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PS : les partisans du oui et ceux du non au projet de Constitution ont multiplié les déclarations

Publie le samedi 28 août 2004 par Open-Publishing

Les socialistes continuent à se diviser sur l’Europe

Venus à La Rochelle pour célébrer leurs victoires électorales du printemps et engager l’élaboration de leur projet pour 2007, les socialistes ont continué samedi d’afficher de fortes divergences sur la Constitution européenne.

Bien que la question ne soit pas formellement inscrite à l’ordre du jour de leurs rencontres annuelles de rentrée, les partisans du oui et ceux du non au projet de Constitution ont multiplié déclarations, points de presse et échanges d’arguments par journalistes interposés.

A peine effleuré à la tribune, le débat européen alimentait la plupart des conversations dans les couloirs de L’Encan, près du port de La Rochelle (Charente-maritime), où se tient l’université d’été. Les tenants du non, emmenés par les courants minoritaires du PS - Nouveau Parti socialiste d’Arnaud Montebourg, Nouveau Monde d’Henri Emmanuelli et Forces militantes de Marc Dolez - avaient donné de la voix, jeudi et vendredi à Fouras, près de la Rochelle.

Après l’engagement formel pour le oui de François Hollande, premier secrétaire, en milieu de semaine, la menace de Laurent Fabius, réitérée vendredi à La Rochelle, de se prononcer négativement sur le texte institutionnel a fait monter la pression. Annonçant qu’il ferait connaître sa décision "sereinement, avant la fin septembre" l’ancien Premier ministre a répété ses fortes réserves, réaffirmant haut et fort ses "convictions européennes" et réclamant une "harmonisation fiscale et sociale". "Jusqu’à présent, François Hollande a fait un sans-faute en étant le premier secrétaire qui a su rassembler les socialistes.

Et là, d’un seul coup, j’ai l’impression qu’il mord le trait, et je voudrais qu’il redevienne vite le personnage que j’aime, avec qui j’aime bien travailler, capable de réunir les socialistes plutôt que de les diviser", a commenté Claude Bartolone, fidèle de Laurent Fabius, traduisant la tension grandissante. L’entourage de François Hollande a toutefois indiqué que des discussions étaient en cours avec M. Fabius et ses proches pour élaborer un texte commun qui préciserait les exigences des socialistes, d’abord en matière sociale, et qui leur permettrait de se retrouver sur le oui.

L’ancien porte-parole de Lionel Jospin à Matignon, le député PS Manuel Valls et membre de la majorité de François Hollande, a lui aussi redit son hostilité à la Constitution européenne. Selon lui, ce texte "sanctuarisera à partir de 2009, à travers le dumping fiscal et social, des politiques libérales, incompatibles avec ce que nous voulons comme modèle européen". Face à cette offensive et devant les risques de fracture à l’intérieur du PS, les tenants du oui ont réagi, espérant convaincre les militants de se prononcer favorablement lors du référendum interne, prévu avant la fin de l’année.

Ainsi, Elisabeth Guigou, ex-ministre des Affaires européennes, a appelé à la "mobilisation du camp pour le oui" qu’elle emmène avec Bernard Kouchner au sein du Comité de la gauche pour le oui. Elle a reproché au camp du non de "prendre appui sur les inquiétudes qui sont réelles". "On a le droit d’avoir des doutes et de se poser des questions", a-t-elle assuré, mais "c’est à nous de mobiliser pour dire ce qu’il y a et ce qu’il n’y a pas" dans ce traité. Martine Aubry, tout en concédant que le texte est "insuffisant", a affirmé "préférer être dedans pour avancer à petits pas, plutôt que de se retrouver avec les atlantistes, les nationalistes et les eurosceptiques".

http://filinfo.france3.fr/popup_afp.php?nameRegion=lpc&id=040828173723.6wf541dd