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Parvis de notre dame contre grande parade de disneyland ! SDF ET NOTRE DAME

Publie le lundi 17 décembre 2007 par Open-Publishing
2 commentaires

Blog bernard delattre, libre belgique
17.12.2007
Une querelle
La vraie vie n’étant pas à Disneyland Paris – mais dans quel monde, décidément, vit-on, avec ces hauts dirigeants qui, à passés cinquante ans, assistent encore à la Parade de Mickey, comme des enfants ? –, faisons résolument l’impasse sur le potin politico-pipol du jour. Et parlons plutôt de l’ambiance qui a régné pendant tout ce week-end autour de Notre-Dame.

C’était impressionnant. Dans l’après-midi de samedi, on a compté jusqu’à 17 cars de police et de gendarmerie déployés autour du parvis de la cathédrale. Ce dispositif tout à fait inhabituel faisait évidemment suite au coup de force des militants des « Enfants de Don Quichotte », qui, le matin même, ont vainement essayé d’implanter un campement de tentes de SDF le long de la Seine, aux pieds de la cathédrale. Puis, sous le regard médusé de milliers de touristes, ont été évacués sans ménagement par les forces de l’ordre.

Jusque tard dans la nuit, le parvis a été transformé en passionnant forum d’échanges et de discussions sur le thème de la lutte contre la pauvreté. Les leaders d’associations caritatives aussi consensuelles que modérées (la Fondation Abbé Pierre, Emmaüs ou le Secours Catholique) sont venus dire combien, sur le fond, ils soutenaient le constat des « Don Quichotte » selon lequel le gouvernement n’a pas rempli ses promesses de l’hiver dernier relatives à l’hébergement d’urgence des SDF.

Selon les « Don Quichotte », sur les 27.000 hébergements promis dans le pays, 14.000 seulement ont été livrés. La ministre du Logement, Christine Boutin, conteste ces chiffres. Et jure par exemple que sur les 420 places mobilisées actuellement à Paris, 150 seraient encore libres. Selon la ministre, pas un SDF actuellement dans la capitale qui souhaiterait être hébergé ne trouverait portes closes.

Pas facile d’arbitrer cette si fastidieuse querelle de chiffres et de décréter d’autorité qui a tort et qui a raison. Ce qui est sûr, en revanche – on l’a encore constaté hier soir –, c’est qu’en ce moment, il suffit de marcher quelques minutes à peine, la nuit dans le centre de Paris, pour tomber sur des gens dormant dehors.

Si l’on suit le raisonnement de la ministre, toutes ces personnes coucheraient donc sur le trottoir par pure volonté, après avoir sciemment refusé d’être hébergées. Cela paraît tellement simple, comme explication.

Messages

  • Monique Bonnet, la directrice de "l’Antenne de premier accueil social et d’orientation" de la Croix-Rouge visitée par Christine Boutin, raconte à @rrêt sur images les coulisses de ces tournages.

    "Tous les matins, nous communiquons à la Préfecture de police le nombre de personnes que nous avons hébergées durant la nuit", explique la directrice. Normalement ouvert uniquement de 9 h à 17 h, son centre accueille des sans-abris durant la nuit depuis le 14 décembre, en raison du froid.

    "Deux soirs d’affilée, nous n’avons accueilli que huit personnes, alors que nous disposons de 30 places. C’est pour cela que Mme Boutin, qui nous avait déjà rendu visite dans la nuit de vendredi à samedi, a souhaité revenir nous voir, indique Monique Bonnet. J’ai accepté parce que nous faisons tout pour éviter que des gens dorment dans la rue. Nous voulions faire passer le message que des places libres existaient."

    ...

    Ce qu’ils reprochent au gouvernement, ce n’est pas (seulement) le manque de places d’hébergement d’urgence, mais surtout le retard pris dans l’installation des "maisons-relais" et des logements sociaux, censés favoriser la réinsertion sociale de personnes fragilisées par la rue.

    http://arretsurimages.net/