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Pcf : Les dominés feront-ils la peau des exploités...

Publie le lundi 3 novembre 2008 par Open-Publishing
8 commentaires

En 1865 parait "Salaires, Prix et Profits" signé par K Marx. S’y trouve démontré :

1- Que le salaire ne représente que la valeur nécessaire au renouvellement et à l’entretien de la force de travail.

2- Que la valeur des produits issue de la mise en oeuvre de la force de travail est toujours supérieure à la valeur du salaire payé.

3- Que le surtravail non payé constitue le profit empoché par le propriétaire du capital de l’entreprise.

Il y a donc vol. Les salariés sont donc exploités par les patrons qui sont des exploiteurs ! Les uns constituent la classe du prolétariat, les autres la classe bourgeoise.

A partir de ce jour les partis socialiste, allemands d’abord, reprennent ces mots qui, peu à peu s’imposent dans le monde ouvrier, ce sont les mots de la lutte des classes anticapitaliste. Sont abandonné, comme inadaptés à la configuration sociale moderne, les termes "aristocrate" ou "tiers-état",

A partir de ce jour aussi, contre ces mots, est engagée la réaction bourgeoise, qui dure toujours. Tout d’abord, sur les listes de licenciès potentiels qu’on prépare pour les jours de vache maigre, les noms de ceux qui les emploient trop facilement sont avancés. Mais bien que très efficace cette méthode s’avère insuffisante. Quand la crise s’annonce, comme par magie, ces mots réapparaissent, dans les bistrots, dans les réunions syndicales, surtout extérieure à l’entreprise. En mai 68, et ça durera jusqu’en 81, c’est un vrai défoulement. Alors la réaction bourgeoise devient sérieuse, d’abord sur les feuilles de paie, un balayeur devient ouvrier d’entretien, puis agent d’entretien, enfin technicien de surface, et dans beaucoup de tête ça marche.

Ajoutez, pour camoufler le surtravail non payé, les primes d’intéressement, celles liées à la productivité, et on peut entendre dans un repas de famille : "chez x ils ont l’intéressement..." Un peu de DPO (1), et un peu moins de chronos, des aquariums autour des postes de travail, des sas entre eux, l’horaire variable et la bagnole pour aller et revenir du boulos et l’exploitation, pour un peu, on l’oublierait. Sauf que chaque fois que tu regarde la feuille de paie, ou le prix des produits dans les supermarchés, tu dois, sans pouvoir porter plainte, constater le vol.

Au plan politique, les socialistes, jusqu’en 1914, les utilisent beaucoup. Après, c’est surtout les communistes qui se distinguent par ce vocabulaire. Il faut dire que lorsqu’ils étaient socialistes, c’était surtout eux qui aimaient ces formules, à l’emporte-pièce, tel que les "gardiens de vieille maison" avaient tendance, déjà, à qualifier ces propos. Lesquels vont, désormais s’employer à débarrasser la SFIO de ses formules. Si bien que lorsqu’il y a contact entre le PC et le PS, certains communistes adorent employer ces mots, juste pour voir la tête de leurs interlocuteurs, et c’est toujours édifiant. "Exploités, exploiteurs", c’est trop fort, il faut employer "salariés et chefs d’entreprise" entend-on, quand il faut rédiger un compte-rendu. C’est à ces petits riens qu’on peut détecter la pollution bourgeoise dans les têtes social-démocrates. Coté extrême gauche, on néglige aussi parfois ce vocabulaire, la plupart du temps parce que le coté alimentaire de la chose ne sied pas bien au maniement des grandes idées.

Mais, force est de constater que la pollution a dépassé le PS. Quand Robert Hue est arrivé aux affaires, il a suffit d’attribuer à Staline toute cette sémantique pour l’expédier dans la poubelle. Fini les "exploités et les exploiteurs", voici venu le temps des "dominés et des dominants", plus sérieux non ? D’ailleurs Marx n’a-t-il pas parlé quelque part des "classes dominantes" ! Mais toujours des emmerdeurs qui bavent : "et le surtravail, on le met où ?" chez les "dominants ?".

Voilà pourquoi les "exploités" ont refait surface dans la base commune de 2008. Et dans le même paragraphe que les "dominés", mais qui sont ces dominés ? Et bien c’est dit nulle part. De diverses interpellations j’en déduis qu"il s’agit des femmes, des handicapés, des homos, des minorités non gauloises etc...Vous voyez Marx mettre le mot classe sur ce conglomérat ! Bien sûr il y a de la souffrance là, mais de L’exploitation ? Les femmes battues sont-elles exploitées par les mecs ?

Mais après tout, pourquoi s’offusquer ? Certe il y a "exploités", mais pas "bourgeoisie", ni "prolétariat", ni "luttes de classes", alors que veut dire "exploités" sans les autres ? Rien

Comme moi, ils disent qu’il faut que le PC change. mais j’ai l’impression qu’ils ne visent pas la même porte que moi, la porte de droite, celle de la social-démocratie, ou celle de gauche, de Marx ? Mais je suis un attardé !

On a un peu plus d’un mois pour remettre les pendules à l’heure ; après on verra !

(1) Direction Participative par Objectifs

Messages

  • le surtravail en tant que concept est plus que jamais d’actualité. Actuellement, il s’appelle gains de productivité du travail ou répartition des richesses entre rémunération du travail et celle du capital. Aujourd’hui, devant la crise financière, celle de l’accumulation du capital et de la baisse du taux de profit, nos gouvernants aux ordres du capital entendent déplacer le curseur vers une accélération de l’ expropriation de la valeur du travail par l’accentuation de l’exploitation du prolétaire ( appelons ainsi celui qui n’a comme seule richesse ses enfants et sa force de travail ) : travail le dimanche, jusqu’à 70 ans voire plus, remise en cause sans compensation des 35 heures hebdomadaires, des boulots précaires, et demain pourquoi pas la fin des congés payés ne sont que des mesures pour pressurer le travailleur et pour répondre à l’ appétit des capitalistes qui ont donné les ordres à leurs valets dans les gouvernements.
    Sarkozy l’a compris. Et il l’applique.

    Le petit livre de Marx salaires, prix, profit devrait être lu.

    C’est bien volontairement que j’utilise les termes prolétaires, capitalistes, accumulation du capital, baisse du taux de profit car ils sont dramatiquement oubliés par tout le mouvement social. certains les pensent désuets, moi je pense qu’ils sont d’actualité.

    Boris XX°

  • « On a un peu plus d’un mois pour remettre les pendules à l’heure ; après on verra ! »

    C’est tout à fait juste, il nous faut obtenir l’indépendance de notre parti, "arracher la pate prise dans "l’institution" !
    Si nous obtenons "simplement" qu’à ce congrès, nous prohibons le cumul "responsabilité élective" & "responsabilité au sein de l’organisation" notre outil, notre parti sera relancé !

    Sinon, c’est que nous approcherons du "temps des cannonades" tout simplement !

    SAd

  • Pour moi, être exploité c’est effectivement se faire voler une partie de la valeur de ce qu’on fabrique, alors que dominé se réfère plutôt à une domination idéologique, celle qui fait se solidariser avec ses exploiteurs une partie des exploités. Etre pour la baisse des impôts, alors qu’on en paie pas par exemple.

    Mais que faire, dans cette analyse, ce ceux qui ne fabriquent pas mais sont quand même salariés et prolétaires ? Et de ceux qui, faute d’avoir un boulot, ne sont "même pas" exploités, et qui jouent pourtant un rôle majeur dans l’exploitation des autres, en faisant bien involontairement pression sur leurs salaires et leurs possibles révoltes.

    Et bien sûr, des femmes qui par leur sur-sur-travail gratuit facilitent la vie de leurs hommes et permettent ainsi de les faire travailler plus et de baisser les salaires de tous.

    • Nombre de professions, enseignants, hospitaliers, femmes non salariées..etc participent au "renouvellement et entretien de la force de travail", donc au processus d’exploitation capitaliste.

      Tout comme les chômeurs qui, par leur seule existence remplissent deux fonctions essentielles pour le capital exploiteur :

      1-fermer "le clapet" de ceux qui pourraient être tenté de l’ouvrir démesurément.

      2-Faire baisser le prix du renouvellement de la force de travail.

      Aussi, toutes les fanfaronnades sur la lutte de Sarko et de ses acolytes contre le chômage relèvent-elles de l’hypocrisie la plus évidente. Tout au plus peut-on dire qu’ils le maintiennent entre un minimum, pour les fonctions sus mentionnées, et un maximum, pour pouvoir écouler la production.

      Marx parlait de "l’armée des chômeurs", la formule dit tout.

    • Considérer que les femmes sont exploitées en tant que salariées,comme les hommes,et généralement plus puisqu’elles ont des salaires inférieurs,ET dominées par les hommes ce qui a pour conséquence justement ces salaires inférieurs.

      Mais mettre fin à cette domination ne mettra pas fin à l’exploitation,mais peut aider à y mettre fin.

      Jusqu’a ce que les hommes comprennent que les salaires inférieurs des femmes tirent leur propre salaires vers le bas.

      Ayant travaillé longtemps dans une entreprise ou c’était 50/50 la comparaison des salaires masculins avec la moyenne des salaires pratiqués dans la région était nettement inférieure.

      Un seul gagnant:le patron !

      Je sais pas si je suis très clair.

    • ET dominées par les hommes ce qui a pour conséquence justement ces salaires inférieurs.

      Les salaires des femmes sont décidés, comme les salaires des hommes par les patrons, qu’ils soient des hommes, ou des femmes. C’est pas sérieux de mettre ce fait, cette exploitation, sur le même plan que les pb de "domination machiste" dans un couple. Dans un cas on fait appel à Marx, dans l’autre à Freud !

      CN46400

  • très bon texte , qui permet de rappeler , que les fondamentaux de l’exploitation capitaliste sont là . quand au fait d’être attardé nous sommes de plus en plus nombreux a être dans ce cas , c’est bon signe et encourageant espérons que nous soyons de plus en plus nombreux . sam 82 .