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PLUS JAMAIS QUOI ?

Publie le jeudi 27 janvier 2005 par Open-Publishing
4 commentaires

PLUS JAMAIS QUOI ?

Sans pour autant vouloir relativiser la barbarie nazie, on est bien obligé de se poser quelques questions quant à l’attitude d’une certain nombre de personnalités qui n’hésitent pas à donner des leçons d’humanisme et qui de ce fait salissent la cause qu’elles ont la prétention de défendre.

Monsieur POUTINE a-t-il essuyé ses mains pleines de sang tchétchène avant de se saisir du micro qui était mis à sa disposition à l’occasion du 60e anniversaire de la libération du camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau ?. Le président d’Israël a-t-il lui aussi fait disparaître les traces de sang palestinien qui macule ses mains ? Mis à part ce « détail », que les télévisions du monde n’ont pas montré, leur présence aux cérémonies étaient empreints d’une grande dignité et de grandeur d’âme. Merci pour les victimes de la barbarie nazie.

Mais qui parlera pour les victimes de leur propre barbarie ?

Que diront leurs successeurs dans 60 ans... à Grosny et à Jenine.

Messages

  • Les discours hypocrites de ceux qui nous dirigent (Chirac compris). C’est sur eux que doivent aussi se tourner nos regards plein de honte pour un passé ignoble et pour un présent lamentable.

  • La liste des génocides n’est plus qu’une longue lithanie tragique. Mais celui qui fait le plus de victimes dans le plus grand silence et la plus totale indifférence c’est le génocide des pauvres perpétré actuellement partout sur la planète au nom d’un certain réalisme économique.

    L’Afrique ne meurt pas du soleil, des maladies ou des guerres. L’Afrique meurt de la dette que nous alourdissons chaque année des intérêts alors que dans le même temps nous pillons sans vergogne ses richesses naturelles par l’intermédaire de nos multinationales qui financent des régimes corrompus et à notre solde. L’Afrique meurt de notre refus de laisser des personnes ou des pays non solvables utiliser des médicaments qui permettent chez nous de combattre le SIDA, mais aussi le Palu, la lèpre, la rougeole... L’Afrique se désèche à produire des cultures d’exportation pour nourir nos animaux ou flatter notre goût de l’exotisme, alors qu’il lui faudrait le renouveau des cultures vivrières. L’Afrique et tous les pays dits "émergent" ou "en voie de développement" crèvent de notre idéologie du profit à tout prix, y compris au prix de la survie à court terme de l’humanité !

    Nous entrons probablement dans le génocide ultime : celui qui aboutira à notre extinction !

    Le Monolecte

  • Je suis plutôt pour "ne jamais oublier", mais la façon dont on se souvient, celle dont les responsables organisent le souvenir, idéologiquement, n’est jamais neutre (la fonction politique des commérations est aussi d’éradiquer de la mémoire ce qui permet de comprendre, on l’a vu avec la Révolution française en 1989, et en 1993 le refus gouvernemental de commémorer la première abolition de l’esclavage : cf ma réaction à l’article "Les Noirs, autres victimes des camps de concentration nazis"

    Parler de cette période avec le point de vue "des Juifs", ou celui d’"Hitler", comme au demeurant parler d’aujourd’hui avec le point de vue de "Sharon" ou "des Palestiniens"... c’est sans doute la meilleure manière de n’y rien comprendre, et de chevaucher une approche qui porte son idéologie.

    1) Tout point de vue "ethnique" ou "religieux", d’où qu’il vienne, y compris de celui des victimes, ne peut qu’alimenter le racisme : toute l’histoire des conflits où ces dimensions sont présentes le prouve abondamment.

    2) L’antifascisme humaniste a été instrumentalisé, et l’est encore, pour le plus grand bien du Capital. Avec l’antifascisme, on fabrique l’anti-totalitarisme (Arendt), ce qui permet (en amalgamant Nazisme et ’Socialisme réel’ donc communisme) de fabriquer l’idéologie démocratiste, qui porte le capitalisme depuis l’après-guerre, jusqu’au "démocratisme radical" qui caractérise les "alternatives", qui ne peuvent être, ne leur en déplaise, anti-capitalistes qu’en servant la soupe au Capital. Ces idéologies appartiennent au demeurant à l’histoire de la pensée libérale, ce qui surprendra ceux qui en les prolongeant se battent contre le néo-libéralisme. C’est le prolongement de l’idéologie de la Révolution française dans ce qu’elle a de plus bourgeois.

    Où l’on retrouve, de bout en bout, l’héritage ombrageux des Lumières, concernant "les autres", "la démocratie", et même le "marxisme" fabriqué notamment en France dans son absorbtion du républicanisme national étatiste : tout ceci sert le capitalisme à travers son histoire, c’est un et indivisible, pour autant que ce soit visible, ce qui relève d’une tâche politique proprement révolutionnaire. Sans être léniniste : "L’histoire c’est la politique projetée sur le passé"

    Patlotch

  • Puisque, pour de curieuses raisons, les sexagénaires historiques sortent des tiroirs, sans doute ne manquera-t-on pas de commémorer, le 6 et 9 aoôt prochain, une autre extermination massive : celle d’Hiroshima et Nagasaki...