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Paul Nahon : "Seule MGB souhaite des débats contradictoires à la télé"

Publie le vendredi 2 mars 2007 par Open-Publishing
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Appel des journalistes de l’audiovisuel public pour des débats contradictoires. Signez la pétition

Les journalistes du service public veulent des débats politiques

de Daniel Psenny

Une délégation de journalistes à l’initiative de l’"Appel des journalistes de l’audiovisuel public pour des débats contradictoires" a été reçue, jeudi 1er mars, par Paul Nahon, directeur de l’information de France 3. Trois grands reporters de France Télévisions - André Garcia, membre du conseil d’administration de France 3, Alain Vernon, de France 2, et Jean-François Téaldi, de France 3 - lui ont remis les 10 000 premières signatures collectées au sein des rédactions de France Télévisions ainsi que sur les sites bellaciao.org et infoimpartiale.com. Ils ont exposé les revendications exprimées dans l’Appel lancé le 7 février en réaction aux émissions programmées depuis le début de la campagne.

Les journalistes demandent l’organisation de débats contradictoires entre les candidats avant le premier tour de la présidentielle et l’égalité des temps de parole pour les candidats représentant un courant politique. Ils recommandent en outre de ne pas choisir les commentateurs uniquement parmi les "experts de pensée néolibérale".

En réponse, M. Nahon leur a remis le tableau des relevés des temps de parole accordés à chaque candidat depuis le 1er décembre pour les journaux télévisés et les magazines diffusés sur France 3. Il y apparaît que toutes les personnalités déclarées se sont exprimées de manière équitable : Ségolène Royal recueille 19,3 % de temps de parole, Nicolas Sarkozy 18,8 %, François Bayrou 15,7 %, Marie-George Buffet 7,6 %, Dominique Voynet 7,3 %, Philippe de Villiers 7,2 %, Jean-Marie Le Pen 5,2 %, Olivier Besancenot 3,1 %, Arlette Laguiller 2,3 %.

Quant à la demande de débats contradictoires, M. Nahon a déclaré qu’il "adorerait en organiser", mais que tous les candidats, à l’exception de Marie-George Buffet, ont répondu par la négative ou n’ont pas répondu du tout à l’invitation. "La confrontation d’idées serait plus intéressante, plus démocratique", reconnaît M. Nahon, qui regrette également "le manque de diversité des intervenants invités".

M. Nahon a été, pour le moment, le seul responsable de l’information à répondre à l’interpellation des journalistes. Ces derniers espèrent rencontrer les directeurs de l’information de France 2, RFO, Radio France, RFI ainsi que Michel Boyon, président du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Pour l’heure, ils n’ont reçu aucune réponse. Parmi les candidats sollicités, seule Mme Buffet leur a fixé un rendez-vous.

"RÉPONDRE AUX ATTENTES"

"Nous ne voulons pas que le fossé se creuse encore un peu plus entre nous et les citoyens qui nous financent au travers de la redevance, écrivent les journalistes dans leur appel. Nos émissions et reportages doivent répondre à leurs attentes, à leurs préoccupations, quelles que soient leurs appartenances politiques. Les radios et télévisions du service public sont les leurs. Nous ne pouvons cautionner la dérive populiste qui consisterait seulement à donner la parole à des panels de citoyens interpellant directement les candidats, les journalistes étant cantonnés dans le rôle de M. Loyal porteurs de micros et ne pouvant exercer leur droit de suite sur les propos tenus par les différents candidats."

En 2005, lors de la campagne sur le référendum constitutionnel sur l’Europe, un appel avait déjà été lancé par des journalistes de l’audiovisuel public qui réclamaient que les partisans du "non" soient traités à égalité avec ceux du "oui". En quelques jours, cet appel avait récolté plus de 18 000 signatures.

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