POUR UNE ALTERNATIVE ANTI-LIBERALE ET ANTI-PRODUCTIVISTE AVEC BOVE !

Vous pouvez rejoindre le collectif d’objecteurs de croissance à l’initiative de l’Appel

de Vincent VAUCOULOUX

Partisans d’une décroissance conviviale, nous sommes conscients qu’une double rupture d’avec le libéralisme et d’avec le productivisme est nécessaire pour que la démarche unitaire propose une alternative politique à la hauteur de la dégradation de la planète et de la déshumanisation de notre société. Nous ne pouvons malheureusement que déplorer la faiblesse du potentiel réellement rénovateur de la Charte antilibérale, qui doit servir de cadre à nos futures actions dans un projet commun et qui sent bon la nostalgie consumériste des 30 Glorieuses. Nous en appelons à la responsabilité de chacune des sensibilités engagées avec nous dans cet exercice de convergence afin de mieux percevoir qu’il nous faudra changer jusque dans nos modes de vie pour vivre demain dans un monde pacifié. Nous exigeons que soit précisé le positionnement commun sur le nucléaire, nous-mêmes étant profondément hostiles à cette énergie périlleuse et productiviste. Nous réclamons l’intégration d’un des nôtres au groupe de porte-paroles. Enfin, prenant acte que la campagne pour l’investiture à débuter, nous témoignons notre soutien à José Bové.

Suite à l’arrêt d’un calendrier pour la validation d’un candidat et d’un programme commun, nous souhaitons avant tout exprimer notre réjouissance à voir enfin se constituer le large rassemblement citoyen qui demain permettra de soustraire la France aux mécanismes funestes de la mondialisation libérale, afin que notre pays retrouve sur la scène internationale son rôle avant-gardiste en s’engageant dans une sortie généreuse et responsable du libéralisme, une alternative solidaire et écologique.

Parfaitement conscients de l’effort de discussion qu’a nécessité la réalisation de la Charte antilibérale pour concilier différentes approches politiques et respectueux du chemin ainsi parcouru pour les accorder, nous, objecteurs de croissance, souhaitons néanmoins manifester notre déception vis-à-vis de l’insuffisance des inflexions idéologiques contenues dans ce document dont l’ambition est de jeter les bases de l’alternative unitaire.

Cette charte manque du souffle de l’utopie nécessaire pour créer un large mouvement d’émancipation social et de lutte contre toutes les dominations . Un autre modèle économique doit être présenté, renonçant à la suprématie de la monaie, à la surexploitation des ressources naturelles mondiales, et osant un dépassement du salariat, première cause de l’aliénation des individus.

Nous militons pour une rupture radicale d’avec les fondements productivistes et consuméristes de l’économie moderne et nous sommes persuadés qu’aujourd’hui une telle rupture est toute aussi indispensable que la rupture d’avec le libéralisme. Tel qu’il est actuellement, le cadre de l’alternative unitaire ne nous paraît pas assez audacieux et novateur pour être à la hauteur des enjeux soulevés par le vacillement des équilibres écologiques et sociaux.

Alors même que la planète manifeste sa saturation vis-à-vis du niveau de consommation global des pays « développés », le principal objectif politique affiché dans la Charte est de prendre davantage au Capital pour consolider encore le pouvoir d’achat des salariés dans leur ensemble. Alors que nous sommes unis pour nous déclarer menacés par la « marchandisation » du monde, nous devrions nous faire les chantres de la consommation compulsive ? Au delà du paradoxe évident, il s’agit d’un vrai problème à régler, d’autant qu’aucune mesure censée initier « un nouveau type de développement » ne dépasse la simple déclaration d’intention ou le projet vaguement technocratique. En ce sens, nous ferons des propositions pour amender et compléter le programme unitaire, souhaitant vivement qu’elles soient prises en compte et intégrées au document qui sera définitivement validé le 14 Octobre.

Dans l’immédiat, nous rejoignons l’invective du Réseau « Sortir du Nucléaire » de préciser le positionnement commun au sujet du nucléaire. Pour notre part, nous exigeons au minimum l’engagement d’annuler la construction de l’EPR et d’organiser, au sortir d’un débat public transparent, un référendum national sur une sortie programmée du nucléaire.

Nous réclamons aussi dès à présent un porte-parole référent de notre sensibilité au sein du groupe provisoire constitué le 10 Septembre.

Les manifestations de soutien en vue de la candidature unitaire à la présidentielle ayant logiquement commencé, nous, promoteurs d’une alternative au libéralisme qui inclut la sortie du système productiviste et technicien et l’entrée dans une phase active de décroissance, apportons notre soutien à José Bové.

En effet, il paraît le plus à même de réussir la synthèse de nos contributions respectives, ayant marié tout au long de son parcours de militant syndical préoccupations sociales et écologiques. Son exposition médiatique, loin de lui nuire, n’a fait que mettre en évidence son opiniatreté, sa sincérité et son courage, qualités plus que jamais précieuses et recherchées en ces temps de défiance vis-à-vis des politiques. D’ailleurs, il est facile de s’apercevoir que sa popularité dépasse largement les cercles militants. Enfin, l’élection présidentielle, qu’on accepte ce fait ou qu’on le désapprouve, se gagne autant sur le programme que sur la personne et les symboles qu’elle cristallise. En l’occurence, qui parmi les candidats, tous respectables, à l’investiture des collectifs unitaires, peut prétendre symboliser aussi bien que José Bové la lutte contre la mondialisation libérale pressurisant les classes populaires (paysannes pour la plupart) du monde entier tout en saccageant l’environnement ? Qui d’autre peut présenter à la fois une image authentiquement populaire et une réelle assise internationale ?

Sans vouloir tomber dans la caricature de l’homme providentiel, pour toutes ces raisons nous sommes intimement persuadés que José Bové, figure nationale à l’avant-garde du mouvement international d’émancipation du libéralisme, réveille les aspirations romantiques et humanistes au sein de notre peuple, les mêmes qui ont jadis fait de notre pays le premier en Europe à briser l’oppression de la monarchie. Il est donc en cela « le mieux placé » pour faire réussir la dynamique citoyenne, qu’unis dans l’espérance, nous engageons ensemble.