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Pourquoi Georges Cipriani reste-t-il emprisonné ?

Publie le mardi 15 septembre 2009 par Open-Publishing

Pour consulter le blog : linter.over-blog.com

Ces derniers jours, nous avons eu l’occasion de discuter à plusieurs reprises sur les mesures prises contre Jean-Marc Rouillan et Georges Cipriani, qui les maintiennent tous deux emprisonnés. Et il nous est apparu important de revenir sur la décision de refus de libération conditionnelle de Georges Cipriani, pour répondre au besoin d’une information plus précise. Plusieurs articles sur le blog ont informé sur ce refus, dont celui-ci.

Ici quelques réflexions de linter à compléter et approfondir.


Seul militant à se voir refuser à ce jour la semi-liberté

Le 20 août dernier, une réponse négative a été donnée en appel à la demande de libération conditionnelle de Georges Cipriani. Il est le seul des militants, vus dans ce contexte par le pouvoir, à se voir refuser la semi-liberté. Il fait aujourd’hui cassation, avec justesse, tant les raisons invoquées dans leur forme et dans leur fond, se prêtent à une remise en cause. Mais d’abord, il convient de se demander : pourquoi Georges Cipriani reste-t-il emprisonné ?


Des dates de décision volontairement décalées

Lors de l’audience en appel de juillet, une première dissociation a été faite par l’Etat, qui ne pouvait que nous alerter. Alors que les autres militants passés ce jour voyaient leur réponse fixée fin juillet, nous apprenions que Georges Cipriani devait attendre jusqu’au 20 août. Remarquons l’extrême violence et cynisme qui laissait encore au prisonnier la possibilité d’espérer pendant tout un mois, alors que la réponse était déjà claire, voire écrite. Mais il est vrai que cela aurait fait mauvais effet d’annoncer en même temps deux réponses favorables et une réponse négative.


Dans les médias, la fable des trois organisations

Dans le même temps s’organisait une fable médiatique qui prit corps après l’annonce des réponses positives fin juillet. Idée souvent évoquée en filigrame, mais là reprise en coeur par tous les médias - comme cela avait déjà été le cas avec un tout autre contenu pour Jean-Marc Rouillan. Cette fois-ci, c’était la théorie de trois organisations, AD Lyon, une organisation de braqueurs et la branche internationaliste, avec Joëlle Aubron, Nathalie Ménigon, Jean-Marc Rouillan et Georges Cipriani. Cela permettait d’isoler Georges Cipriani des autres militants passés en appel en même temps que lui.

Les conclusions du refus de libération conditionnelle

Tout ceci préparé, la réponse négative pouvait être donnée. Quels sont les principaux arguments ? La lecture nous alerte sur le rôle du CNO, des pseudos experts et devrait servir de référence à une lutte contre l’utilisation des expertises contre les prisonniers politiques et rebelles. Affirmations dignes du café du commerce, disant tout et son contraire, il semble impossible que cela ne puisse être retenu contre ce jugement et nous y reviendrons.
L’essentiel est cependant le rapport à Action directe, clairement le fait qu’il n’y ait pas de prise de distance ouverte, c’est-à-dire de condamnation des actions et de l’organisation. Donc une attitude digne que le pouvoir ne peut ni ne veut accepter.
Nous reviendons aussi sur la remise en cause après 22 mois du projet de libération conditionnelle pourtant toujours approuvé jusque-là et qui n’apparaît que comme un simple prétexte pour ne pas laisser comme seules conclusions celles purement politiques.

Emprisonné, parce que militant d’Action directe

Tout ceci montre bien qu’il y a une véritable guerre menée par l’Etat contre les prisonniers d’Action directe. Celle-ci avait pu paraître s’arrêter avec la libération conditionnelle de Nathalie Ménigon, puis de Jean-Marc Rouillan. Mais la libération de Nathalie Ménigon intervient après la mort de Joëlle Aubron, et alors que son état de santé est très fragile, et dans un contexte politique différent. Dans la foulée, Jean-Marc Rouillan obtient sa semi-liberté. Mais cette fenêtre était étroite et s’est vite refermée.

Et aujourd’hui, il est clair, après la réincarcération de Jean-Marc Rouillan et ce refus de libération conditionnelle pour Georges Cipriani qu’il faut, qu’il convient de nouveau de se battre ensemble avec ces militants pour leur libération.

linter
Publié le 04.09.2009