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Potable ou non potable ?
par Mengneau Michel
Publie le mercredi 26 octobre 2011 par Mengneau Michel - Open-Publishing5 commentaires
Par Michel Mengneau
Pour son alimentation en eau potable, la ville de Fontenay-le-Comte est desservie par deux captages : Gros Noyers 1 et Gros Noyers 2. Ce qui théoriquement aurait dû lui assurer une certaine indépendance et permettre une gestion communale et citoyenne totale, ce n’est pas le cas puisque l’exploitation a été donnée à une multinationale très connue, donc, main mise du privé sur ce qui appartient aux citoyens. Et cela n’est pas sans conséquence comme on le verra par la suite.
En 2009, suite à des prélèvements Noyers 1 sera fermé car une dose de métochlore supérieur à la norme autorisée (0,1 milligramme/litre) y sera décelée, ceci allant d’ailleurs jusqu’à cinq fois cette norme. L’empoisonnement de cette eau est dû à un désherbant maïs néanmoins interdit en France depuis 2003, cependant très vite remplacé par le S-métochlore qui semble tout aussi nocif. Il est évident que l’on doit l’épandage de ces poisons à la culture intensive du maïs, c’est donc là que commence la prise de conscience de la gestion de l’eau puisqu’il faut décontaminer celle-ci alors que d’autres cultures non-productivistes à outrance limiteraient, voire supprimeraient cette intervention. Bref, s’appuyant des normes encore insuffisantes et parfois sous estimées comme vient de signaler le rapport de l’enquête du WWF sur le dispositif français d’analyse de la qualité des eaux, les autorités prirent toutefois leurs responsabilités et fermèrent momentanément le captage. Ceci ne posant aucun problème dans la mesure où un seul captage fournit amplement la commune.
Dans une société ultralibérale comme la notre, avec des élus accompagnateurs du système capitaliste, voire totalement inféodés à celui-ci, on ne remet pas en question l’agriculture productiviste au service de l’agro-business, dont on connaît les principaux comme les grands « ensemenciers », les multinationales pourvoyeuses d’insecticides, d’herbicides et autres poisons permettant l’assurance de rendements nettement supérieurs à ceux d’une agriculture plus naturelle, alors au lieu de traiter la cause on tente de palier aux conséquences. C’est pour ces raisons qu’il a été projeté de construire une nouvelle station permettant de réduire plus efficacement les quantités de saloperies polluantes.
Dans le premier projet, la municipalité et l’exploitant avaient prévu que pendant 18 mois Gros Noyers 1 fonctionnerait le temps des arrêts de Gros Noyers 2, et ceci en demandant une dérogation pour que soit portée à 0,5 milligramme/litre la dose autorisée de métochlore.
Certes, l’OMS autorise ce maximum, faisant foin du principe de précaution et de la norme usuellement autorisée en France c’est donc là-dessus que se sont basées les autorités pensant avoir l’aval du Préfet. Pourtant les associations se sont émues de cette situation paradoxale qui allait faire boire, sans les avertir, aux habitants de la cité une eau que l’on aurait déclarée polluée précédemment, particulièrement Terres et Rivière. ( http://www.terres-rivieres.org/wp-content/uploads/2011/10/2ndA.P.-Fontenay.pdf ), sur le site en cliquant sur new on pourra y lire l’Arrêté Préfectoral
Cela n’est pas passé inaperçu puisque la Préfecture n’a pas signé la dérogation et a réduit la durée des travaux à 8 mois en autorisant le captage sur Gros Noyers 1 pendant une période réduite à 40 jours, et ceci avec un taux autorisé jusqu’à 0,25 milligramme/litre. Si l’on peut reconnaitre une prise de conscience tardive des autorités, voire une certaine bonne volonté, il n’empêche que l’eau risque d’avoir un dose supérieure à 0,1 ce qui l’aurait classée dans d’autres temps comme non-potable. Risque auquel ne seront avertis les habitants que par affichage municipal et par voie de presse touchant seulement un nombre restreint de ceux-ci dans la population. C’est d’autant plus regrettable qu’il existe une autre possibilité avec la possibilité de se connecter au service d’eau du Lac de Mervent exploité par une autre société, son eau étant dans les normes.
La question reste en suspend, eau potable ou non-potable, en tous cas il semble que ce soient des raisons mercantiles qui font que la solution Mervent n’a pas été retenue.
Est-ce le consommateur qui doit pâtir de cette gestion pour le moins traitée avec légèreté de la part des élus et de l’exploitant, certainement pas, c’est pourquoi beaucoup de vigilance et de circonspection s’impose à l’égard des responsables de cette cacophonie !
On peut lire aussi un article similaire dans « Sans Culotte 85 » N° 49 - oct. 2011…
Messages
1. Potable ou non potable ?, 26 octobre 2011, 09:07, par Mengneau Michel
Je n’ai pas mis le N° du "Sans culotte 85 cité car j’ai prêté l’exemplaire que je possédais. Dès que je l’aurai je le communiquerai.
Le sans culotte est un petit journal local ayant atteind une certaine notoriété dans le département du fait de la pertinence de ses articles souvent poliquement incorrects, voir contestaire du système. C’est un excellent exemple d’une presse sortant des sentiers battus par la presse conventionnelle...
1. Potable ou non potable ?, 26 octobre 2011, 09:35, par Mengneau Michel
Il s’agit du N° 49 de ce mois.
2. Potable ou non potable ?, 26 octobre 2011, 12:22, par BC
ajouté à l’article :)
3. Potable ou non potable ?, 26 octobre 2011, 13:35, par Mengneau Michel
Merci pour cette attention !
2. Potable ou non potable ?, 26 octobre 2011, 10:30, par Mengneau Michel
Si j’ai communiqué cet article ayant aux yeux de certains qu’un intérêt local c’est justement pour faire comprendre l’importance des résistances locales qui peuvent mener vers le global. Effectivement, ce combat pour une eau de qualité accompagné d’une communication peut mener vers une prise de conscience plus générale en dénonçant les vraies causes de la pollution qui sont l’agriculture intensive imposée par le capitalisme et autres abus du productivisme consumériste. Il s’agit donc bien d’un combat politique qui commence par la base, et ceci avec un exemple concrêt beaucoup plus significatif que des lancements d’anathèmes, sorte d’appels à une hypothétique révolution.
Certes, il ne faut pas négliger les révolutions, mais faisons surtout fructifier ce travail de terrain afin de contruire une masse critique faisant basculer le système.