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Position ferme des syndicats

Publie le vendredi 7 avril 2006 par Open-Publishing
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Les syndicats fermes sur le retrait du CPE après les propositions Villepin

Les syndicats ont réaffirmé leur exigence de retrait du CPE (contrat première embauche) comme préalable à toute discussion, jeudi, après la proposition de Dominique de Villepin d’ouvrir des discussions avec les partenaires sociaux sur la précarité.

Reçus un par un depuis mercredi par les présidents de groupes UMP du Parlement dans le cadre d’une concertation sur le CPE, certains syndicats ont jugé les propositions du Premier ministre prématurées, d’autres carrément hors sujet, mais tous se sont accordés pour exiger le retrait du texte avant tout.

Mercredi, ils avaient fixé au gouvernement l’ultimatum du 17 avril pour l’abrogation de la loi.

Au cours de sa conférence de presse mensuelle, M. de Villepin a annoncé qu’il souhaitait ouvrir "trois chantiers nouveaux" : "la sécurisation des parcours professionnels", "la lutte contre la pauvreté et l’exclusion" et "le renforcement des liens entre l’université et l’emploi".

Au-delà de l’ironie, l’Unsa rappelant que le chantier de la sécurisation des parcours professionnels était "déjà ouvert", plusieurs centrales se sont agacées du manque d’éléments "nouveaux" sur le CPE, chantier brûlant du moment.

CGT et CFDT ont ainsi refusé de se prononcer sur l’intervention de M. Villepin, perçue comme un exercice d’équilibre politique. L’essentiel du propos du Premier ministre visait "à rappeler" qu’il était "le patron du gouvernement", a-t-on ainsi estimé à la CFDT, alors que "l’important est avant tout de sortir de la crise, ce qui suppose une abrogation du CPE".

"Le Premier ministre a tenu un discours à forte dimension politique, mais sur le CPE, il n’y a rien de nouveau", a renchéri Jean-Christophe Le Duigou, le numéro 2 de la CGT, pour qui "l’urgence" réside également dans ce retrait.

A Force Ouvrière, Jean-Claude Mailly a vu un Premier ministre "hors du temps et du réel". "Face à la crise, qu’il ne contribue pas à apaiser, le Premier ministre a rejustifié le CPE, alors que rien n’est possible sans qu’un coup de grâce soit effectivement et très rapidement porté à ce dispositif", a-t-il affirmé.

S’ils se sont montré plus ouverts aux offres de discussions du Premier ministre sur la précarité, les autres syndicats n’ont pas pour autant renoncé à leur préalable d’un retrait du CPE.

"Nous avons déjà exprimé par le passé notre intérêt pour la sécurisation des parcours professionnels mais, pour l’instant, l’urgence c’est d’apaiser, c’est de retirer le CPE", a dit le président de la CFTC, Jacques Voisin.

Alain Olive (Unsa) s’est dit "prêt à débattre", mais après l’abrogation. Même son de cloche chez Bernard Van Craeynest (CFE-CGC), "tout à fait prêt" à discuter du sujet, mais après "un message fort d’apaisement par une loi rapide pour évacuer le CPE".

Jugeant les propositions de débat avancées par M. de Villepin "intéressantes, mais insuffisantes", Gérard Aschieri (FSU) a dit "que les discussions ne seront possibles qu’à partir du retrait du CPE". Jean-Michel Nathanson (Solidaires) a lui aussi posé le retrait du texte comme un "préalable à toute discussion".

D’autant, ont-ils rappelé, que l’issue des consultations des parlementaires de l’UMP sur le CPE est des plus incertaines.

Après avoir été reçus au Sénat mercredi, le secrétaire général de la CFDT François Chérèque s’est dit "plutôt optimiste", son homologue de la CGT Bernard Thibault a souligné l’absence totale d’indication sur une éventuelle abrogation, tandis que Jacques Voisin (CFTC) a déploré une situation "bloquée". (afp)

Messages

  • Bonjour,

    1- Je serais curieux de savoir au nom de quelle loi l’UMP a été désignée comme seule interlocutrice des organisations syndicales. J’aurais compris une commission parlementaire comprenant des représentants de l’opposition. Un juriste peut-il m’expliquer sur quels textes se base cette décision. Il est vrai qu’après la promulgation d’une loi qui "ne doit pas être appliquée" on est en plein délire.

    2- Les O.S. commettent une grave erreur en acceptant d’être reçue séparément. Puisqu’elles sont toutes, du moins dans les déclarations, d’accord pour affirmer que le préalable à toute discussion est le retrait du CPE tant que ce n’est pas fait normalement aucune négociation n’est possible. Le gouvernement cherche à ce que certains ( je ne cite personne mais suivez mon regard) rompent l’unité actuelle. C’est un piège ! Exigeons le refus des négociation séparées.

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