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Oscar NIEMEYER a un message pour VOUS
Publie le lundi 26 février 2007 par Open-Publishing9 commentaires
Pour tous ceux qui se sont perdus en route...
(...)
"L’Année du Brésil en France connaît un succès sans précédent...
Oscar Niemeyer. Ça ne m’étonne pas ! Si un jour je dois sortir du Brésil, ce sera en France que j’irai ! Le Brésil a toujours été très lié à la France. Les liens sont encore très étroits aujourd’hui.
La littérature française est bien enseignée, très présente dans les écoles brésiliennes. Je me souviens, quand j’étais à Paris, lors de mon exil dû à la dictature fasciste en 1964, j’ai été surpris du bon accueil d’André Malraux, il a toujours eu beaucoup d’estime pour moi : " J’ai placé votre architecture dans mon musée imaginaire, là où je garde tout ce que j’ai vu et aimé dans le monde. " Il a trouvé la solution pour que je puisse travailler en France, comme un architecte français.
C’est ainsi que pendant mes séjours en France, j’ai pu réaliser la maison de la culture au Havre, la bourse du travail à Bobigny, le siège du PCF à Paris, et le siège du journal l’Humanité à Saint-Denis qui, me dit-on, sont très visités. Ce dont je suis heureux et fier. Je dis souvent, au Brésil : les meilleures personnes que j’ai connues dans la vie, ce sont les camarades communistes français ; ils ne veulent rien pour eux, changer le monde pour tous est leur but.
C’est formidable, non ?
Votre engagement de communiste... est-il toujours le même ?
Oscar Niemeyer. Je suis content, je suis toujours sur le même chemin. Je suis sorti de l’école, et ma famille était une famille bourgeoise.
Mon grand-père était ministre de la Cour suprême du Brésil. J’ai compris immédiatement qu’il fallait changer les choses. Le chemin, c’est le Parti communiste. Je suis entré au Parti et j’y suis resté jusqu’à aujourd’hui, en suivant tous les moments, bons ou mauvais, que la vie impose.
Quand je parle d’architecture, j’ai l’habitude de dire que la vie est plus importante que l’architecture, l’architecture ne change rien, la vie peut changer les choses bien plus que l’architecture. Je pense et je le dis constamment aux collègues, aux étudiants, qu’il n’est pas suffisant de sortir de l’école pour être un bon architecte. Il faut connaître avant tout la vie des hommes, leur misère, leur souffrance pour faire vraiment de l’architecture, pour créer.
Le principal, c’est être un homme qui arrive à comprendre la vie, et il faut comprendre qu’il est important de changer le monde. Nous cherchons une cohérence. Tous les mardis, se tiennent dans mon bureau des rencontres avec des étudiants, des intellectuels, des scientifiques, des gens de lettres. Nous échangeons des réflexions philosophiques, des réflexions sur la politique, sur le monde, nous voulons comprendre la vie, changer la vie, changer l’être humain.
Pourtant, dans un premier temps, je suis pessimiste : je pense que l’être humain a très peu de perspective, mais qu’il faut vivre honnêtement, vivre la main dans la main. Après, dans un second temps, je comprends qu’il faut être moins pessimiste et un peu plus réaliste.
Il faut comprendre que la vie est implacable pour le peuple, chacun arrive avec sa petite histoire. Il y a trop d’injustices. Mais l’engagement avec le Parti communiste permet l’espoir, permet la solidarité, permet le combat commun pour un monde meilleur."(...)
Messages
1. Oscar NIEMEYER a un message pour VOUS, 26 février 2007, 23:14
Juliette ,
tu t’étonnais qu’il puisse y avoir tant de choses paradoxales en nous les communistes , sur un autre fil , cet entretien d’oscar (qui ne vit pas entouré que de canailles ) t’apporte un petit bout de la réponse , nous avons choisi un chemin , nous sommes tous trés différents les uns des autres , mais nous avons aussi , tant de points communs .
Parce que nous avons voulu changer les choses et les etres , nous avons fait le meilleur et aussi le pire , comme disait Aragon à Néruda , Pablo , mon ami qu’avons nous permis ?
claude de Toulouse .
1. Oscar NIEMEYER a un message pour VOUS, 27 février 2007, 09:34
"Nous avons fait le meilleur et permis le pire....oui mais comment oublier que pendant qu’Aragon chantait thorez ,maiakowsky se suicidait et qu’aragon feint de ne rien comprendre au pourqoui ?
Comment oublier que déja alors qu’il était minuit dans le siecle,d’autres se levérent courageusement pour sauver cette idée ;le communisme ,et cela contre justement Aragon .
Aragon écrit superbement ,mais est ce à lui se se donner indulgence ?
2. Oscar NIEMEYER a un message pour VOUS, 27 février 2007, 10:14
""Le drame il faut savoir y tenir sa partie et même qu’une voix se taise Sachez-le toujours le chœur profond reprend la phrase interrompue Du moment que jusqu’au bout de lui-même Le chanteur a fait ce qu’il a pu Qu’importe si chemin faisant vous allez m’abandonner comme une hypothèse ""
3. Oscar NIEMEYER a un message pour VOUS, 27 février 2007, 10:15
""Bien sûr bien sûr vous me direz que c’est toujours comme cela mais justement Songez à tous ceux qui mirent leurs doigts vivants leurs mains de chair dans l’engrenage Pour que cela change et songez à ceux qui ne discutaient même pas leur cage Est-ce qu’on peut avoir le droit au désespoir le droit de s’arrêter un moment ""
2. Oscar NIEMEYER a un message pour VOUS, 26 février 2007, 23:22
Epilogue
Louis Aragon .
""
La vie aura passé comme un grand château triste que tous les vents traversent
Les courants d’air claquent les portes et pourtant aucune chambre n’est fermée
Il s’y assied des inconnus pauvres et las qui sait pourquoi certains armés
Les herbes ont poussé dans les fossés si bien qu’on n’en peut plus baisser la herse
Quand j’étais jeune on me racontait que bientôt viendrait la victoire des anges
Ah comme j’y ai cru comme j’y ai cru puis voilà que je suis devenu vieux
Le temps des jeunes gens leur est une mèche toujours retombant dans les yeux
Et ce qu’il en reste aux vieillards est trop lourd et trop court que pour eux le vent change
J’écrirai ces vers à bras grands ouverts qu’on sente mon cœur quatre fois y battre
Quitte à en mourir je dépasserai ma gorge et ma voix mon souffle et mon chant
Je suis le faucheur ivre de faucher qu’on voit dévaster sa vie et son champ
Et tout haletant du temps qu’il y perd qui bat et rebat sa faux comme plâtre
Je vois tout ce que vous avez devant vous de malheur de sang de lassitude
Vous n’aurez rien appris de nos illusions rien de nos faux pas compris
Nous ne vous aurons à rien servi vous devrez à votre tour payer le prix
Je vois se plier votre épaule A votre front je vois le pli des habitudes
Bien sûr bien sûr vous me direz que c’est toujours comme cela mais justement
Songez à tous ceux qui mirent leurs doigts vivants leurs mains de chair dans l’engrenage
Pour que cela change et songez à ceux qui ne discutaient même pas leur cage
Est-ce qu’on peut avoir le droit au désespoir le droit de s’arrêter un moment
J’écrirai ces vers à bras grands ouverts qu’on sente mon cœur quatre fois y battre
Quitte à en mourir je dépasserai ma gorge et ma voix mon souffle et mon chant
Je suis le faucheur ivre de faucher qu’on voit dévaster sa vie et son champ
Et tout haletant du temps qu’il y perd qui bat et rebat sa faux comme plâtre
Songez qu’on arrête jamais de se battre et qu’avoir vaincu n’est trois fois rien
Et que tout est remis en cause du moment que l’homme de l’homme est comptable
Nous avons vu faire de grandes choses mais il y en eut d’épouvantables
Car il n’est pas toujours facile de savoir où est le mal où est le bien
Et vienne un jour quand vous aurez sur vous le soleil insensé de la victoire
Rappelez-vous que nous avons aussi connu cela que d’autres sont montés
Arracher le drapeau de servitude à l’Acropole et qu’on les a jetés
Eux et leur gloire encore haletants dans la fosse commune de l’histoire
J’écrirai ces vers à bras grands ouverts qu’on sente mon cœur quatre fois y battre
Quitte à en mourir je dépasserai ma gorge et ma voix mon souffle et mon chant
Je suis le faucheur ivre de faucher qu’on voit dévaster sa vie et son champ
Et tout haletant du temps qu’il y perd qui bat et rebat sa faux comme plâtre
Je ne dis pas cela pour démoraliser Il faut regarder le néant
En face pour savoir en triompher Le chant n’est pas moins beau quand il décline
Il faut savoir ailleurs l’entendre qui renaît comme l’écho dans les collines
Nous ne sommes pas seuls au monde à chanter et le drame est l’ensemble des chants
Le drame il faut savoir y tenir sa partie et même qu’une voix se taise
Sachez-le toujours le chœur profond reprend la phrase interrompue
Du moment que jusqu’au bout de lui-même Le chanteur a fait ce qu’il a pu
Qu’importe si chemin faisant vous allez m’abandonner comme une hypothèse
J’écrirai ces vers à bras grands ouverts qu’on sente mon cœur quatre fois y battre
Quitte à en mourir je dépasserai ma gorge et ma voix mon souffle et mon chant
Je suis le faucheur ivre de faucher qu’on voit dévaster sa vie et son champ
Et tout haletant du temps qu’il y perd qui bat et rebat sa faux comme plâtre
1. Oscar NIEMEYER a un message pour VOUS, 26 février 2007, 23:57
Merci Claude, c’est un très beau texte. Je dirai qu’à chaque fois qu’un enfant naît, tout est à recommencer, c’est-à-dire le combat contre l’obscurantisme, l’ignorance, l’égoïsme, tous ces éléments qui tuent notre humanité. Juliette
3. Oscar NIEMEYER a un message pour VOUS, 28 février 2007, 10:47
NIEMEYER...
... le seul Oscar qui compte vraiment !
NOSE
1. Oscar NIEMEYER a un message pour VOUS, 28 février 2007, 10:50
IL A RENDU BEAU LE BÉTON...
... et montré par là que ce qui compte en architecture, comme en toute chose, ce n’est pas le matériau en lui-même, mais le regard qu’on porte sur l’homme en général !
NOSE DE CHAMPAGNE
2. Oscar NIEMEYER a un message pour VOUS, 1er mars 2007, 14:59
OU il a démontré que le béton c’était comme de la pate à modeler. Et au delà de ses réalisations, il démontre que la quête du beau, du sublime, du lien entre le temporel et cet autre chose, habite l’homme... A chacun de trouver sa voie. J