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Où est allé l’« argent noir » du patronat ?
Publie le mercredi 16 avril 2008 par Open-Publishing4 commentaires
mercredi 16 avril 2008
Où est allé l’« argent noir » du patronat ?
C’est aujourd’hui que Denis Gautier-Sauvagnac, l’ancien président de l’Union des industries et des métiers de la métallurgie, est convoqué chez le juge d’instruction dans l’affaire de l’UIMM. L’enquête doit déterminer ce qui se cache derrière la fameuse « fluidification des relations sociales ».
La première piste c’est celle du financement des syndicats. Seuls quelques témoins acceptent de lever un coin du voile, comme Jean-Claude Duret, entendu par les enquêteurs. Le 28 juillet 98, ce délégué CTFC chez Thomson participe à une réunion au siège de l’UIMM, avec tous les syndicats. Le patronat souhaite alors revoir à la baisse la convention collective des cadres. Jean-Claude Duret n’est pas d’accord, il claque la porte, quand : surprise… (interview). Jean-Claude Duret sera écarté des réunions suivantes et lâché par son propre syndicat.
L’autre piste, c’est celle du financement politique. Roland Muzeau est député communiste des Hauts-de-Seine, ancien sénateur, et il se souvient parfaitement du « lobbying » très actif de l’UIMM, en octobre 2004, au Sénat, avec toute une batterie d’amendements pour modifier notamment le licenciement économique - des amendements remis par un collaborateur de Denis-Gautier Sauvagnac (interview).
Comme l’épisode est rendu public, ces amendements sont finalement retirés. A l’époque, ils ont été défendus par des parlementaires de l’UMP et du RDSE, le Rassemblement démocratique social européen.
Ces pratiques ne datent pas d’hier. C’est ce que confirme l’ancien ministre gaulliste, Jean Charbonnel, ex-président de la Commission des finances à l’Assemblée, au début des années 70. Lui aussi a été témoin d’étranges pratiques (interview).
Des « amendements sous influence », mais aussi un financement du patronat vers les partis politiques, y compris à gauche, comme le révèle aujourd’hui le même Jean Charbonnel, ministre de l’Industrie de 72 à 74.
C’est François Ceyrac qui dirige alors le CNPF (Conseil national du patronat français) et l’UIMM (interview).
Rappelons qu’à l’époque, aucune loi n’encadrait le financement politique. Cette stratégie d’influence du patronat ne se borne pas à la sphère syndicale ou politique, comme le montre, par exemple, ce colloque organisé en octobre 96, au Mont-Saint-Michel, un partenariat entre l’UIMM, le rectorat de Caen et l’enseignement catholique. Un séminaire de 4 jours consacré à l’orientation scolaire, l’occasion de faire passer quelques messages sur l’entreprise et l’apprentissage, en présence de Dominique de Calan, le délégué général adjoint de l’UIMM, aujourd’hui mis en examen. Georgette Hamonou, professeur de français, est venue en curieuse à ce colloque, au standing plutôt élevé (interview).
Qui a payé un tel séminaire ? Les responsables du rectorat de l’époque expliquent, un peu embarrassés, avoir uniquement pris en charge le transport. Quant au président de l’UIMM de l’époque, il assure ne pas s’en souvenir, tout en précisant, que l’UIMM avait vocation à financer « une part non négligeable » d’un tel colloque.
Une enquête de Benoît Collombat.
http://www.radiofrance.fr/franceinter/chro/reporter/index.php?id=66708
Même les écoles privées catholiques ont été arrosées par l’argent de l’UIMM !
Messages
1. Où est allé l’« argent noir » du patronat ?, 17 avril 2008, 09:49, par momo11
Il est grand temps de connaitre tous les noms et appartenances,politique,syndicale ou autres des "fluidifiés du patronat.Nous comprendrons ainsi l’immobilisme de certains face a la casse sociale actuelle.
Réclamons haut et fort que la justice assume son role et tant pis si cela fait mal !momo11
1. Où est allé l’« argent noir » du patronat ?, 17 avril 2008, 12:18
Faut pas rêver quand même, c’est surtout les patrons et les assos de droite qui ont reçu de l’argent de l’UIMM. Même les écoles catholiques ! Il peut parler de morale après ça, le Sarko. Qui peut encore le croire, lui qui ment 24 h/24 h, même la tête sur l’oreiller.
Ce qui est inquiétant c’est quand la part des écoles privées sera plus grande que celle du public. On assistera à pas mal de dérives, d’orientations pour mettre au service de la grande finance nos enfants. D’ailleurs, il y a un exemple incroyable venant des USA, où l’on pratique dans certaines écoles privées la récompense par de l’argent, pour les préparer à la finance disent les profs. Etonnant que personne ne rebondisse sur cet exemple inquiétant, passé au moins 2 fois aux infos.
2. Où est allé l’« argent noir » du patronat ?, 17 avril 2008, 12:23, par AZF10H18
Avec un juge du pôle financier, Roger le Loire, complice avec quelques experts médicaux de Toulouse du faux-suicide du juge Borrel à Djibouti, complice d’une affaire déjugée tout récemment touchant un dossier US de la SNPE-Toulouse de 2001, vous n’avez aucune chance de savoir la vérité...
pour les affaires d’Etat, il faut aussi calibrer tout spécialement les juges nouvellement nommés au pôle financier. Ce n’est pas un juge du type Tiel ou Eva Joly qui a été choisi mais bien un homme qui a fait obligé Mme Borrel à lutter depuis 1995 !
Alors vous pouvez toujours rêver à propos de la rupture de l’étonnante impunité de M. Gautier-Sauvagnac !
3. Où est allé l’« argent noir » du patronat ?, 17 avril 2008, 13:05
Peu importe, je sais que l’UIMM ne peut pas tout contrôler, il y a de nombreux témoins anonymes qui peuvent parler individuellement ou collectivement selon leur degré d’honnêteté ou d’implication. Vu le contexte comme vous le décrivez, ce genre de témoignage sera de toutes façons bien reçu dans la population. Cette prof du privé "catho" a eu l’honnêteté de témoigner à visage découvert pour montrer les dérives liées à l’intrusion de l’entreprise ou de ses représentants syndicaux patronaux (UIMM) dans l’école privée, ou comment manipuler toute la communauté éducative à des fins politico-financières. Depuis le temps que la gauche et notamment les communistes dénoncent cette dérive dans les écoles et à l’université, ce témoignage arrive à point nommé.