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Poutine : Katyn est une vengeance de Staline !
Publie le vendredi 9 avril 2010 par Open-Publishing11 commentaires
SMOLENSK, 7 avril - RIA Novosti
Le massacre de Katyn serait une vengeance de Staline pour les 32.000 prisonniers soviétiques morts en Pologne en 1920, a estimé mercredi le premier ministre russe Vladimir Poutine à Smolensk.
"Je ne savais pas que Joseph Staline a lui-même dirigé l’opération militaire de 1920 pendant la guerre soviéto-polonaise. L’Armée rouge a essuyé une défaite et de nombreux soldats soviétiques ont été faits prisonniers. Selon le dernier bilan, 32.000 soldats sont morts de faim ou de maladie en Pologne (…). Je crois personnellement que Staline se sentait responsable de cette tragédie et qu’il a ordonné de fusiller (les Polonais) pour se venger", a indiqué M.Poutine à l’issue d’une cérémonie en mémoire de plus de 20.000 officiers, policiers et civils polonais fusillés en 1940 à Katyn, près de Smolensk, par le NKVD, la police politique soviétique.
Selon le magazine polonais Newsweek Polska, près de 110.000 soldats soviétiques ont été faits prisonniers suite à la défaite de l’armée de Mikhaïl Toukhatchevski aux abords de Varsovie. Ils ont été envoyés dans des camps créés à Brest, Lukow, Wadowice, Domb et Strzalkowo. Les détenus ont été torturés et laissés sans nourriture ni soins médicaux.
Messages
1. Poutine : Katyn est une vengeance de Staline !, 9 avril 2010, 13:04, par guillot
Selon l’historien Jean Jacques Marie, en Avril 1920, le maréchal polonais- financé et conseillé par la France-Pilsudski avait attaqué la Russie soviétique.
Staline était le commissaire politique d’une des 2 armées soviétiques qui était le chef de l’Armée Rouge. Kiev fut pris par l’armée polonaise le 6 Mai. Une contre offensive de l’Armée Rouge repousse les polonais, Kiev est reprise le 12 juin et attient la frontière Polonaise début juillet 1920. L. Trotsky, devant l’essoufflement de l’Armée Rouge, propose au comité central du PCUS une offre de paix aux Polonais . Mais Lénine est pour l’invasion de la Pologne et la frontière est franchie le 20 juillet, entrainant de nombreuses désertions chez les soldats russes.
le 14 aoùt, une contre offensive polonaise bouscule l’Armée rouge de 400 kms en arrière. Rendu responsable de la défaite, Staline est destitué de ses fonction de commissaire politique (Au lieu de " jouer collectif" dans l’offensive avec l’armée de M Toukatechvski, il a tenté d’ arriver le premièr au porte de Varsovie, coupant ainsi de leurs arrières les 2 armées soviétiques !)
1. Poutine : Katyn est une vengeance de Staline !, 9 avril 2010, 15:23
Précisions
Et oui, en 1920 Staline est secrétaire général du Parti et pas commissaire politique dans l’Armée Rouge dont le chef est ..Trotski, et Toukatchevski un général.
Ceci étant, le désir de vengeance a peut être joué en 40, mais, selon moi, à la marge. Entre janvier et avril 40 chacun des officiers polonais s’est vu proposé l’intégration dans l’Armée Rouge (la Pologne n’existe plus), certain ont accepté (Yarulseski...), la plupart ont refusé. Suivant une décision, dument signée par tous les membres du gouvernement soviétiques, les absents (Kalinine, Kaganovtch...) donnant leur approbation par téléphone, ils sont exécutés avec des armes, et des munitions, fabriquées en Allemagne, ce qui etayera, pendant des décennies, les dénégations soviétiques, et jetés dans des fosses communes proches de Smolensk.
En chargeant Staline, Poutine soulève deux questions :
1-18 mois avant le 22 juin 41, Staline savait-il que l’URSS serait attaquée par les nazis (pistolets allemands) ?
2-Prévoyait-il que l’Armée Rouge pourrait être enfoncée jusqu’à Smolensk (700 km de la nouvelle frontière ouest et 350 km de Moscou).
Et Poutine a surement les réponses......
2. Poutine : Katyn est une vengeance de Staline !, 13 avril 2010, 08:51, par guillot
Jaruselski n’a pu accepter le proposition d’intégrer l’armée rouge en 1940 : il n’avait que 16 ans. D’après sa biographie, il a iintégré l’arméee polonaise qui combattait côté russe en 1942.
2. Poutine N’EST PAS une vengeance de Staline !, 9 avril 2010, 14:01, par guilllot
Un petit recitificatif au sujet de mon post précèdent : en mars 1920, L Trotsky n’était plus le chef de l’Armée Rouge, ni Staline, qui ne l’a jamais été à cette époque. L Trotsky s’était mis en retrait des opérations militaires en Pologne afin de se consacrer au problème des transports.
Staline avait été destitué de ses fonctions militaires et rappelé à Moscou , où t il demande une commission d’enquête sur l’opération militaire désastreuse en Pologne.
Lénine est toujours réticent pour abandonner les opérations militaires : il pensait que celles-ci pouvaient donner un élan à la révoltution socialiste, en Pologne et en Europe .
Cependant, L Trotsky réussit à persuader le Bureau Politique d’engager des pourparlers avec le gouvernement polonais, lui même à bout de souffle. L’armistice avec la Pologne est signée le 12 octobre 1920.
Le maréchal Pilsudski était un nationaliste et un anti communiste particulièrement virulent. Cela n’étonnerait personne si il a fait mourrir par de mauvais traitements et des tueries des dizaines de milliers de prisonniers de guerre russes.
3. Poutine : Katyn est une vengeance de Staline !, 9 avril 2010, 16:04
L’armée polonaise aidée financièrement par le gouvernement français...et militairement : un certain général De Gaulle y commande un corps expéditionnaire contre les Soviets qui sur les autres fronts affrontent les Anglais, les Américains, les Finlandais...bref tout le capital international en émoi.
1. Poutine : Katyn est une vengeance de Staline !, 9 avril 2010, 23:17
Merci pour ces efforts mettant dans son environnement politique et militaire ces exécutions massives qui semblent répondre à d’autres atrocités. Les Polonais vivaient à cette époque sous le joug de dictatures souvent sanglantes comme beaucoup de peuples de l’Est qui ont en plus servi de zones tampon pour défendre les intérêts du Capitalisme occidental.Cela ne justifie pas pour autant les massacres de prisonniers.
Il faudrait cependant se figurer la haine que subirent les Soviétiques quand ils tombaient entre les mains de leurs ennemis : pas de cadeaux pour les Bolchéviks, voir les réactions de la presse française ("l’illustration" par exemple en 1917) quand Lénine rompit les alliances du Tsar avec la France et l’Angleterre en signant la paix avec l’Allemagne du Kaiser Guillaume III. Cette violence annonçait la cruauté du comportement des Nazis à l’égard de peuples considérés comme des "sous-races" qui n’est que la suite Traiter des exécutions de Katyn, devrait se faire à la lumière du contexte historique.
4. Poutine : Katyn est une vengeance de Staline !, 9 avril 2010, 20:35, par Patrice Bardet
Viktor Ilioukhine a demandé une commission d’enquête, sans succès
L’oligarque mafieux Poutine n’a aucun intérêt à ouvrir les archives aux historiens
La fable du massacre commis par la KGB sur ordre de Staline n’est pas prête de s’éteindre : elle sert de puissants intérêts
Toutes les manipulations sont donc permises
1. Poutine : Katyn est une vengeance de Staline !, 9 avril 2010, 23:51, par Roberto Ferrario
Allors la Patrice je suis particulièrement intéresse... mais quel "ecstasy" ou "hallucinogène" tu prendre avant d’écrire ces méga connerie...
Une fable ?????????????? mais dans quel planète tu proviens ????
Et en plus c’est meme pas Poutine que a reconu la responsabilite directe de l’URSS...
En 1990, le dirigeant de l’URSS Mikhaïl Gorbatchev, désirant assainir les relations avec la Pologne, reconnaissait que le NKVD était responsable du massacre et présenta des excuses officielles au peuple polonais. Mais ce n’est qu’en 1992 que le Président de la Russie Boris Eltsine, ouvrant au public les archives des dirigeants de l’URSS, remit à Lech Wałęsa, président de la république de Pologne, plusieurs documents émanant du comité central, dont l’ordre d’exécution des officiers polonais.
Massacre de Katyn
Le massacre de Katyn désigne le meurtre de plusieurs milliers de Polonais — essentiellement des personnalités, des officiers mais aussi des étudiants (officiers de réserve), des médecins et des membres des élites polonaises réputées hostiles à l’idéologie communiste — par la police politique de l’Union soviétique (le NKVD) au printemps 1940 dans une forêt russe près de Smolensk. Par extension, l’expression recouvre l’ensemble des exécutions de membres de l’élite polonaise (de 15 000 à 22 000 personnes) perpétrées en 1940 en divers lieux de l’ouest de l’URSS. Ce fut un des crimes parmi les plus symboliques de la guerre entre l’Allemagne nazie et l’Union soviétique.
L’URSS a nié ce massacre durant toute la guerre froide et ce n’est qu’en 1990 qu’il a été officiellement reconnu.
Les origines
À la suite du dernier partage de son territoire en 1795 entre la Prusse, l’Autriche et la Russie, la Pologne n’a plus eu d’existence en tant qu’État pendant 123 ans. Les Polonais subirent durant cette période la domination de leurs trois voisins autoritaires. Las de l’oppression russe, ils se révoltèrent en 1830 et 1863, soulevant une forte émotion dans les pays européens, mais furent impitoyablement réprimés. Alors qu’en 1919 la Pologne retrouvait son indépendance, Lénine, à la recherche d’un accès direct à l’Allemagne pré-révolutionnaire, lançait à l’été 1920 l’Armée rouge à la conquête de Varsovie (guerre russo-polonaise de 1920). La résistance acharnée des Polonais ainsi que les erreurs des Soviétiques firent échouer cette tentative. La paix de Riga signée en 1921 mit fin à ce conflit. Staline n’oublia pas cet affront et en aurait conçu une violente haine des élites polonaises. La Russie et l’Allemagne, qui n’acceptaient pas vraiment cette renaissance polonaise, s’accordèrent sur un nouveau partage de son territoire. C’était l’une des clauses secrètes du pacte germano-soviétique du 23 août 1939.
La Pologne est envahie par les armées allemandes le 1er septembre 1939 et par l’Armée rouge le 17 septembre 1939. Pour justifier cette invasion, les Soviétiques prétextèrent le besoin de protection des populations biélorusses et ukrainiennes, majoritaires dans les territoires polonais concernés.
La programmation
Dès le 19 septembre 1939, le commissaire du peuple aux Affaires intérieures et à la Sécurité de l’État de l’URSS, Lavrenti Beria, ordonnait au NKVD de créer un « Directorat pour les Prisonniers de Guerre », afin de prendre en charge les prisonniers polonais. Le NKVD organisa un réseau de centres de détention et de camps de transfert, puis transféra les prisonniers dans l’ouest de l’URSS.
Environ 250 000 soldats polonais, dont 10 000 officiers, furent faits prisonniers par les Soviétiques. La moitié d’entre eux — les simples soldats — fut relâchée par l’Armée rouge, les autres étant confiés au NKVD, lequel relâcha rapidement 42 400 soldats pour la plupart de nationalité ukrainienne ou biélorusse et en livra aux Allemands 43 000 autres, originaires de Pologne occidentale. Au 19 novembre 1939, le NKVD ne détenait plus qu’environ 40 000 prisonniers de guerre dont à peu près 8 500 officiers et sous-officiers. Beaucoup furent employés comme travailleurs forcés. Dans le même temps, depuis les zones polonaises occupées, afin d’éliminer « les classes sociales hostiles » au communisme, des centaines de milliers de Polonais étaient déportés dans divers camps et goulags.
Fin février 1940, 6 192 policiers et assimilés et 8 376 officiers restaient toujours internés. Ces prisonniers furent soigneusement triés. Les officiers, parmi lesquels de nombreux étudiants (car le système de conscription polonais les incorporait systématiquement dans l’armée de réserve), furent rassemblés dans les deux camps de concentration de Kozielsk et de Starobielsk. Les cadres de la police, de la gendarmerie, des gardiens de prison, des gardes frontières et du scoutisme dans celui d’Ostachkov. Ces trois camps avaient également reçu des membres de l’élite civile polonaise (médecins, avocats, professeurs...), de même d’ailleurs que sept autres camps mineurs de l’URSS occidentale. La répartition des hommes était la suivante : 5 000 à Kozielsk, 6 570 à Ostachkov, et 4 000 à Starobielsk. Le jour de Noël 1939, les religieux de toutes les confessions en furent retirés. On suppose qu’ils furent éliminés. Tous ces hommes subirent de longs interrogatoires et un espionnage interne permanent destinés à repérer ceux qui seraient enclins à servir le communisme. L’échec fut total.
Le 5 mars 1940, les membres du Politburo — Staline, Viatcheslav Molotov, Kliment Vorochilov et Lavrenti Beria — signèrent l’ordre d’exécution des « nationalistes et contre-révolutionnaires » polonais, préparé par ce dernier. Lazare Kaganovitch et Mikhaïl Kalinine absents à la séance ne paraphèrent pas le document mais se prononcèrent favorablement.
L’exécution
Les méthodes d’exécution avaient depuis longtemps déjà été éprouvées sur les citoyens soviétiques. Les condamnés étaient transportés en train jusqu’à la gare la plus proche puis en camion jusqu’à l’endroit de l’exécution. Les transports quotidiens étaient de moins de cent personnes. Chaque individu était ligoté séparément, puis placé sur le bord de la fosse, où on lui tirait une balle dans la nuque. Les exécutions s’effectuaient habituellement au moyen de pistolets Walther fournis par Moscou, modèle de fabrication allemande, comme les balles, couramment exporté pendant la période 1920-1926, notamment en Estonie dont les arsenaux militaires venaient d’être saisis par les Soviétiques.
Entre le 3 avril et le 13 mai 1940, 4 404 prisonniers furent transportés de Kozielsk, dans la forêt de Katyn, près de Smolensk, située à environ 50 kilomètres de la frontière biélorusse, où ils furent abattus d’une balle dans la nuque et ensevelis dans des fosses communes. Les 3 896 prisonniers de Starobielsk furent assassinés dans les locaux du NKVD à Kharkov et les 6 287 hommes détenus à Ostachkov tués à Kalinine (aujourd’hui Tver). Les massacres ont donc concerné au cours de ces seuls trois mois plus de 14 400 Polonais. Il faut ajouter à cela près de 7 800 membres de réseaux de résistance et fonctionnaires divers, non mobilisés dans l’armée, qui, au titre de la décision du 5 mars 1940, furent fusillés par les OSO (Conseil spécial de la Police) ; on en compte 3 400 en Ukraine et 3 880 en Biélorussie.
Découverte et enquêtes
En août 1941, donc quelques semaines seulement après le début de l’invasion de l’URSS par la Wehrmacht, les troupes allemandes découvrirent dans la forêt de Katyn un premier charnier qui contenait les restes de plusieurs centaines d’officiers polonais. Signal, l’hebdomadaire illustré de la Wehrmacht, publia des photos montrant l’exhumation des corps : les uniformes étaient reconnaissables et les cadavres étaient dans un état de décomposition assez peu avancée.
L’ensemble de la presse nazie exploita largement, à cette époque, la macabre découverte.
Cependant, ce n’était là qu’un préambule. En effet, fin 1942, des cheminots polonais, qui conduisaient les trains allemands, rapportèrent avoir entendu des paysans biélorusses parler de soldats polonais enterrés dans la forêt de Katyn. C’est ainsi que d’autres charniers, bien plus importants que celui de l’été 1941 furent découverts.
Au printemps 1943, les militaires allemands mettaient au jour plus de 4 500 corps d’officiers polonais empilés dans plusieurs fosses. Radio-Berlin rendit la découverte publique le 13 avril 1943 en accusant les Soviétiques du forfait. Deux jours après, ceux-ci nièrent leur responsabilité sur les ondes en répliquant que les nazis avaient commis ces atrocités lors de leur avance au cours de l’année 1941. Les autorités du Reich exploitèrent intensément l’événement dans le cadre de leur propagande antisémite jusqu’à l’été 1943. « Le mot d’ordre "Katyn" recouvrit la pire campagne antisémite qu’ait connu le régime depuis son avènement » analyse l’historien allemand Peter Longerich[13]. Pour les nazis, ce massacre était un « massacre juif ». En retour « l’anéantissement des Juifs pour ne pas être anéantis par eux [...] constitua le cœur de la propagande sur Katyn ».
Les dirigeants du Reich (les dirigeants allemands et notamment le ministre de la propagande Joseph Goebbels) convoquèrent une commission internationale d’enquête médicale, composée d’experts venant de la Belgique, de Bulgarie, de Croatie, de Finlande, du Danemark, de France, de Hongrie, d’Italie, des Pays-Bas, de Roumanie, de Suède, et de Slovaquie.
Ils demandèrent par ailleurs à la Croix-Rouge d’envoyer indépendamment des experts à Katyn, demande appuyée par le général Sikorski, chef du gouvernement polonais en exil à Londres qui n’avait cessé d’exiger des Soviétiques des éclaircissements sur le sort des officiers disparus. Prenant prétexte de cette position qu’ils dénoncèrent comme « une collusion Hitler-Sikorski », les Soviétiques rompirent leurs relations avec les Polonais et lancèrent une campagne pour amener les Anglo-saxons à reconnaître le gouvernement pro-soviétique de Wanda Wasilewska.
La Commission internationale publia ses conclusions fin mai : toutes les données recueillies, aussi bien les traces physiques que les témoignages, concouraient à placer le massacre au printemps 1940. Les Allemands en firent leur Livre Blanc. La commission technique de la Croix-Rouge aboutit à la même datation, mais décida de ne pas publier les conclusions de son enquête « afin de ne pas faire le jeu de la propagande allemande » qui utilisait la découverte pour enfoncer un coin entre Anglo-saxons et Soviétiques, ces derniers l’instrumentalisant pour focaliser la haine sur les « Germano-fascistes ». Les membres polonais de cette commission, dont quelques résistants à l’occupant allemand, envoyèrent cependant un rapport au gouvernement britannique qui fut classé ultra-secret et rendu public seulement en 1989, à Varsovie.
Le général Sikorski, accompagné de membres de son gouvernement, disparut le 4 juillet 1943 dans un avion qui s’écrasa au décollage de Gibraltar. Que la cause, objet de polémique, fût accidentelle ou non, cette disparition était pour les Anglo-saxons un soulagement car l’intransigeance de la position tenue par le général polonais commençait à créer des frictions entre Alliés.
Il a été avancé l’hypothèse que Iakov Djougachvili (un des fils de Staline) s’est suicidé au camp de concentration de Sachsenhausen le 14 avril 1943 après que la nouvelle du massacre fut parvenue à sa connaissance.
Commission soviétique et notes anglo-saxonnes
En 1944, ayant repris la zone de Katyn, les Soviétiques exhumèrent les corps. Ils mirent en place une « commission spéciale pour la vérification et l’enquête sur l’exécution par les envahisseurs nazis des officiers polonais prisonniers de guerre dans les bois de Katyn ». S’appuyant sur le fait que ces officiers avaient été abattus à l’aide de balles allemandes, la commission Burdenko concluait à l’assassinat par les nazis.
La même année, le président des États-Unis, Roosevelt missionna le capitaine George Earle, son envoyé spécial dans les Balkans, afin de compiler les informations sur ce dossier. Earle utilisa ses contacts en Bulgarie et en Roumanie et conclut que le coupable était l’Union soviétique. Le président rejeta ses conclusions et ordonna la destruction du rapport. Quand Earle insista pour le publier, le président lui intima par écrit l’ordre de ne pas le faire, puis l’affecta aux îles Samoa. Roosevelt déclara solennellement que cette affaire ne représentait « rien d’autre que de la propagande, un complot des Allemands » et qu’il était « convaincu que ce ne sont pas les Russes qui l’ont fait ».
De leur côté, les Britanniques bénéficiaient du rapport de leur ambassadeur auprès des Polonais, O’Malley, qui aboutissait à la même conclusion que George Earle. Ce qui ne modifia en rien la ligne stratégique adoptée par le gouvernement en vue de maintenir de bons rapports avec leur allié : faire en sorte « que l’histoire enregistre l’incident de la forêt de Katyn comme une tentative sans importance des Allemands pour retarder leur défaite ».
À la fin des hostilités, les Soviétiques déclarèrent zone interdite la région de Katyn, refusèrent toute enquête par des organisations internationales et, assurés du soutien passif (et, parfois même, actif) des Occidentaux, organisèrent, à l’aide des partis communistes locaux, selon la technique éprouvée de l’amalgame (ceux qui mettent en doute la thèse soviétique sont des pro-nazis), une campagne internationale pour discréditer les personnes connaissant le dossier par expérience directe et chasser de leur poste d’enseignant les membres de la Commission internationale de 1943 (les Pr Naville à Genève et Palmieri à Naples).
Le gouvernement communiste de la nouvelle république populaire de Pologne quant à lui censura la question en accord avec la position soviétique. Cette attitude, couplée à celle des Anglo-saxons, qui mirent tout « en œuvre pour supprimer (…) les informations susceptibles de contredire la version soviétique », laissèrent les mains libres à la propagande stalinienne.
Polémique à Nuremberg
Présenté par l’accusation soviétique, le rapport Burdenko, document officiel, répondait aux exigences de l’article 21 des statuts pour être admis comme document à valeur probante (URSS-54). D’où la mention du massacre dans la liste des faits susceptibles d’être attribués aux accusés, constituant l’acte d’accusation, les trois autres parties (États-Unis, Royaume-Uni, France), bien qu’ayant protesté, n’avaient pas les moyens juridiques de s’y opposer.
Le Livre Blanc allemand de 1943 fut, lui, admis au dossier au titre de l’article 19 c’est-à-dire, comme l’avait souligné le président du tribunal, doté d’une valeur probante éventuelle, accordée après examen (mais le cours des débats rendit cette valorisation sans objet).
L’un des procureurs soviétiques, Nicolaï Zoria, fut retrouvé mort dans son lit après qu’il eut manifesté son opposition à la manipulation en cours.
L’intransigeance des Soviétiques à faire apparaître Katyn dans l’acte d’accusation était commandée par l’objectif final recherché : que ce crime soit cité dans le verdict. Ils tentèrent tout pour cela, à commencer par refuser la comparution de témoins au profit de déclarations écrites non publiques. Trois dépositions d’officiers allemands présents en 1943 furent cependant acceptées par le tribunal (sur six témoins demandés par la défense, dont le Pr. François Naville, professeur de médecine légale et doyen de la faculté de médecine à Genève et membre de la Commission Internationale de 1943, qui fut refusé). L’accusation obtint corrélativement la présentation de trois témoins, dont le Pr. Markov, un Bulgare, membre de cette même commission, que, avec les moyens de pression connus, les Soviétiques avaient « retourné », ainsi que le président de la Commission soviétique, Burdenko, qui était également le président de l’Académie des sciences médicales d’URSS.
Cependant, le rôle du tribunal n’était pas d’attribuer la responsabilité du massacre à l’Allemagne ou à l’Union soviétique, mais à l’un au moins des vingt-deux dignitaires de l’État national-socialiste poursuivis. La tâche de l’accusation était alors d’établir un lien entre les actes reprochés et les accusés. Mais, à l’audience, le procureur soviétique se révéla incapable de nommer le responsable de l’exécution du massacre, ainsi que le coupable présumé parmi les accusés.
Les Soviétiques tentèrent malgré tout de faire passer en force leur point de vue, allant jusqu’à dénoncer une inadéquation des statuts du tribunal. Ce ’baroud d’honneur’ soulignait plus encore la faillite de l’accusation à charger les accusés, ce qui se matérialisa par l’absence de mention du massacre dans les 22 verdicts constituant le jugement.
Pour ce qui est de l’interprétation du traitement donné au massacre par le Tribunal Militaire International TMI, il y a un consensus parmi les historiens et journalistes qui ont étudié le, ou assisté au, procès de Nuremberg : le déroulement des débats et l’absence de toute mention de Katyn du verdict signifie que la partie allemande a réussi à prouver son innocence, ce qui désigne en creux les Soviétiques comme coupables. Par exemple, Annette Wieviorka analyse l’absence de mention de Katyn dans le jugement comme « l’aveu tacite de la culpabilité soviétique[28] ». Elle reformule ainsi l’affirmation d’Alexandra Kwiatkowska-Viatteau selon laquelle, dans ce procès, « il y avait seulement deux meurtriers présumés responsables du crime [l’Allemagne ou l’URSS] ». Si toutes deux voient « Katyn disparaître simplement du jugement », c’est parce que les juges ont montré un grand respect des droits de la défense. Bien que du camp des vainqueurs, ceux-ci auraient ainsi démontré leur équité. Étendue à l’ensemble du procès, cette disposition d’esprit non partisane établirait par conséquent la légitimité du tribunal.
L’épisode a néanmoins été utilisé, par exemple, par plusieurs personnes condamnées, en France, pour propos négationnistes, comme Robert Faurisson, dans le but de discréditer le jugement de Nuremberg en affirmant que les Allemands auraient été reconnus coupables pour Katyn et en soutenant que la loi Gayssot interdirait d’affirmer la culpabilité des Soviétiques à Katyn.
Une confusion entretenue
Pendant la Guerre froide, l’URSS a cultivé l’ambiguïté en mettant en avant le village martyr de Khatyn, en Biélorussie. Dans ce village, 149 personnes furent brûlées vives par les nazis, le 22 mars 1943. Selon l’agent de la CIA Benjamin B. Fischer et l’historien Norman Davies, Khatyn a été choisi en 1969 pour y construire un mémorial à cause de la ressemblance avec le nom de Katyn,. Toute allusion soviétique aux villages martyrs était systématiquement construite autour de Khatyn, Lidice et Oradour (trois massacres pour lesquels la responsabilité des nazis ne faisait pas débat). Le texte de Vladimir Poutine, « Les leçons de la victoire sur le nazisme » publié dans le quotidien français Le Figaro le 7 mai 2005, cite encore une fois ces trois villages martyrs . La volonté des Soviétiques (et de leurs porte-parole en Occident) d’entretenir la confusion entre les massacres de Katyn et de Khatyn pendant des décennies a été, avant les aveux, un indice indirect mais solide de la culpabilité des Soviétiques dans le massacre de Katyn.
Aveux soviétiques
Le contenu des débats de Nuremberg, tout comme celui du Livre Blanc allemand et du rapport Bourdenko, n’ayant pas atteint le grand public, la culpabilité allemande ou tout au moins une culpabilité largement partagée restait dans la mémoire (collective), comme un fait de notoriété publique.
Bliss Lane, ex-ambassadeur des États-Unis en Pologne, présida en 1949 une commission privée d’enquête sur Katyn et mena une campagne politique pour sensibiliser l’opinion sans obtenir de résultat. En 1951, les prisonniers américains de la guerre de Corée inspirant le Congrès des États-Unis, une commission spéciale était constituée pour effectuer une enquête officielle sur Katyn. Elle conclut à la responsabilité du NKVD. Le gouvernement britannique rejeta cette conclusion. L’ensemble resta sans effet sur l’opinion publique. Cette enquête pouvait être interprétée comme une fabrication opportuniste, un avertissement diplomatique destiné aux Chinois et Coréens.
Les postures officielles restèrent ainsi fixées de part et d’autre du Rideau de fer. À la fin des années 1970, les autorités britanniques interdirent l’érection d’un mémorial affichant 1940 comme date des massacres sous le prétexte de son caractère provocant dans le contexte de la Guerre froide. De leur côté, celles de Pologne remplacèrent un mémorial érigé en 1981 par le syndicat Solidarnosh qui exhibait la simple inscription « Katy ?, 1940 » par un monument officiel dédié « aux soldats polonais victimes du fascisme hitlérien reposant à Katyn ».
Un bon nombre d’historiens se sont cependant penchés sur l’ affaire de Katyn entre 1950 et 1990 et ont conclu
– soit (majoritairement) à la responsabilité soviétique
– soit à une culpabilité partagée les troupes allemandes ayant achevé le crime soviétique
on peut citer Alain Decaux par exemple
Ce n’est que dans le contexte de la Glasnost que la responsabilité du NKVD fut évoquée pour la première fois en URSS par l’historienne soviétique Natalia Lebedeva dans l’hebdomadaire Moskovskie novosti, en août 1989. Le chiffre de 15 131 morts est avancé.
En 1990, le dirigeant de l’URSS Mikhaïl Gorbatchev, désirant assainir les relations avec la Pologne, reconnaissait que le NKVD était responsable du massacre et présenta des excuses officielles au peuple polonais. Mais ce n’est qu’en 1992 que le Président de la Russie Boris Eltsine, ouvrant au public les archives des dirigeants de l’URSS, remit à Lech Walesa, président de la république de Pologne, plusieurs documents émanant du comité central, dont l’ordre d’exécution des officiers polonais. La tuerie ayant été accomplie en violation des lois et de la constitution soviétique, il fit mettre en accusation le Parti communiste de l’Union soviétique (PCUS), en tant qu’organisation criminelle, devant la Cour constitutionnelle de la Fédération de Russie.
Cependant, la transparence complète n’est toujours pas de mise puisqu’en mars 2005, en réponse à la demande de la Pologne lors des commémorations du 65e anniversaire du massacre, la Russie refusa toujours de transmettre des documents sur le sujet, encore classés secrets (116 sur les 183 volumes d’archives rassemblées pendant les investigations et la décision d’y mettre un terme furent classifiés). Le procureur général militaire Alexandre Savenkov clôturait une dizaine d’années d’instruction du dossier par un non-lieu, qualifiant le massacre de « crime militaire » pour l’assassinat de 14 540 personnes — ni génocide, ni Crime contre l’humanité — ce qui lui accordait le bénéfice de la prescription (50 ans) et que par conséquent il n’y avait plus lieu à débattre sur le plan judiciaire. En réponse, l’Institut polonais de la Mémoire nationale décidait d’engager sa propre enquête et le Sénat polonais votait un texte demandant aux Russes de déclassifier les archives concernées et de qualifier Katyn de génocide.
En mars 2005, Zbigniew Zaleski, eurodéputé de la Plate-forme civique et membre du PPE a demandé à Josep Borrell, alors président du Parlement européen, que l’assemblée observe une minute de silence en l’honneur des victimes. La requête lui a été refusée au motif qu’il n’est pas possible de consacrer des minutes de silence à tous les événements tragiques du passé, pour lesquels des demandes affluent.
En 2005, un crâne, oublié depuis la Seconde Guerre mondiale, refait son apparition à l’institut médico-légal de Copenhague. Membre de la commission internationale envoyée sur les lieux du massacre en 1943, le médecin légiste danois Helge Tramsen avait rapporté clandestinement de sa mission cet objet plutôt macabre. Sur place, il avait autopsié des cadavres portant des uniformes polonais, exécutés par balles. Les restes du cadavre furent identifiés et restitués aux autorités polonaises venues sur place.
En avril 2006, une plainte a été déposée devant la Cour européenne des Droits de l’Homme contre la Russie en vue de faire reconnaître le crime de Katyn comme crime contre l’humanité.
2. Poutine : Katyn est une vengeance de Staline !, 11 avril 2010, 00:29
Effectivement il semblerait que ce sont bien les faits tels qu’il se sont passés. Il y avait eu une polémique sur les marquages des étuis des cartouches de 7,63 mauser qui avaient servi à assassiner à Katyn mais l’explication sur l’origine allemande des munitions, citée ci-dessus, a été reconnue valable.
Cependant pour mettre à jour de bizarre coïncidences actuelles je soulignerai ceci :
Le général Sikorski, accompagné de membres de son gouvernement, disparut le 4 juillet 1943 dans un avion qui s’écrasa au décollage de Gibraltar.
Les "Gouvernement polonais" semblent avoir la fâcheuse habitude de s’"écraser" collectivement au décollage ou à l’atterrissage lorsqu’on parle de choses qui fâchent.
En particulier de choses qui gênent nos "alliés" Anglo-saxons.
http://bellaciao.org/fr/spip.php?ar...
Dans le cas du dernier ça survient juste au moment ou non seulement Poutine faisait amende honorable sur les faits précités, ce qui augmentait négativement pour les Américains les délicates transactions sur le bouclier stratégique en Pologne.
Mais aussi au moment ou la Pologne ne semblait pas très chaude pour l’installation du bouclier nucléaire stratégique chez elle qui la mettait en première ligne en cas de conflit.
On en déduira ce qu’on veut mais ??? Huuum !
G.L.
5. Poutine : Katyn est une vengeance de Staline !, 10 avril 2010, 10:18
D’abord, je remarque que si la commémoration de ce massacre a été abondamment abordé dans nos grands médias, le contenu du discours de Poutine a été soigneusement ignoré. Comme si 90 ans après, on refoulait toujours le fait bien réel de la participation de la France à la tentative d’élimination, par la force, de la révolution bolchevique de 1917.
En 20, alors que les soviétiques ont gagné la guerre civile en Russie, c’est grâce à l’appui de l’armée française (Le capitaine De Gaulle y est blessé) que le pouvoir du dictateur Pidsulski est sauvé. Les prisonniers rouges sont si mal traités qu’en 3 mois, plus d’un tiers disparait. Ces faits, s’ils n’excusent pas le massacre de Katyn, sont incontournables dans l’explication.
Mais si, comme semble le penser Poutine, on en fait la motivation essentielle de Staline, on passe a coté des raisons de fond de cette décision :
- Staline sait, depuis Munich, que la guerre contre l’Allemagne est inévitable, et que les 20 000 officiers polonais qu’il détient risquent fort, par anticommunisme, de passer du coté allemand !
- Il sait aussi que l’URSS, politiquement, ne peut attaquer préventivement, donc que les agresseurs nazis vont, d’entrée, engager leurs meilleures troupes pour pénétrer le plus profondément possible dans le territoire soviètique. Il sait aussi que les troupes d’élites soviètiques seront positionnées derrière Moscou, et qu’il ne les engagera que si la ville est menacée. Or Katyn est sur la route !
- Il sait que, même d’un point de vue strictement marxiste, ce massacre sera considéré comme un crime et donc il s’emploie à le maquiller (Pistolets allemands..) pour dévier, par avance, la responsabilité sur les nazis.
En 2010 si Poutine fait l’impasse sur ces aspects, c’est qu’ils risqueraient de faire monter encore la cote posthume de Staline en Russie. Et comme Poutine ne veut plus entendre parler de marxisme, il préfère se taire, et ne soulever qu’un petit coin du voile.
Pourtant cette affaire montre bien les limites du "marxisme vulgaire" stalinien :
1-La fin justifie tous les moyens !
2- Alors que Marx préconise la prise du pouvoir de la bourgeoisie par le prolétariat, Staline croit, ou veut faire croire, que l’extermination des bourgeois aboutit au même résultat.