Accueil > PIP

PIP

par P.G

Publie le lundi 9 janvier 2012 par P.G - Open-Publishing
3 commentaires

Portfolio

Messages

  • PIP - A propos de l’apologie des "petits seins" : Voir la femme mais aussi l’être humain.

    Le regard masculin entre reconnaissance et violence.

    Comme suite à l’affaire des implants PIP une publicité vidéo qui fait l’apologie des "petits seins" souligne notamment le fait que les hommes en ce cas vous regardent plus dans les yeux que "plus bas". Ce point mérite discussion. Deux débats sont à développer : la question éthique et celle de la taille des seins.

    On trouve ici la présupposition courante qu’en quelque sorte avec des petits seins chez la femme, l’homme (de façon trop générale) voient alors plus l’être humain générique que l’être humain sexué ie la femme. Outre la présupposition sur l’effet de la taille des seins, une question éthique et sociale apparait donc : ce serait moindrement vertueux ou moral de voir la femme (sexuée) que l’être humain. Une perspective émancipatrice soutien cette position mais sans en faire un absolu rigide. "Dogmatiser" cette position reviendrait en effet à défendre une position excessive et peu raisonnable.

    Cette position maximaliste incite en effet à des comportements excessifs et rigides de type interdiction plutôt qu’à des comportements souples et adaptés de type contrôle et donc autorisation mesurée, en équilibration. Pour un homme raisonnable qui ne veut ni ignorer ni dévaloriser son attirance hétérosexuelle ni en sens inverse lui laisser libre court au risque de l’oppression sexiste il s’agira d’adopter une attitude faite d’équilibre en fonction du contexte . Il s’agira d’éviter certes l’oppression sexiste dans un cas - regarder explicitement la femme de la tête au pied par exemple - mais aussi la dictature rigide d’un surmoi trop répressif qui fait barrage à tout regard même bref dans le moindre décolleté que les seins soient petits, moyens ou gros.

    1) L’affirmation à propos de la taille des seins suscite à mon sens une triple critique.

     D’abord une telle apologie des petits seins est discriminatoire à l’encontre des femmes ayant des seins plus gros et ce quelque soit la taille. Et là ce n’est pas seulement une position abstraite. C’est aussi et surtout en fonction d’un phénomène social contemporain. En effet il arrive de voir parfois des manifestations publiques (dans la rue) de femmes seins nus mais elles ont alors quasiment toutes des petits seins. Pour confirmer ce point de vue répressif de la société, on a vu il y a peu un maire d’une ville du nord-est de la France interdire un buste de Marianne (1) au motif que les seins étaient trop gros.

     Ensuite, tout cela laisse accroire, on l’aura compris, que les petits seins sont neutres pour les hommes et inoffensifs pour les femmes et la société mais pas les plus gros. C’est faux. Mais cela plaide insidieusement pour une sorte de "burqatitude" laïque pour les femmes à gros seins ! Faut-il vraiment en rire !

     Enfin, cette apologie laisse entendre que les hommes sont aisément des "obsédés sexuels" - terme flou qui tend à incriminer largement - incapables de se réfréner et que les femmes doivent en conséquence se cacher. Ne voit-on pas la différence entre "mouiller un oeil" dans un décolleté sans que cela entraine par ailleurs une déconsidération ou un manque de respect et rester mater une femme en permanence ? Entre le tout ou rien il y a un juste milieu raisonnable.

    2) La question éthique et celle de l’oppression sexiste est plus importante.

    Au-delà cette apologie signale une difficulté chez certains hommes (pas tous) à gérer de façon souple un double regard : d’une part celui qui voit la femme sexuée (cf l’œil sur le décolleté) et d’autre part celui vers l’être humain (le "dans les yeux"). A dire vrai, un homme raisonnable, au moi souple et équilibré, ne dira jamais qu’il ne regarde jamais un décolleté et ce quelque soit la taille des seins. Car il ne voit point de dangereux Satan dans un "soutif" ! Même si l’œil peut briller un instant. Pour autant il n’entendra pas abuser et gêner . Scrupulum : c’est le petit cailloux qui gêne dans la chaussure et qui incline à se poser la question de l’autre. Ici la femme.

    Il est alors question d’appréciation, de dosage et d’empathie. Il s’agit bien d’être mesuré, d’être attentif à un équilibre, à une modération. Il dira alors deux choses : il n’entend pas rester les yeux dans le dit soutif (ce qui suppose d’y avoir jeter un œil), il n’entend pas avoir un comportement oppressif. Nul n’est parfait. Si le regard s’est trop attendri aux creux des seins et que Madame a ajusté son décolleté pour vous le signifier alors il ne vous reste plus alors - si c’est possible - qu’à lui témoigner subtilement votre respect humain et votre considération . Elle saura bien alors si elle a affaire à un macho ou à un comportement sans conséquence blâmable.

    Les psychorigides versus "surmoi" ou versus "çà"

    A ce stade remarquons pour terminer que deux sortes d’individu au surmoi fort fulminent lorsqu’un homme lorgne très ponctuellement sur un décolleté : certaines féministes (rares) mais surtout les "obsédés de Dieu". Il est vrai qu’il y a des "DSK" qui ont la malsaine habitude de vous jauger des pieds à la tête pour bien enregistrer vos formes. Là le féminisme s’impose. Mais hors de ce cas, pas rare, on trouve aussi des hommes qui peuvent certes « s’attendrir » un bref instant sur un décolleté mais qui n’y restent pas collé.

    Christian Delarue

    1) Ordre moral réactionnaire : Seins de la Marianne du nord : que des petits ! Rien ne doit dépasser !

    http://blogs.mediapart.fr/blog/christian-delarue/060411/ordre-moral-reactionnaire-seins-de-la-marianne-du-nord-que-des-pe

  • Sans parler de tous ces "faux culs" de l’Union des Mauvais Péteurs !