PETROLE : enquete sur la speculation

PETROLE : enquete sur la speculation

Commodity Futures Trading Commission (CFTC) , le surveillant américain a lancé une enquête sur le rôle des spéculateurs.

Vitol, soupçonné de spéculation sur le brut

Lundi 25 août 2008

Ram Etwareea

NEGOCE. Le groupe genevois aurait été reclassé dans la catégorie « financière » aux Etats-Unis.

Vitol, société de négoce de produits pétroliers basée à Genève, a-t-elle manipulé le marché et, par conséquent, fait grimper artificiellement les cours ? D’après le Wall Street Journal (WSJ) du 20 août, la Commodity Futures Trading Commission (CFTC) vient de la reclasser dans la catégorie « non commerciale », c’est-à-dire qu’elle prendrait des positions spéculatives sur le marché.
Alertée par la récente forte hausse des prix pétroliers, le surveillant américain a lancé une enquête sur le rôle des spéculateurs.

Les conclusions seront connues en septembre. Le baril a effectivement passé de près de 100 dollars en janvier à 145 dollars fin juin. La CFCT affirme que 50% des échanges de titres ont été effectués par des sociétés financières.
Interrogé par Le Temps, Vitol ne confirme pas le reclassement et renvoie à la CFCT. La société reconnaît tout de même qu’elle a été sollicitée par l’institution de surveillance cet été. Elle a tenu à démentir certaines informations parues notamment dans la presse américaine, selon lesquelles elle aurait acheté de grandes quantités de brut à des moments précis, poussant les cours vers le haut. Un exemple : le Washington Post de vendredi a affirmé que Vitol a signé des contrats sur 57 millions de barils le 6 juin dernier. Les cours avaient explosé de 11 dollars de baril ce jour-là. Le groupe jure qu’il n’a pris des positions courtes que sur 11 millions de barils. Vitol insiste sur le fait qu’elle n’est pas un spéculateur, mais que ses activités (forage, raffinage, transport) portent sur des produits physiques.

Mais le WSJcroit savoir que Vitol est spécialement active dans le négoce cette année et qu’elle a recruté de nombreux traders. Fondée en 1966, la société traite 200 millions de tonnes de brut par an. Son chiffre d’affaires pour 2007 était de 207 milliards de dollars et ses revenus se montaient à 100 milliards, selon son site internet.

http://www.letemps.ch/template/economie.asp?page=9&article=238228