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Pour la Cour de cassation italienne, un viol est moins grave si la victime n’est pas vierge

Publie le vendredi 17 février 2006 par Open-Publishing
5 commentaires

Les cinq hommes qui siègent à la plus haute institution judiciaire italienne ont rendu un jugement accordant des circonstances atténuantes à un homme coupable d’avoir violé une adolescente car sa victime avait déjà eu des expériences sexuelles. La décision de la Cour de cassation a déclenché un véritable tollé, notamment chez les associations de protection de victimes.

La Cour avait été saisi par l’auteur du viol, un ancien drogué âgé de 41 ans. Il avait été condamné en novembre 2001 à une peine de trois ans et quatre mois de réclusion pour avoir forcé, sous la menace de violences, la fille de sa compagne, âgée de 14 ans, à un rapport oral. En 2003, il avait demandé une réduction de peine, qui lui avait été refusée par la cour d’appel au motif que "la nature non-naturelle du rapport sexuel" allait empêcher "le développement harmonieux de la vie sexuelle de la victime".

C’est cette décision que le violeur a attaquée devant la Cour suprême, arguant que la jeune fille avait déjà eu des rapports sexuels avec d’autres hommes avant le viol.

Les juges de la Cour suprême lui ont donné raison, estimant que "les dommages causés par la violence sexuelle sont moins graves si la victime a déjà eu des rapports sexuels avec d’autres hommes avant sa rencontre avec le violeur", et que le violeur pouvait donc bénéficier d’une circonstance atténuante.

RÉACTIONS INDIGNÉES

Cette décision a suscité l’indignation des associations d’aide aux victimes de violences et de nombreuses personnalités politiques, dont la ministre pour l’égalité des chances. "Il est inconcevable qu’il puisse y avoir deux poids et deux mesures pour un délit aussi grave qui brise la vie d’une femme et de sa famille, selon que la victime est encore vierge ou non", s’est scandalisée Maria Gabriella Carnieri, présidente de l’association italienne Téléphone rose, qui aide les femmes victimes de violences ou d’abus.

Les associations dénoncent une décision qui va à contre-courant des expertises psychologiques. "A 13 ou 14 ans, on est encore une enfant", s’exclame la psychologue Maria Rita Parsi. "Il s’agit d’un vrai abus, qui doit être poursuivi comme un acte de pédophilie".

– http://www.lemonde.fr/web/article/0...

Messages

  • France :

    Lorsque des prostituées ne consentent pas à verser la somme nécessaire pour être en règle avec la police, c’est à dire le versement d’un impot semi-légal, il y a contrainte par corps.
    C’est à dire incarcération de la prostituée, afin qu’elle ce décide à verser la somme adéquate.

    Il ne s’agit pas d’un témoignage datant des années 70, ni d’une affaire terminée.
    C’est la réalitée actuelle.
    Une "petite pipe" ne suffit généralement pas pour être régularisé.

    jyd.

    • Si cette jeune fille de 14 ans avait eu des rapports avec d’autres hommes comme argue lamentablement son "beau-père" j’ose espérer qu’elle était consentante et qu’elle les avait choisis.
      Dans le cas présent son "beau-père" l’a violée.
      et c’est là que réside TOUTE la différence.
      Un abus de pouvoir, un viol, des violences. Une pulsion unilatérale.

      Que les juges, appartenant tous au sexe masculin, suivent ce type de raisonnement revient à dire qu’à terme, une jeune fille ou une femme ayant des rapports sexuels et n’étant plus vierge peut se faire violer en toute impunité.

      Je n’ose même pas penser à leurs arguments lorsqu’il s’agit d’une prostituée !

      Les bâtards peuvent oeuvrer encore en toute tranquillité, la justice puise sa force dans la bible. Il y a Marie, "la vierge intouchable" et Marie-Madeleine "la sale que l’on peut humilier et instrumentaliser" à tous vents.

      Mais il est vrai que les juges ne sont géniteurs que de "Marie", c’est bien connu !!!

      Le chemin est encore long pour faire comprendre aux humains que nos corps nous appartiennent et que nous sommes libres de nos découvertes. Sans violence et dans le plaisir partagé.

      Mata a ri

    • Cette histoire est incroyable et indigne. Dommage que tu mettes « tous les humains » à la place de ces juges imbéciles. Cela fait de beaux discours et en fait n’engage pas à grand chose.

      Le viol (la pédophilie aussi) sont tout de même aujourd’hui vécus comme des délits criminels graves et traités comme tels par la justice.

      Comme « le genre humain », l’idée de disposer de son corps dépasse largement cette affaire, et n’est pas si simple que cela (par exemple les vaccinations obligatoires).

      En fait, la justice ne doit pas juger ou porter d’appréciation sur le plaisir sexuel, et des choix de chacun en la matière, au moins dans le cadre de la vie privée, mais juger des délits.

      Le scandale vient du premier jugement qui n’a rien d’antiféministe, mais qui est bâti sur un préjugé sexuel : « le rapport oral », (la pipe), ne serait pas naturel ! C’est à dire que si le criminel avait pénétré le sexe de sa victime, il aurait eu des circonstances atténuantes, il aurait accompli un viol naturel.

      Le second jugement n’est qu’un rafistolage de l’idiotie du premier.

      Cela veut dire que pour ces juges, les pratiques sexuels entre adultes consentants peuvent être plus criminelles que celles imposées par un violeur à sa victime.

      Helge

    • pas naturel = pas consenti non ?

  • je trouve que c’est aberant !!!!!!!!!!!!!!!!qu’une femme ou une jeune fille se fait violée et que c’est moins grave si elle n’est pas vierge dans la justice.Nous sommes libres de choisir l’age de notre 1er rapport avec un homme (ou une femme) meme qu’on n’est 14ans.je trouve que la justice a fait tres mal son travail la justice devrait etre un exemple pour tout le monde.cela encourage le fait qu’une fille plus vierge est une fille uo tout est permis !!!!!!!!!!!!!!