Plutôt une alliance sans principe que des principes sans alliances ?

Ce qui se passe depuis quelques temps me rend perplexe.

Non encarté, mais militant syndicaliste et associatif, j’ai participé à la campagne contre le TCE, et depuis aux collectifs pour des candidatures unitaires.
Cela fait quelques temps que je prends mes distances, ceci me laissant un goût amer, et cela pour plusieurs raisons.

Je ne reviens pas sur les différentes luttes entre courants, orgas, etc... c’est normal, en fait. Je comprends très bien que des organisations politiques, qui sont structurées, on des moyens humains, logistiques, voire financiers voient d’un mauvais oeil les critiques de personnes qui ne font de la politique que devant leur ordinateur, sur internet (Forums ou mails) -genre le yeti...

Non, c’est le processus, qui me rend perplexe.

Nous avons la possibilité de redonner un énorme courage à des milliers de travailleurs. Montrer que l’unité, que de porter des perspectives claires est possible, au-delà des clivages politiques existants.
La dynamique commence réellement à prendre.
Il en va de notre responsabilité collective de ne pas la décevoir.

Et pourtant, nous sommes tout droit en train d’aller dans le mur.

Qui peut penser réellement que les 250 propositions que nous comptons porter peut être réalisées sans luttes, seulement pas le biais des élections ? Que ces personnes se réveillent, nous ne sommes pas au pays des bisounours.
Chaque point de notre programme devrai être arraché à la bourgeoisie, contre les tenants de l’ordre établi (droite mais aussi PS), conte les médias...
Il faudra lutter, se mettre en grève, aller dans la rue..
Qui le dit ?
C’est le devoir de nos porte-paroles, et de notre futur-e candidat-e de le faire, c’est le devoir de chacun-e de nous dans nos collectifs, nos réunions publiques de le rappeler.

Qui pense que le Parti Socialiste peut être porteur des mêmes idées que nous ?
Le congrès, le choix de S Royale (et de DSK comme second candidat) montrer bien le tournant qu’a pris ce parti.
La formulation de notre charte est trop floue et ne permet pas de s’oter le doute que celle-ci laisse la place à trop de compromissions, d’accords en coulisse pour la suite.
Nous ne devons plus parler de "gouvernement sous dominance sociale libérale" mais être plus précis : Nous ne participerons pas à un gouvernement qui ne reprendra pas des points de notre plateforme, et surtout nos députés ne voteront en aucun cas pour des projets qui ne respecteront pas nos propositions.
Le PS aura besoin de nos voix ? elle sait ce qu’elle a à faire.

Si ces points ne sont pas éclaircis au plus vite, nous serions dans un processus flou, ambigüe qui à terme risque de démoraliser les travailleurs, au lieu de leur redonner l’espoir, au risque de faire le jeu de vote protestataire d’extrême droite ("Tous pourris").

Nous avons une responsabilité quasi historique. Ne la gâchons pas en tardant à éclaircir les points qui sont d’importance.

A titre personnel (et j’en ai parlé avec plusieurs personnes qui sont d’accord avec mon analyse rapide), si ces éclaircissements ne sont pas faits au plus vite, je me retirerai définitivement de ce processus.
Je ne compte pas être le fossoyeur de la gauche.

Boris