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Paul Vergès menace le PS de soutenir Sarkozy
Publie le jeudi 25 janvier 2007 par Open-Publishing4 commentaires
Les violentes attaques des socialistes locaux contre le tram-train et la nouvelle route du littoral irritent Paul Vergès. Le président de la collectivité reste persuadé que Ségolène Royal ne partage pas ces critiques et qu’elle ne contestera pas, au cours de sa campagne, le protocole d’accord signé à Matignon la semaine dernière. À défaut, il n’exclut pas d’interpeller l’opinion publique et de prendre ses responsabilités...
La riposte n’a pas tardé et elle est violente. Devant le flot d’attaques dont le protocole d’accord a fait l’objet ces jours-ci, des attaques liées essentiellement à l’instauration d’un péage à l’entrée de la future route du littoral, le président de la Région a jugé urgent de monter en première ligne. Dans le droit fil de son intervention sur le plateau d’Antenne Réunion mardi soir, Paul Vergès a accusé hier ses adversaires politiques “de répandre la peur au sein de l’opinion publique” et “de ne pas mesurer les enjeux économiques auxquels La Réunion sera confrontée au cours des deux prochaines décennies”.
Ces critiques s’adressent évidemment aux élus de l’Est et du Sud, opposés depuis le départ au passage du tram-train sur leur commune, mais ce sont surtout les dirigeants socialistes qui sont visés aujourd’hui par ce recadrage. Un recadrage brutal qui tranche avec le détachement légendaire auquel le président de la Région avait habitué, jusqu’ici, ses interlocuteurs. “Les incantations de certains dirigeants ne relèvent pas de la politique, mais de soins appropriés. Il n’y a pas plus de plaisir intellectuel que d’être pris pour un sot par des imbéciles”, s’est-il faussement réjoui, avant de s’attarder sur les récentes déclarations de Gilbert Annette et de Michel Vergoz. “Lorsque le premier secrétaire du PS explique que l’État doit financer seul la nouvelle route du littoral, s’exprime-t-il au nom de la fédération socialiste réunionnaise ou au nom de Ségolène Royal ?”, s’est interrogé Paul Vergès.
Hommage public au ministre de l’Intérieur
Le président de la collectivité privilégie aujourd’hui le premier scénario, persuadé que la candidate socialiste à l’élection présidentielle ignore tout des promesses budgétaires de ses relais locaux. Sur un ton très ironique, Paul Vergès prédit d’ailleurs à Gilbert Annette le même sort que celui réservé il y a quelques jours à Arnaud de Montebourg, lorsque Ségolène Royal prendra réellement connaissance des dossiers réunionnais. Mais la plaisanterie et la comparaison s’arrêtent là. Si d’aventure le PS décidait très officiellement au cours de cette campagne électorale de remettre en cause le protocole d’accord signé la semaine dernière à Matignon, le président de la Région serait prêt, alors, à prendre l’opinion publique à témoin.
Hier, Paul Vergès a insidieusement rappelé aux membres du PS que Nicolas Sarkozy demeurait aujourd’hui le meilleur avocat des Réunionnais sur cette question, le ministre de l’Intérieur et de l’aménagement du territoire s’étant publiquement félicité de l’aboutissement des discussions financières entre la Région et l’État. Imprévisible il y a encore quelques jours, cet hommage public illustre une nouvelle donne électorale : même s’il n’appelle pas ouvertement à voter pour le candidat de l’UMP, le président de la Région n’en exclut pas pour autant l’hypothèse. Voilà les socialistes prévenus. À La Réunion comme à Paris.
Florent Corée
La question des financements dépasse les clivages politiques traditionnels
La situation est inédite : six ans après le violent débat institutionnel qui a opposé partisans et adversaires de la bidépartementalisation, voilà la classe politique saisie de frénésie. La querelle n’est pas cette fois statutaire, mais économique. Avec d’un côté ceux qui se félicitent de la convention signée entre l’État et la Région, de l’autre ceux qui dénoncent ces acrobaties budgétaires. Le dossier transcende les clivages politiques. En dépit de ses multiples efforts, Paul Vergès n’est pas parvenu à rallier l’ensemble de la gauche à sa stratégie. Le PS figure aujourd’hui parmi les adversaires les plus virulents au tram-train.
La droite n’est pas davantage soudée. Les violentes critiques émises par Cyril Hamilcaro ou Didier Robert dans le Sud et Jean-Paul Virapoullé dans l’Est n’ont eu aucune résonance dans le reste de l’île. À Saint-Denis, René-Paul Victoria a accueilli dès le départ le projet ferroviaire avec complaisance. À Saint-Paul, autre ville concernée par le tracé, Alain Bénard a adopté la même stratégie, convaincu que le tram-train allait impulser une nouvelle dynamique et jouer un rôle majeur dans l’aménagement du territoire. C’est peut-être cette question de l’aménagement du territoire qui sert aujourd’hui de ligne de démarcation entre les deux camps. Paul Vergès se projette sur le prochain quart de siècle. Ses opposants considèrent, au contraire, qu’il est préférable de gérer l’urgence et donc de concentrer l’essentiel des crédits sur une nouvelle quatre voies. Deux schémas, deux logiques.
Le président de la Région juge “raisonnable” le prix du péage
Un euro par passage : Paul Vergès a estimé hier que la contribution demandée aux Réunionnais à partir de 2017 n’était pas excessive et que la fluidité du trafic compenserait largement cet effort budgétaire. “Le temps perdu aujourd’hui par les professionnels et les particuliers sur la route du littoral, l’insécurité grandissante à laquelle ils sont exposés, coûtent à l’économie locale beaucoup plus cher qu’on ne l’imagine”, a souligné hier le président de la Région.
Aux yeux de Paul Vergès, les adversaires du péage ont “une vision politique étriquée”. La critique vaut également pour les opposants au projet ferroviaire : “Dans dix ans, La Réunion comptera plus de 500 000 véhicules. Le tram-train va imposer une nouvelle organisation des déplacements et constitue une alternative crédible à l’essor inexorable de l’automobile”. Le président de l’assemblée régionale a enfin soutenu, hier, que l’injection de plus de deux milliards d’euros dans l’économie locale ramènerait la confiance dans les milieux d’affaires, un an à peine après la crise sanitaire que vient de traverser La Réunion.
Messages
1. Paul Vergès menace le PS de soutenir Sarkozy, 25 janvier 2007, 18:07
cet article issus de la presse réactionnaire de l’île ne reflète en aucune part les positions du parti communiste réunionnais.
les attaques politiciennes des soutiens de Ségolène et de ceux de Sarkozy qui sont repris ici ne servent à rien d’autre qu’à participer à leur volonté de bipartisme.
Verges et le PCR travaillent pour le développement de l’île. Laissont aux réactionnaires la primeur de propos inutile et stériles. L’île a besoin de projet structurant et de travail, de politique progressiste en résumé et non de politique politicienne.
1. Paul Vergès menace le PS de soutenir Sarkozy, 25 janvier 2007, 18:54
Pas d’accord votre honneur !
Il faut savoir que ces "grands travaux" seront réalisés dans le cadre d’un partenariat public/privé. Voyez-vous ce que cela veut dire ? Eh oui ! le patronat va encore pouvoir se sucrer sur le dos des contribuables.
Savez-vous que les Réunionnais sont obligés de prendre cette route du littoral ? Trouvez-vous normal qu’ils vont devoir payer - au patronat - pour prendre cette route ? En métropole il y a toujours un itinéraire pour éviter de payer un péage.
Et je vous rappellerai que Paul Vergès n’a pas soutenu l’AU, qu’il a toujours flirté avec le grand patronat et qu’il n’est pas connu pour être un antilibéral forcené.
Ne comptez pas sur lui, hélas, pour appeler à voter MGB.
Tipol de la Réunion
2. Paul Vergès menace le PS de soutenir Sarkozy, 27 janvier 2007, 08:56
""Cher Antoine Franco,
[26 janvier 2007]
J’ai bien reçu vos nombreux mails appelant à créer un “Comité non au péage en Corniche”. L’idéal, vous avez raison, serait que la nouvelle route du littoral soit sans péage. Autrement dit que l’Etat assume tous les frais. Seulement si c’était le cas, l’Etat mettrait-il à nouveau la main à la poche pour le tram-train ? Car l’argent mis par l’Etat dans le tram-train (435 millions d’euros) payerait largement la quote-part demandée aux automobilistes (215 millions d’euros). Faut-il se passer du projet de tram alors ? Répondre oui, à la manière de ceux qui ont refusé le projet, n’est-ce pas avoir une vision de myope ? Ce n’est quand même pas un hasard si des villes de couleur politique aussi différentes que Paris, Saint-Etienne, Marseille (il y en a d’autres) ne jurent aujourd’hui que par le tram ! Pas un hasard si les mêmes villes font un effort énorme pour limiter le nombre des voitures dans leurs murs. Qui ne voit pas que la logique du tout automobile est largement derrière nous ? Parce que le pétrole va devenir une denrée de plus en plus rare, parce que la pollution va devenir de plus en plus importante, il faudra bien se résoudre à penser autrement et donc à agir autrement. Si on ne veut pas que La Réunion devienne un immense parking à ciel ouvert et si on ne veut pas pour autant faire payer les usagers de la route littorale (ce que je conçois), je ne vois que deux solutions : soit lever un nouvel impôt à l’échelle régionale, soit unir vos efforts à ceux des socialistes et de Jean-Jacques Morel afin d’obtenir des candidats François Bayrou, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy qu’ils s’engagent à tout financer en cas de victoire à la présidentielle. Pour terminer, cher Antoine Franco, je vous lance un appel à mon tour. Seriez-vous prêt à rejoindre le comité des piétons et cyclistes qui en ont marre de se prendre des gaz d’échappement sur la tronche ? Votre dévoué
Bruno Testa
3. Paul Vergès menace le PS de soutenir Sarkozy, 27 janvier 2007, 12:57
Source du commentaire précédent : le JIR
– http://www.clicanoo.com/billet.php?...
Il a été posté par Claude de Toulouse qui, contrairement à son habitude, n’a pas signé. Pourquoi ? Parce qu’il a maintes fois traité ce journal de torchon réactionnaire ?
L’article de Testa ne dit pas que c’est bien que Vergès fasse payer - au patronat ! - les usagers de la route du littoral, surtout qu’ils n’ont pas le choix. Il ne peuvent pas "éviter" cette fameuse route. En métropole cela serait le scandale immédiat.
L’article de Testa ne dit pas que c’est bien que Vergès et le PCR n’aient pas soutenu l’AU et n’appellent pas, aujourd’hui, à voter MGB, préférant miser sur Ségo et Sarko. Le choix MGB serait logique et idéologiquement irréprochable puisque ces gens se disent communistes français.
Mais Monsieur de Toulouse les adorent quand même. Rien à faire ! Il est décidé à rester aveugle et sourd en ce qui concerne ces drôles d’individus.
Ce monsieur est vraiment un mystère.
Pourtant, pour donner plus de chance à MGB, il conviendrait de dire : Tous avec MGB, y compris les DOM-TOM.
Kamayang Koko de Saint-Denis