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PAS DE TRI PARMI LES SANS-PAPIERS

Publie le jeudi 26 octobre 2006 par Open-Publishing

PAS DE TRI PARMI LES SANS-PAPIERS

DES ENFANTS ARRÊTÉS AU SEIN MÊME DE L’ÉCOLE, des familles cachées par leurs voisins... A Aubervilliers, après une descente de police dans un atelier, un travailleur tombe du toit en prenant la fuite dans la cour même de l’école...
le tout faisant suite aux images de files d’attente des familles devant les préfectures cet été. Pourtant, la chasse aux sans papiers a bien commencé depuis plusieurs années déjà. Rappelons-nous les 23.000 reconduites à la frontière de l’année dernière, dont Sarkozy n’était pas peu fier. L’Etat a ainsi initié la fabrication massive de sans-papiers par le durcissement de la
législation : l’immigrant légal d’hier devenant un immigrant clandestin aujourd’hui. La politique du gouvernement n’a pas changé de direction. Elle a juste continué un peu plus loin son chemin, profitant de la relative apathie de la société française (voire de la sympathie d’une partie d’elle) qui ne lui permettait sans doute pas de prévoir l’ampleur des réactions actuelles.

DES RÉSISTANCES LOCALES À LA CHASSE AUX CLANDESTINS
LA CLASSE POLITIQUE DANS SON ENSEMBLE, avec la complicité des médias, désigne les travailleur-se-s immigré-e-s arrêtés pour être expulsés comme des « clandestins », autant dire voyous ou délinquants. L’immigration est traitée comme un problème économique et statistique et non pas comme une question humaine. En réduisant les immigrés ayant des problèmes administratifs à des statistiques, le pouvoir leur a retiré leur qualité d’être humain. Mais à ne voir que des statistiques, des objets économiques et de la marchandise électorale, le gouvernement en a oublié une réalité simple : quand « le chiffre à atteindre » se trouve passer par le copain de votre fils ou la voisine qui rentre de l’école avec vous, derrière la statistique apparaît un être humain. La politique de répression des immigrés tacitement acceptée jusque-là apparaît pour ce qu’elle est : une politique inhumaine. Depuis les mots d’un premier Ministre socialiste, il y a vingt ans, xpliquant
que « la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde » jusqu’à aujourd’hui où la police arrache des enfants à la maternelle pour les expédier en avion, la traque devient toujours plus forte et plus fine. Les dernières propositions de Sarkozy s’attaquent désormais au regroupement familial. On pourrait croire qu’il s’agit d’empêcher un étranger de faire venir sa famille : pas du tout, ça, c’est déjà fait depuis longtemps. Nous sommes déjà à l’étape d’après : empêcher les familles franco-étrangères de s’installer en France. L’étranger est alors traqué au coeur même de la République, dans les écoles.

DES PAPIERS POUR TOUTES ET TOUS
LA REVENDICATION « DES PAPIERS POUR TOUS » prend alors tout son sens, bien qu’elle apparaisse irréaliste ou
dangereuse à la majorité des militants qui luttent contre les expulsions de familles. Pourtant, l’irréalisme est bien de croire qu’on peut pourchasser des « clandestins » en épargnant les familles. Les clandestins ne sont jamais isolés. Ils ont tous une histoire, des attaches, sont venus pour se construire une vie, donc une famille. En même temps que se massifie la fabrication de clandestins par des lois toujours plus dures, que s’aggrave la chasse aux sans-papiers, s’est glissé un discours sur des populations qui seraient inassimilables. Et c’est maintenant des enfants français de ces immigrés dont on veut se débarrasser. En même temps que l’on traque les sans-papiers, en même temps que le pays proclame son hostilité aux étrangers, on se met à traquer la part d’étranger qui sommeille dans la majorité des citoyens français. Est aujourd’hui désigné
comme bouc émissaire le « jeune sauvageon des banlieues » comme autrefois ses aieux étaient désignés comme « sauvages » (bons ou mauvais) à civiliser, et surtout à exploiter. Cette stigmatisation comme « jeunes de banlieue », « jeunes issus de l’immigration », sousentendu en échec scolaire, sur le chemin de la délinquance ou encore candidats potentiels à l’islamisme ouvre la voie à la même gestion statistique et policière que la gestion de l’immigration.

C’est dès le départ qu’il faut s’opposer à cette logique infernale, dès les premiers mots, en refusant de qualifier de célibataire un père de famille dont les siens sont restés au pays, en refusant de qualifier de clandestin un exploité qui a des soucis administratifs, en refusant de hurler avec les loups sur des jeunes sans repères sans même les connaître. Parce que, quand on commence à assimiler une population à un problème, les logiques répressives, d’exclusion suivent toujours.

Nos revendications sont peut-être, sûrement même, maximalistes et utopistes, mais ce qui est irréaliste, c’est de soutenir
que ce système peut être humain.
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