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Prisons de la CIA : quatre pays européens pointés du doigt

Publie le jeudi 2 mars 2006 par Open-Publishing
2 commentaires

par Gilbert Reilhac

STRASBOURG (Reuters) - A la lumière de son enquête sur les éventuelles activités illégales de la CIA en Europe, le secrétaire général du Conseil de l’Europe, Terry Davis, déplore les lacunes du droit européen en la matière.

Dans un rapport publié mercredi, il vise en particulier quatre pays membres - Bosnie-Herzégovine, Italie, Macédoine et Pologne - dont il critique le manque de coopération dans ses recherches.

Ces quatre pays sont ceux qui sont le plus souvent cités comme ayant pu abriter des prisons secrètes de la CIA ou être utilisés pour faire transiter des personnes détenues illégalement.

"La majeure partie de l’Europe semble être un excellent terrain de chasse pour des services secrets étrangers", estime Terry Davis.

"Pratiquement aucun pays, à la nette exception de la Hongrie, ne s’est doté de dispositions juridiques lui permettant de surveiller effectivement les activités des services de sécurité étrangers sur son territoire", précise-t-il.

Même constat en ce qui concerne l’espace aérien européen, que la CIA aurait utilisé pour faire transiter ses prisonniers.

"Il semble que très peu de pays aient adopté un moyen adéquat et efficace de savoir qui et quoi transite dans leurs aéroports et leur espace aérien", souligne Terry Davis.

Il soulève enfin le problème de l’immunité diplomatique derrière laquelle s’abritent fréquemment les services secrets étrangers.

IMPROBABLE PROCESSUS DE SANCTIONS

"Immunité ne peut signifier impunité", dit le secrétaire général pour qui les exceptions existantes, relatives à la torture, devraient être étendues "à d’autres violations graves des droits de l’homme telles que les disparitions forcées".

La Bosnie-Herzégovine, l’Italie, la Macédoine, la Pologne ont manqué "et c’est regrettable, l’occasion de fournir des réponses complètes et pertinentes, afin de dissiper tous les doutes quant à leurs fautes alléguées", a déclaré Terry Davis lors d’une conférence de presse à Strasbourg.

Il s’est dit "déçu" par la Pologne. Dans son rapport, il souligne également le cas de l’Italie qui "s’est abstenue de donner des informations relatives à l’enquête en cours sur l’enlèvement supposé d’Abou Omar (un réfugié politique égyptien soupçonné de terrorisme) par des agents de la CIA en Italie".

Terry Davis avait demandé en novembre dernier aux 46 Etats-membres de lui fournir des informations concernant leur éventuelle implication dans ces réseaux et de lui préciser l’arsenal juridique dont ils disposaient pour s’en prémunir.

Cette démarche faisait suite à des informations publiées par le Washington Post puis relayées par d’autres médias et des organisations non gouvernementales comme Human Rights Watch.

Des informations complémentaires seront demandées aux Etats ayant fourni des réponses insuffisantes avant la mise en oeuvre d’un éventuel - et improbable - processus de sanctions.

http://www.latribune.fr/News/News.n...

Messages

  • L’important est que le processus de sanction reste improbable et que tout continue à aller pour le mieux dans le meilleur des mondes droit de l’hommiste. Tartufferie.

  • Désolé, c’est plus grave que de dire celà :

    ".../...Il semble que très peu de pays aient adopté un moyen adéquat et efficace de savoir qui et quoi transite dans leurs aéroports et leur espace aérien", souligne Terry Davis.../...

    Il est inexact qu’on puisse garer discretement en bout de piste des avions venant du moyen orient, en bout de piste, sans contrôle, sans que les services de police s’interrogent....du moins dans les états "stables" comme les états de l’UE. C’est absolument incroyable ce qu’on entends là..

    Ca aussi c’est fantaisiste :

    "Pratiquement aucun pays, à la nette exception de la Hongrie, ne s’est doté de dispositions juridiques lui permettant de surveiller effectivement les activités des services de sécurité étrangers sur son territoire", précise-t-il.

    Que les services de surveillance ne soient pas forcement au top de la surveillance, on veut bien croire... Mais de garer discretement des avions venant du moyen orient sans que ça se sache , de faire circuler deux ou trois centaines d’agents sur le territoire de l’UE, qu’ils organisent des enlevements ne peut se faire sans que des services de défense connaissent juqu’à la pointure des chaussures , les coutures des pantalons , les petits vaisseaux pétés dans l’iris des yeux, les noms, les tics et l’âge des premières dents de lait, des agents de la CIA venus enlever, emprisoner et torturer des gens sur le territoire de l’UE.

    Et si ils savent , les dirigeants politiques savent . Et si rien ne se fait c’est que ces derniers autorisent. Le devoir de ceux-ci est alors de mobiliser les instances judiciaires adaptées (et alors c’est très grave...). Si ils ne le font pas ou si ils couvrent, alors il y a complicités. Et c’est encore plus grave.

    Il existe tous les moyens juridiques et policiers necessaires.

    Le plus triste c’est que tout se saura, y compris les noms des dirigeants européens qui auraient donné les autorisations necessaires aux joggings de la CIA en Europe.

    Autre leçon de chose :

    Les gargarismes sur l’Europe-puissance à construire de la part de ceux qui sont incapables d’empecher ce que même les USA ne font pas sur leur territoire (ils le font à Guantanameo) son révélateurs de la bouffonerie et l’inconsistance des instances de l’UE (plus feroces quand ils s’agit de jeter les travailleurs les uns contre les autres, plus féroces quand on fait des rideaux de fer contre les désherités du Tiers-Monde,...) et des gouvernements nationaux.

    Les parlementaires du conseil de l’Europe ont essayé de se distinguer de la lâcheté des instances de l’UE en menant une enquête vigoureuse. Les déclarations citées ici montrent un jet d’éponge, une lassitude, un abandon en direction de conclusions invraissembables.

    Est-ce l’Europe que les Ouistres défendaient, une banlieue de bagdad ?
    Une Europe des carpettes ?
    Qui defends-t-on là ?
    Qui couvre-t-on en Europe ?
    Qui a donné les autorisations ?

    Mme Rice a été plus claire et transparente dans ses sous-entendus dans cette affaire !
    Cette question est beaucoup plus grave qu’elle ne parait .

    Copas