Accueil > POLITIQUE EDUCATIVE : LE PS ET LA DROITE CONVERGENT TOTALEMENT
POLITIQUE EDUCATIVE : LE PS ET LA DROITE CONVERGENT TOTALEMENT
Publie le lundi 18 octobre 2010 par Open-Publishing1 commentaire
A l’heure où les lycéens et les étudiants manifestent leur désarroi et leur colère dans les rues, Le Monde révèle le programme éducation que le Parti "socialiste" va présenter à ses militants.
Intitulé "Education et formation pour l’égalité", le texte va être ensuite proposé à la convention sur l’égalité réelle qui se tiendra samedi 11 décembre.
Attendu, puisqu’il constituera le socle du programme éducatif du candidat à la présidentielle de 2012, ce travail constitue une rupture dans la vision de l’école du parti "socialiste". Il a été mené par un certain Bruno Julliard, secrétaire à l’éducation du PS depuis le Congrès de Reims de 2008, et pour qui la contestation du Contrat Première Embauche de Villepin en 2006 (il fut un dirigeant de l’UNEF), ne sert plus que de caution "de gauche" désormais qu’il est un notable du Parti "socialiste".
Trois priorités sont proposées par le Parti "socialiste" : le primaire, où le PS estime nécessaire de concentrer des moyens pour prévenir l’échec lourd ; les établissements difficiles, où les moyens ne doivent plus être uniformes mais distribués en fonction des besoin des établissements et des " projets "(un mot piégé qui laisse chaque établissement face à ses difficultés en l’absence de régles nationales) qu’ils mettent en œuvre et la " transformation " du métier d’enseignant (encore un mot piégé qui cache la détermination à détruire le destruction du statut de fonctionnaire de l’Etat des professeurs).
Cinq jours d’école. Le texte propose de mieux répartir les heures de cours sur l’année et la journée en raccourcissant les vacances d’été, en organisant une semaine de cinq jours éducatifs comprenant un temps de "loisir culturel" (quel "loisir", quel "culturel", avec quels moyens ?) et incluant les devoirs du soir.
Un collège " sans redoublement ".
– Cacher leurs difficultés aux élèves en difficultés va beaucoup les aider, n’est-ce-pas ? En revanche, de belles économies budgétaires sont à attendre de ce projet gestionnaire dont la justification pédagogique est particulièrement controversée.
Dans le collège rénové, on ne redoublera plus, les enseignements seront plus transversaux, les parcours individualisés et des métiers nouveaux créés pour aider les plus en difficulté, au côté d’enseignants" surnuméraires " :
– Pour les PS comme pour la droite, il y a donc TROP d’enseignants, il n’ y a pas eu assez de suppressions de postes avec les années Sarkozy !
"Nous proposons la participation d’enseignants du primaire au collège et réciproquement dans le cadre de projets communs", précise aussi le texte.
– Cela permettra-t-il de respecter un niveau minimal de l’enseignement des disciplines ? un professeur de formation littéraire est-il en mesure de démontrer le théorème de Thalès ?
Des enseignants "revalorisés" avec contrepartie.
Traditionnel électorat de base du parti (jusqu’à quand ?), les enseignants se voient proposer une "nouvelle définition de leur métier". Il s’agit de prendre en compte l’ensemble des "tâches" (psychologue, infirmier, assistante sociale, médiateur sociale, agent d sécurité, secrétariat, orientateur, tuteur d’élèves et d’adultes, concierge ...?) qu’ils réalisent et non plus seulement leur nombre d’heures de cours. La possibilité d’"enseigner deux disciplines" en collège est évoquée.
– Le ministre de droite Robien avait déjà tenté ce coup-là et avait dû renoncer face à l’opposition unanime de l’ensemble des enseignants.
Les enseignants pourraient choisir au cours d’une formation initiale reconstruite, de "s’initier" à l’enseignement d’une seconde discipline.
– Une "intiation" offre-t-elle une qualification à enseigner dans une discipline ?
Et à la clé de tout cela, il y aurait une revalorisation.
– Quelques euros pour acheter les enseignants qui accepteraient d’"enseigner" dans une discipline pour laquelle il n’auraient aucune formation solide, mais simplement des rudiments. Enseignants stipendiés volontaires dans un premier temps, avant de s’étendre obligatoirement à tous ?
Des établissements plus "autonomes" (c’est le vocabulaire de la droite, qui a déjà liquidé l’université comme service public à l’occasion de la loi LRU combattue par l’ensemble des universitaires) astreints à plus de mixité. La nouvelle architecte proposée passe par "l’octroi de plus d’autonomie" pour les établissements. La dotation horaire devant laisser une marge de manœuvre aux équipes éducatives pour renforcer leur "projet" . En revanche, les établissements devront panacher le recrutement de leurs élèves. "Il faut dépasser la logique strictement territoriale et introduire des critères sociaux et scolaire dans le nouveau dispositif de sectorisation, notamment en créant un indice de mixité sociale", précise le document.
Astreindre l’enseignement privé à des contraintes. "Une juste contrepartie du financement public dans les établissements privés sous contrat impose qu’ils soient soumis aux mêmes objectifs de mixité, et donc qu’ils entrent dans la sectorisation", précise Bruno Julliard.
– Une réforme progressiste n’aurait-elle pas été de mettre en cause ce financement public de l’école privée ?
Aujourd’hui, les enseignants du privé sous contrat sont payés par l’Etat, mais les établissements choisissent librement leurs élèves.
Une "seconde chance". Chaque sortant du système éducatif doit partir avec en poche un "compte formation individuel" à deux étages. Le premier étage étant un complément à sa formation initiale utilisable dans les deux ans après la sortie de la formation, le second serait utilisable "tout au long de la vie"".
– On est ici dans le registre rhétorique des institutions européennes pour qui tout système éducatif doit être confié au marché et tout individu un libre vendeur de son "capital humain"... tout au long de sa vie.
Messages
1. POLITIQUE EDUCATIVE : LE PS ET LA DROITE CONVERGENT TOTALEMENT, 18 octobre 2010, 17:19
On le savait depuis Royal : le PS est aussi dangereux pour le service public éducatif que la droite. Voire plus dangereux car un certains nombre d’enseignants nourrissent encore de funestes illusions.