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Port de Marseille : des bulletins de paie placardés sur les locaux du patronat

Publie le jeudi 14 octobre 2010 par Open-Publishing

de Ud Cgt du Rhône

"On a voulu nous faire passer pour des nantis et des privilégiés pour
nous discréditer auprès de l’opinion publique. Le débat ne se pose pas
en termes de rémunération, mais porte sur des questions de fond
relatives à l’emploi, au devenir de l’activité et aux difficultés
économiques"....Les Echos, ironisait en proposant de ...devenir "grutier au port de Marseille", avec huit semaines de congés par an, 18 heures de travail
hebdomadaires et un salaire de 4.000 euros bruts par mois.


Des grévistes CGT du port de Marseille et des raffineries de l’étang de Berre ont placardé mercredi matin des bulletins de paie sur les locaux de l’Union pour les entreprises des Bouches-du-Rhône (UPE 13) à Marseille, en réponse à une publicité choc du patronat marseillais.

"L’initiative d’aujourd’hui répond à la provocation du Medef. Nous sommes venus faire la démonstration qu’on était bien loin des rémunérations annoncées", a expliqué Pascal Galeoté, leader du syndicat CGT des agents portuaires des bassins Est de Marseille et des terminaux pétroliers de Fos-sur-Mer et Lavera, bloqués depuis le 27 septembre.

"On a voulu nous faire passer pour des nantis et des privilégiés pour nous discréditer auprès de l’opinion publique. Le débat ne se pose pas en termes de rémunération, mais porte sur des questions de fond relatives à l’emploi, au devenir de l’activité et aux difficultés économiques", a-t-il souligné.

Les fiches apposées par la cinquantaine de grévistes font état d’un salaire net de 2.140 euros pour un salarié ayant 10 ans d’ancienneté et travaillant 151 heures par mois.

Intitulée "The best job in the world", la publicité, publiée lundi par le quotidien Les Echos, ironisait en proposant de devenir "grutier au port de Marseille", avec huit semaines de congés par an, 18 heures de travail hebdomadaires et un salaire de 4.000 euros bruts par mois.

A l’origine de cette opération, le collectif "Touche pas à mon port", qui réunit patronat local, associations, professionnels indépendants et salariés.

"Il s’agit de bulletins d’ouvriers spécialisés, pas de grutiers", a réagi Jean-Luc Chauvin, président de l’UPE 13, tout en démentant le montant de 48.300 euros avancé par M. Galeoté pour le coût de cette publicité.

Le syndicat a ensuite été reçu, pendant près d’une heure, par des représentants de l’UPE. Les deux parties se sont mis "d’accord pour lancer une table ronde et des états généraux sur l’avenir industriel du port", a précisé M. Chauvin, tout en appelant à nouveau au "déblocage immédiat" du port et à la "reprise du travail".

Côté raffineries, la CGT s’inquiète notamment du projet de stockage de produits raffinés Oiltanking Mediaco Marseille (OTMM) à Fos-sur-Mer, a indiqué Marc Sarde, délégué CGT d’Ineos (ex-BP), l’une des quatre usines situées autour de l’étang de Berre.
Le président de l’UPE 13 a par ailleurs annoncé le retrait du logo du collectif à la suite de la mise en demeure par SOS Racisme, jugeant que la main jaune, emblématique de l’association, avait été détournée "sans pudeur". En revanche, le slogan "Touche pas à mon port" sera maintenu.

http://www.leparisien.fr/marseille-13000/port-de-marseille-des-bulletins-de-paie-placardes-sur-les-locaux-du-patronat-13-10-2010-1107800.php