion des militants révolutionnaires tant ceux du texte 2 que ceux du texte 3 pour la montée au congrès a été sévère.
Par contre pour les opportunistes, carriéristes, arrivistes et électoralistes qui n’ont pas soumis leur texte à la base, la montée au congrès malgré leurs propos sur les médias dominants s’est faite sans difficulté, d’ailleurs on en retrouvent encore quelques autres sur la liste MGBiste de la direction, qui élus au CN continueront leur travail de sape.
S’étonner que les liquidateurs dont les métamorphes (qui sont membres de la direction sortante) fassent 16,4%, est donc d’un ridicule avéré.
Aussi je préfère aller chercher l’info ailleurs qu’à rue 89, lire ci-dessous ce qu’écrivent
Une déclaration de la Gauche communiste
( http://www.gauche-communiste.net/ )
16 décembre 2008
Le 34ème Congrès du PCF n’aura pas permis de réelle évolution du texte de la base commune. Les interventions dénotaient parfois d’une déconnexion complète avec les enjeux du moment. La crise du système capitaliste, les attaques contre les acquis sociaux, le démantèlement des services publics, le rôle destructeur de l’Union européenne, la situation internationale... autant de thèmes qui n’ont été traités que de manière superficielle, sans jamais déboucher sur des propositions d’actions ambitieuses.
Au dernier jour du congrès, malgré les discussions menées dans la « commission des candidatures », Marie Georges Buffet et l’équipe dirigeante du PCF ont refusé la constitution d’une liste commune, construite sur une base claire, pour la nouvelle direction du Parti. En rejetant les diverses sensibilités dans la dissidence, elle a voulu conduire la majorité des délégués à faire bloc et ainsi éliminer l’opposition dans le Conseil national du PCF.
Quatre listes ont donc été soumises au vote des délégués au congrès :
la liste homogène de l’équipe sortante, où élus et permanents constituent l’écrasante majorité
une liste conduite par Marie-Pierre Vieu regroupant des communistes « unitaires » et des « huistes », qui prônent le dépassement de la forme parti
une liste conduite par Nicolas Marchand, qui contestait d’avoir été écarté avec d’autres membres de sa sensibilité, du Conseil national malgré leur soutien à la base commune et au texte final du congrès.
une liste conduite par André Gérin à laquelle participait la Gauche communiste, issue des délégués au congrès signataires du texte 3 « Faire vivre et développer le PCF, une exigence de notre temps » qui avait recueilli 25% des suffrages des militants lors du choix de la base commune en octobre
Les résultats du vote des congressistes donnent :
554 voix, soit 67,72 % et 178 élus à la liste conduite par Marie Georges Buffet
134 voix, soit 16,38 % et 29 élus à la liste conduite par Marie-Pierre Vieu
84 voix, soit 10,27 % et 18 élus à la liste conduite par André Gérin
46 voix, soit 5,62 % et 10 élus à la liste conduite par Nicolas Marchand
Ce résultat est le fruit de l’épuration des délégations au congrès, qui n’étaient en rien fidèles au vote des adhérents.
Le nouveau Conseil national aura donc 235 membres. Les 40 % de militants qui s’étaient retrouvés sur des textes d’opposition à la direction sur une base marxiste (le texte 2 de la Riposte et le texte 3) seront représentés par 7,7 % des membres du CN. Curieuse conception de la démocratie et de « l’acceptation de la diversité » dans le Parti.
La Gauche communiste prend acte de l’attitude de la direction du Parti. Elle appelle à s’appuyer sur la masse des adhérents qui, quel qu’ait été leur vote, sont attachés à l’existence et au développement d’un Parti communiste révolutionnaire, visant la rupture avec le système capitaliste aujourd’hui en crise profonde. Elle appelle à ne pas quitter le PCF, à faire vivre la démocratie dans le parti, à développer l’information et l’action contre les effets de la crise dans les cellules et dans les section, et à mener une campagne offensive d’adhésions.
Ce que nous avons fait bouger depuis trois ans est le résultat du travail commun mené en commun avec les camarades des groupes, réseaux, sections et fédérations opposés à la politique menée par l’équipe dirigeante du PCF qui vient de s’auto-reconduire. La Gauche Communiste du PCF travaillera avec tous ceux et toutes celles qui veulent poursuivre cet effort , pour amplifier le travail commun qui seul peut donner une perspectives aux militants qui luttent au quotidien dans leur quartier et/ou leur entreprise.
2. 34ème congrès : Discours de clôture de Marie George Buffet, 17 décembre 2008, 19:39
Chers camarades,
On nous avait promis, un peu comme d’habitude, un Congrès à feu et à sang, le congrès des fractures, ou bien encore une oraison funèbre c’est selon. A tel point que je suis arrivé jeudi avec le ventre noué ; je ne reconnaissais plus mon parti dans les articles que je lisais dans la presse. Eh bien les communistes ont préféré le débat, l’échange, la détermination à changer le monde autour de nous.
Vous avez préféré la modernité de ce combat face à la crise. J’ai entendu de la révolte, de l’envie d’aller au combat face à la droite, des idées pertinentes pour sortir notre pays de la crise. Et honnêtement, si j’osais faire un comparatif avec tout ce que j’entends à la télévision dans les émissions soi-disant politiques, de propositions contre la crise, on peut être fiers de ce que l’on dit.
Et l’on a d’autant plus de raisons d’en être fiers que nous sommes, comme tous les citoyens, concernés en premier chef par cette crise. Comme salariés de l’audiovisuel public ou agents de la Poste, comme ouvriers syndicalistes ou professeurs mobilisés, comme élus aux côtés des populations, nous sommes nous les communistes dans la vie et dans les luttes. C’est ça qui fait notre force et notre ancrage populaire.
Et c’est bien pourquoi nous avons pu entendre, dans nos débats, tous les interrogations, les exigences, les envies que l’on entendu dans notre pays et que partagent les communistes. Et toutes ces paroles, elles ont dit cette recherche permanente des innovations que nous savons nécessaires pour trouver les voies du changement, les voies de la plus grande efficacité possible de notre combat, les voies de grandes victoires futures pour notre peuple !
Il s’agit je crois, comme nous l’avons décidé très majoritairement dans le vote de notre base commune, d’être suffisamment confiant en nos valeurs pour savoir se saisir systématiquement de tous ces progrès qui effleurent dans notre société ; il s’agit d’être toujours du côté de la curiosité, de la créativité, de l’inventivité.
Il s’agit de la même façon d’être suffisamment sûrs de notre engagement pour s’engager pleinement dans les fronts progressistes les plus larges entre toutes celles et ceux qui portent aussi de la résistance et du nouveau, du progrès social, de l’épanouissement humain.
Il n’y avait pas de peur dans ce Congrès, il y avait beaucoup de combativité.
Cette combativité, c’est notre engagement demain à ce qu’au sein du comité de défense de son hôpital de proximité, on parle politique et l’on avance aussi loin que possible sur les réformes nécessaires pour garantir le droit à la santé pour tous et toutes.
Cette combativité, c’est après la rencontre-débat que l’on organise dans son usine sur l’avenir de l’automobile, proposer là encore de tenir ces réunions dans la durée pour là encore avancer, avec tous les ouvriers, les cadres, les élus, les habitants de la région, sur toutes les réponses politiques qu’exige le développement durable de notre industrie ! Cette combativité, c’est notre insistance à faire perdurer le collectif d’enseignants et de parents d’élèves constitué pour sauver cette petite malienne menacée d’expulsion, avec elle ses parents cuisiniers à Paris, pour là encore avancer sur de nouveaux rapports entre la France et l’Afrique, sur la citoyenneté, la conception de la Nation qui est la nôtre, et de ce fait sur toutes les réponses politiques qu’appelle la solidarité d’une classe envers l’une de ses élèves !
C’est la combativité aux côtés des salariés sans papiers, la combativité auprès de ce jeune licencié de Michelin parce qu’il avait osé écrire sur Internet que ses patrons étaient des exploiteurs.
Cette combativité, c’est toujours cette ténacité des militants et militantes féministes à ne pas céder aux haussements d’épaule pour continuer à faire avancer les droits des femmes et notamment aujourd’hui l’arrêt des violences faites aux femmes.
Cette combativité c’est être en permanence aux côtés du peuple palestinien pour son indépendance et sa liberté. Mais c’est aussi être curieux des chemins empruntés par les gouvernements progressistes d’Amérique latine.
Cette combativité, c’est celle de ces jeunes étudiants en IUT venus hier nous dire leur colère, c’est celle de tous ces jeunes vent debout contre la vie qu’on veut leur imposer.
Cette combativité, c’est aussi cette capacité à faire lever le débat sur la société qui pourrait être la nôtre, et de ce fait participer, petit à petit, à la constitution des fronts progressistes les plus larges possibles nécessaires pour au pouvoir aller changer enfin la vie !
Et c’est celle que tous et toutes ensemble, militantes et militants communistes, nous avons décidé de déployer le plus efficacement possible en engageant les transformations de notre parti. Beaucoup a été dit sur cette question des « transformations ». Très majoritairement, nous avons décidé de poursuivre le parti communiste et de le transformer. C’est ce choix démocratique qui fonde aujourd’hui notre travail. C’est ce choix démocratique que nous sommes capables de faire.
J’ai entendu quelque fois dans des interviews que ce parti était incapable de se réformer. Eh bien moi avec vous je fais le pari de notre intelligence collective. Je fais le pari de notre humanisme collectif. Je fais le pari de notre volonté de changer les choses pour dire oui ces transformations nous allons les mener à bien et nous allons les faire tous et toutes ensemble !
Vous avez élu la nouvelle direction de notre parti.
Cette direction a un mandat clair, le texte que vous avez adopté. Je dis aux camarades des autres listes élus au Conseil national : travaillons tous et toutes ensemble, le travail est immense si nous voulons réussir. Vous pouvez compter sur moi pour animer ce travail collectif. Et je le dis, une fois que nous aurons mis en place le comité exécutif et la coordination sous l’impulsion de Pierre Laurent, la nouvelle équipe, une jeune équipe prendra très rapidement les initiatives nécessaires et je ferai tout pour que cette jeune équipe très rapidement puisse être une équipe dirigeante de notre parti.
Nous allons donc engager ce travail pour que, dans la proximité militante et la bataille politique nationale, nos idées heurtent de front le fatalisme ambiant, aiguillent la colère en espoirs de changement, fassent monter une nouvelle conscience de classe à l’image des réalités sociales de notre époque !
C’est au vu de cette détermination que je dirai que ce week end, il y a bien eu un évènement à gauche. Et il s’est déroulé ici, dans cette salle à la Défense. Ici, ce sont les représentants d’un collectif militant de plus de 130 000 hommes et femmes au contact quotidien de millions de nos concitoyens, des hommes et des femmes engagés dans le monde syndical, dans le monde associatif, élus dans de très nombreuses collectivités locales qui se sont réunis. Et ici, ce collectif humain a décidé de se transformer pour, dans la durée, avec le peuple de gauche, ouvrir de grandes perspectives de progrès social et démocratique !
Depuis des années nous dénonçons le système capitaliste. Nous avançons des propositions une visée un projet pour dépasser ce système qui impose ses logiques mortifères à tout ce qui fait notre vie. L’eau, l’air, l’énergie, privatisés ! La culture, l’éducation, la pensée, marchandisés ! Les hommes et femmes dominés et exploités.
On nous dit qu’il n’y a pas d’alternative ; il faudrait moraliser ce système ! Il n’y aurait pas d’alternative à l’explosion des forces productives, la révolution informationnelle, les progrès des sciences et des techniques, et tout ce que cela ouvre pour l’humanité de vie libérée ?
Il n’y aurait pas d’alternative à la place grandissante des savoirs dans notre vie de tous les jours, le développement sans précédent des communications et des échanges, et tout ce que cela ouvre de découvertes, de curiosité, de création pour l’humanité ?
Il n’y aurait pas d’alternative à la mondialisation réalisée et avec elle la conscience croissante du destin commun de toute l’humanité, et tout ce que cela ouvre de partages et de renforcement des relations humaines et entre les peuples ?
Eh bien si ! Nous pensons comme bien d’autres qu’un autre monde est possible. Oui ici nous pensions que la vie de chaque homme et de chaque femme de cette planète peut être sans cesse meilleure. Oui je veux dire ici que chacun d’entre-nous a la possibilité de bien maîtriser tout ce qui fait sa vie et du monde !
Aussi chers camarades, dans chacun de nos gestes, par le travail sur notre projet, par notre présence dans les luttes et dans la gestion, par l’animation de nos campagnes et le parti pris systématique pour l’intervention populaire, nous allons relever le défi de l’alternative au capitalisme. Nous allons, et toute notre direction va travailler en ce sens, nous allons nous engager pleinement dans cette bataille idéologique qui fait de nouveau rage.
Les forces progressistes ont, ces dernières années, perdu la bataille du langage. Et notre peuple, les exploités, les dominés, tous ces hommes et ces femmes ont perdu le droit de nommer les choses par leur nom. Nicolas Sarkozy nous a même volés le travail pour laisser ces copains coquins nous exploiter ! Et aujourd’hui on n’a plus droit de dire chômage technique. Il faut dire activité partielle. Il ne faut plus dire exploitation. Il faut dire création de valeur ! Il ne faut plus dire riches. Il faut dire classes moyennes ! il ne faut plus dire licenciements mais plan social !
Aussi chers camarades, prenons l’engagement, tous ensemble, de regagner la bataille des mots et des luttes utiles à la lutte des classes contemporaine ? Et prenons l’engagement d’oser toujours parler de ce qui fâche, quoi que disent les médias. Osons parler des salaires, de laïcité, du rejet du tout sécuritaire, de notre croyance en la possibilité de réussite de chaque enfant !
Et plus que jamais, soyons partie prenante de tous les mouvements sociaux en cours et à venir. Je pense aux professeurs et à toute la communauté éducative aujourd’hui vent debout, dans l’unité syndicale, face à l’entreprise de démantèlement de l’Education nationale. Je pense au logement et à toute la bataille engagée contre la loi Boutin de dislocation du logement social.
Je pense aux luttes en cours pour les intérimaires virés sans ménagement, à celles contre le chômage technique et les plans de licenciements de toutes ces entreprises prétextant la crise pour continuer la casse de notre outil industriel !
Je pense enfin au combat pour le service public audiovisuel mené par les salariés et relayé aujourd’hui par toute la gauche au Parlement ! Et avec le même esprit nous allons continuer à nous battre à gauche pour constituer les fronts les plus progressistes et les plus larges sur les contenus les plus offensifs qui sont les préludes des grandes victoires populaires !
J’entends que l’horizon est bouché à gauche ! Eh bien ce bouchon, nous allons le dynamiter avec ces espaces de luttes et de débat que l’on aura contribué à faire vivre dans nos villes et nos entreprises, avec ces idées que l’on saura rendre dominantes dans la bataille idéologique, avec notre résolution permanente à dialoguer et à construire avec toute la gauche ! Nous allons le dynamiter pour ouvrir un large front d’espoirs et de possibilités de changement réel !
Aussi chers camarades,
J’ai beaucoup entendu ces quatre jours l’exigence d’un Congrès pour l’action ! Je suis d’accord. Toute la combativité que nous avons montré ce week end, à nous maintenant de la déployer le plus largement possible dans la société.
Nous avons hier participé au soutien du pouvoir d’achat. 40 millions d’euros ont été distribués aux travailleurs de la Défense !
Plus sérieusement, notre campagne « Bourse ou la vie », quand l’on entend la litanie quotidienne des plans sociaux à la télévision, quand l’on sait le choix du gouvernement de laisser les pleins pouvoirs aux banques et aux marchés financiers, eh bien je vous fais la proposition de lui faire franchir une nouvelle étape.
Je vous propose que fin janvier, nous tenions une grande initiative nationale de rassemblement populaire sur tous les sites de production touchés par la crise, les sites industriels, les banques, les pôles d’emplois tertiaires comme ici à la Défense, où chaque jour travaillent plus de 150 000 salariés ! Avec les salariés, avec nos élus, nous pourrons faire bloc, nous pourrons faire nombre pour dire tous ensemble, partout en France, « il n’y a pas de fatalité à la crise » ! Et en parallèle, je vous propose d’être à l’initiative d’une grande campagne de défense des libertés !
Entre les attaques contre le pluralisme dans les médias, la prison à 12 ans et la mise au pas de la justice, le climat de peur entretenu par la droite, la concentration extrême des pouvoirs entre les mains de Nicolas Sarkozy, les chasses aux sans-papiers, l’asphyxie organisée des communes et de la démocratie locale, les restrictions des droits des députés à l’Assemblée nationale, l’abandon du mouvement associatif, la coupe est pleine et vraiment pleine.
C’est notre République qu’ils sont en train d’assassiner ! Et la République, il est hors de question que nous la laissons dépérir sans réagir ! Ce sont nos droits, ce sont nos libertés, ce sont nos formes de vie commune qui sont en jeu !
Alors oui lançons une grande campagne « touche pas à nos libertés » ! Aussi je vous fais une proposition. Je vous fais la proposition de travailler, au plus vite, à un appel pour constituer un large front politique, syndical, associatif, citoyen de défense et de promotion des libertés !
Enfin, chers camarades, cette année sera aussi l’année de l’Europe ! L’Europe que nous voulons ou celle des grands d’Europe qui hier se sont à nouveau retrouvés en sommet européen.
Et ceux-là nous ont encore fait le coup des réconciliations. Le président a encore estimé que son action état historique c’est presque quotidien maintenant. En fait ils ont décidé de continuer l’Europe libérale. Ils ont décidé de forcer les Irlandais à ravaler leur Non au traité de Lisbonne. Ils ont décidé que leur Non, que votre Non ne valait rien ! Ils vont les forcer à revoter. Et comme concession à l’Irlande, ils se sont engagés à ne jamais faire avancer l’Europe pour faire respecter le droit des femmes à l’IVG !
Et pour le reste, rien ne bouge ! Malgré la démonstration faite par la crise de l’échec du modèle économique européen, ils laissent les pleins pouvoirs à la BCE et continuent la concurrence libre et non faussée. Dès hier, nos amis du Sinn Fein sont entrés en campagne contre ce coup d’Etat !
Eh bien nous aussi, soyons en campagne !
C’est pourquoi je vous propose, dans la droite ligne de l’appel voté par le Conseil national le 24 octobre, de porter dès aujourd’hui la volonté de changement qui se nourrit, jour après jour, des puissantes luttes sociales qui se multiplient dans notre pays et sur tout le continent !
Cette volonté de changement, ce sont donc de nouvelles règles du jeu cassant la domination de la finance et des multinationales. C’est un nouveau modèle social européen privilégiant la coopération et l’échange. C’est un engagement ferme pour le développement durable. C’est une réelle démocratisation de l’Europe. C’est une Europe libérée de la tutelle américaine et de l’OTAN et de la guerre, une Europe qui soit un levier pour changer le monde ! Aussi le 4 avril, à Strasbourg, tous ensemble à la manifestation contre les soixante ans de l’alliance atlantique ! Le PCF sera en nombre et se fera entendre !
Et je réitère ici cet appel aux forces politiques et sociales, aux femmes et aux hommes représentatifs des courants politiques progressistes, comme du mouvement syndical, social et associatif, dans toute leur diversité, qui partagent de tels objectifs et se reconnaissent dans cette démarche.
Ensemble, avec nos partenaires de tout le continent, nous pouvons faire ce large front progressiste européen pour faire événement, en juin, et obtenir un score permettant que des députés communistes et des députés partageant cette volonté de transformer l’Europe soient nombreux au Parlement européen.
Enfin, en étant dans ce combat politique, ces luttes et ces campagnes, auprès de tous nos concitoyens, nous pourrons faire vivre le texte d’orientation adopté hier !
A cette fin, je vous propose de lancer au plus tôt une large adresse à tous ces hommes et ces femmes qui sont aujourd’hui et seront demain victimes de la politique de la droite et qui veulent réagir et se battre face à la droite !
Je vous propose une adresse leur ouvrant largement les portes de notre parti, une adresse offensive pour mieux faire connaître nos objectifs, une adresse populaire allant à contre-courant de tous les fatalismes, une adresse ambitieuse faisant part de notre détermination à être d’un nouvel espoir à gauche !
Ces hommes et ces femmes, quelque soit le sens des combats qu’ils mènent à nos côtés, ont leur place dans ce parti, le parti communiste français. Ils y ont leur place pour à nos côtés faire mieux rayonner ses exigences et ses rêves, donner plus de force à son engagement, nourrir plus largement ses luttes et ses combats. Ils y ont leur place pour lui donner une plus grande efficacité, une plus grande influence, un plus grand rayonnement !
Chers camarades,
Nous avons avec ce Congrès ouvert une nouvelle page de notre combat. Nous sommes enfin pleinement entrés dans ce nouveau siècle qui est le nôtre. Nous avons pleinement pris pied dans ce 21ème siècle où fleurissent à nouveau sur la planète ces idées de partages et de commun qui nous sont si chères.
Et c’est bien cela qui nous rassemble. C’est bien cela qui nous unit ! Aussi prenons bien la hauteur que requiert cette nouvelle époque ! Elle dépasse largement tous les tiraillements qui peuvent être les nôtres. Prenons cette hauteur et repartons au combat.
Dans l’enthousiasme, dans la confiance, avec toujours le souci de l’inventivité, avec l’état d’esprit de chercher toujours ce qui nous unit plutôt que ce qui nous divise, avec cette ouverture et cette détermination à rassembler, il y a un autre monde qui nous attend !
Permettez-moi d’ajouter personnellement. Je ressens cet après-midi une immense fierté. Nous avons réussi avec ce Congrès quelque chose de grand. Je pense qu’après toute cette période difficile que nous avons vécu après la présidentielle et les mois qui ont suivi, les communistes ont montré à la fois leur détermination mais aussi leurs immenses qualités humaines. J’ai envie de vous dire simplement merci à vous tous et à vous toutes !
Alors allons-y ! Nous avons tout à y gagner !
1. 34ème congrès : Discours de clôture de Marie George Buffet, 17 décembre 2008, 21:03, par Louis et Auguste
Un PCF qui risque d’avoir bientôt à sa tête des camarades qui mangent dans la main de municipalités PS, sans réel rapport de forces, cassant systématiquement toute chance de nous décoller de la "Gauche plurielle" qui a étouffé notre parti, le rendant injustement complice des politiques de droite du PS aux yeux des travailleurs ?
Un PCF qui risque, comme en Roumanie de nous imposer gentiment un héritier succédant à son père, droit sorti de la chaleur douillette des bureaux ?
C’est cela la force du renouveau du Parti ? Qui sont les conservateurs ? Qui sont les opportunistes qui déploient leurs voiles dans toutes les directions des vents ?
L’Huma n’est plus l’expression des communistes, mais se veut l’expression d’une "gauche" de gouvernement" et il ne marche pas mieux. Et c’est chaque fois qu’on demande aux Communistes de le sauver ?
Un beau congrès disiez-vous, plein de ruses d’apparatchiks à gueules d’anges ?
Tant pis, le monde étant tel qu’il est , on fera avec... mais le plus possible sans, et ce congrès n’aura rien réglé, dommage.
La lutte continue contre toutes les droites.
3. Orthodoxes, identitaires... : Buffet face aux chapelles du PCF, 17 décembre 2008, 22:33, par PEDRO DE L’ANNEE
STALINE AU SECOURS, ILS SONT DE RETOUR !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
4. Orthodoxes, identitaires... : Buffet face aux chapelles du PCF, 18 décembre 2008, 11:20
Des sanctions ?? Meuh non allons donc...
Mme Buffet a un principe : "en politique politicienne, la rancune est une bêtise".
Qui a été sanctionné pour toutes les saloperies faites dites écrites sur elle contre le Parti, pendant la présidentielle hein ? Personne.
alors pas de panique.... c bien d’avoir plusieurs fers au feu.