PASQUA MIS EN EXAMEN

PARIS (Reuters) - L’ancien ministre de l’Intérieur Charles Pasqua a été mis en examen pour "trafic d’influence" dans l’enquête sur le programme de l’Onu "pétrole contre nourriture", dit-on de source judiciaire.

Le sénateur des Hauts-de-Seine a lui-même annoncé dans un communiqué cette mesure, notifiée mercredi à Paris par le juge d’instruction Philippe Courroye.

Il a dit son intention de déposer un recours en annulation de la mise en examen devant la chambre de l’instruction de Paris, estimant qu’il "ne peut être directement incriminé" et rappelant qu’il avait déposé plainte pour "usurpation d’identité".

C’est la septième mise en examen de Charles Pasqua, 78 ans, dans des affaires financières. Il s’est déclaré à chaque fois innocent en dénonçant des manoeuvres politiques.

Pour ce nouveau dossier, le juge Courroye se fonde sur une liste de bénéficiaires présumés des largesses du régime de Saddam Hussein, saisie dans les archives officielles irakiennes et publiée dans un rapport de l’Onu sur l’affaire.

A en croire cette liste, Charles Pasqua aurait perçu l’équivalent de plus de dix millions de barils en 1999 sous forme de "coupons" pétroliers ou droits de tirage, revendus ensuite à des sociétés habilitées à extraire le brut irakien.

Le programme "pétrole contre nourriture", commencé en 1996 et terminé en 2003, était censé soulager les privations subies par le peuple irakien en raison de l’embargo imposé à l’Irak après la première guerre du Golfe, en 1990.

Il aurait servi à de vastes opérations de corruption, et le régime de Saddam Hussein aurait mis à profit la possibilité de vendre une partie de son pétrole pour rémunérer des personnalités dans le monde entier.